Rebond généralisé sur les places boursières mondiales aujourd'hui. Dans le sillage de Wall Street hier et de Tokyo ce matin (+1,13% pour le Nikkei), les marchés d'actions européens sont repartis de l'avant ce matin. Un rebond confirmé par la nouvelle progression de Wall Street cet après-midi. Les investisseurs commencent à considérer qu'après plus de trois semaines de baisse, les marchés ont retrouvé des cours d'achat.

Même la publication de statistiques américaines plutôt mitigées n'a pas réussi à perturber cette reprise technique. La remontée des cours du brut a soutenu notamment les majors du pétrole comme BP ou Total. Massacré hier, EADS rebondit de près de 7%, tandis que Vinci recule après le rejet d'un projet de rapprochement soumis par Veolia. En dehors du CAC 40, Zodiac bénéficie de la confirmation de ses prévisions annuelles, tandis qu'Infogrames est pénalisé par l'aggravation de ses pertes annuelles.

Le CAC 40 clôture non loin de son plus haut du jour, sur un gain de 2,36% à 4.724,58 points dans un volume d'affaires de 6,38 milliards d'euros échangés sur les valeurs de l'indice. A Londres, le Footsie s'adjuge 2,33% à 5.635,20 points et, à Francfort, le Dax avance de 2,31% à 5.428,53 points. A New York, à l'heure où les places européennes clôturent, le Dow Jones prend 0,74% à 10.897,34 points, le S&P 500 0,9% à 1.241,16 points et le Nasdaq 1,60% à 2.119,44 points.

Les statistiques américaines du jour ont pourtant laissé un sentiment mitigé. La Réserve fédérale de New York a annoncé une hausse à 29,01 de son indice d'activité en juin, contre 12,94 en mai, et un repli à 11 attendu par les analystes. De son côté, le Département du Travail a fait état d'une baisse de 8.000 à 295.000 des inscriptions hebdomadaires au chômage, leur niveau le plus bas depuis la mi-février. Les entrées nettes de capitaux ont en revanche reculé à 46,7 milliards de dollars en avril, un chiffre insuffisant pour couvrir le déficit commercial, ressorti à 63,43 milliards sur la même période. Enfin, la production industrielle a diminué de 0,1% en mai alors que le marché espérait une hausse de 0,2%. Une dernière statistique est attendue à 18h00 : l'enquête de la Fed de Philadelphie.

Le dollar s'échange à 1,2608 pour 1 euro, après avoir touché un plus haut à 1,2655, suite à la publication du chiffre décevant des entrées nettes de capitaux. Le baril de brut léger américain livrable en juillet poursuit sa hausse, en progression d'un dollar à 70,15 dollars en réaction à la baisse plus forte que prévu des stocks hebdomadaires aux Etats-Unis, annoncée hier.

EADS s'inscrit en tête de l'indice CAC 40, rebondissant de 6,78% à 20 euros après avoir perdu le quart de sa valeur hier. Kepler Equities est passé de " alléger " à " achat " sur la valeur. L'intermédiaire juge la chute d'hier au regard des perspectives qui ne " sont pas remises en cause à court terme ". Arnaud Lagardère, le coprésident du conseil d'administration de Lagardère, affirme dans un entretien au Monde ne pas avoir été informé du retard pris dans la production de l'A380.

Contre la tendance, Vinci recule de 3,53% à 77,90 euros après avoir rejeté un projet de rapprochement présenté par Veolia Environnement. Le groupe de BTP qualifie cette proposition d'" hostile " et de " non sollicitée ", ajoutant qu'un rapprochement entre les deux entreprises " n'aurait aucun intérêt stratégique, ne serait pas porteur de synergies et ne serait pas créateur de valeur pour ses actionnaires ". L'action Veolia, en hausse ce matin, clôture en repli de 1,68% à 37,49 euros.

Les valeurs technologiques ont repris des couleurs alors que le Nasdaq a mis fin hier à une série de huit baisses d'affilée. Elles ont notamment nettement amplifié leurs gains en fin de séance, alors que le Nasdaq confirme sa reprise aujourd'hui. Alcatel gagne 4,09% à 9,66 euros, Capgemini 5,21% à 40,81 et STMicroelectronics 2,40% à 12,37 euros. Outre une recommandation d'achat de Natexis, le fabricant de semiconducteurs bénéficie du relèvement de l'opinion de Goldman Sachs sur Intel et AMD.

Récemment pénalisées par la baisse des marchés, qui grève la valeur de leurs actifs boursiers, les valeurs financières rebondissent. Axa prend 3,52% à 24,71 euros, la Société Générale 2,94% à 108,70 et Scor bondit de 7,50% à 1,72 euro.

Arcelor s'apprécie de 2,32% à 33,53 euros. Carlo Tassara International, le holding de Romain Zaleski qui détient 5% du sidérurgiste, a annoncé son intention de voter contre le projet de rachats d'actions, estimant qu'il devrait déprécier la valeur des actions " de manière significative ". Par ailleurs, la direction de Mittal juge que les discussions avec Arcelor évoluent de manière satisfaisante.

Zodiac s'envole de 10,13% à 42,40 euros. L'équipementier aéronautique et naval a dégagé un chiffre d'affaires de 1,74 milliard d'euros sur les neuf premiers mois de l'exercice 2005-2006, en hausse de 31,8%. La croissance organique est de 8,4%. Pour l'ensemble de l'exercice, le groupe confirme ses objectifs annoncés en début d'année. Concernant l'A380 d'Airbus, Zodiac indique que le retard de livraisons devrait représenter moins de 1% du chiffre d'affaires prévisionnel, avec " un impact extrêmement limité sur ses activités ". Oddo est passé de " alléger " à " achat " sur le titre, estimant que la récente correction rend l'action attractive.

EDF avance de 1,34% à 39,99 euros. Morgan Stanley serait vendeur de 2,3 millions d'actions de l'électricien au prix unitaire de 39,15 euros, rapporte l'agence Bloomberg qui cite des sources de marché. Une information qui n'a pas été confirmée.

Iliad bondit de 12,44% à 62,80 euros, plus forte hausse du SRD. JP Morgan a relevé son opinion sur le titre de la maison-mère de Free de " neutre " à " surpondérer " en citant notamment la capacité du groupe à gagner des parts de marché. L'intermédaire a par ailleurs dégradé France Télécom de " neutre " à " sous-pondérer " en raison d'une concurrence accrue sur le marché français de la téléphonie mobile. France Télécom avance de 1,12% à 17,09 euros.

Infogrames abandonne 11,32% à 0,47 euro. L'éditeur de jeux vidéo a vu sa perte nette se creuser à 149,8 millions d'euros au cours de l'exercice 2005-2006, contre 33,6 millions un an plus tôt. Le chiffre d'affaires recule de 32% à 391,2 millions d'euros.

Enfin, le prix de vente des actions Aéroports de Paris a été fixé à 45 euros pour les investisseurs institutionnels, les particuliers bénéficiant d'un rabais d'un euro. Ce prix ressort au milieu de la fourchette indicative de 42 à 48,50 euros retenue le mois dernier. La première cotation aura lieu demain à 11h00.


Christine Cousseau
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