Séance de rattrapage pour Google. Se rendant certainement compte qu'il avait affolé les investisseurs avec des mises en garde sur le rythme de sa croissance, le premier moteur de recherche mondial tente maintenant de les rassurer. D'accord, Google ne projette pas "de conquérir le monde", comme l'a déclaré ces derniers jours Sergey Brin, le cofondateur de Google, mettant le feu aux poudres. Mais réflexion faite, il en convoite un bon bout... Lors d'une journée annuelle de présentation aux analystes, le directeur général du groupe, Eric Schmidt, a laissé entendre qu'à terme Google visait un chiffre d'affaires de... 100 milliards de dollars. Pas moins. Un vrai défi lorsque l'on sait que le chiffre d'affaires 2005 a certes doublé, mais qu'il n'est "que" de 6,14 milliards de dollars.

Reste qu'Eric Schmidt s'est bien gardé de faire de ces 100 milliards un objectif officiel, ni d'expliquer de quelle façon il était réalisable. Evoquant ce chiffre, le directeur général s'est contenté de dire: "Je vous laisse juger s'il s'agit de 100 milliards de dollars de capitalisation ou de chiffre d'affaires". Google capitalisant déjà nettement plus de 100 milliards de dollars (115 milliards en 2005), tous les analystes se sont accordés pour dire qu'il s'agissait d'ambitions en terme de revenus.

Ces déclarations tranchent avec celles faites mardi par le directeur financier du groupe, George Reyes. "Il est clair que nos rythmes de croissance ralentissent. Nous voyons cela à chaque trimestre. Nous allons devoir trouver d'autres moyens pour monétiser l'activité", avait-il admis lors d'un colloque organisé à New York par Merrill Lynch,

C'est pourquoi jeudi Google s'est offert une seconde chance devant les analystes réunis en Californie. "En nous projetant l'année prochaine, nous pensons que notre activité montre de très solides fondamentaux et potentiel de croissance", a alors déclaré George Reyes, oubliant ses précédents propos.

Il faut dire que l'action Google reste près de 20% en-dessous de son plus haut historique de 475 dollars atteint début janvier. Reste que l'approche optimiste affichée jeudi a quand même rassuré un peu les investisseurs. Vendredi, le titre se reprenait de 1,49% en fin de matinée, à 382,07 dollars.