Nippon Steel et Posco nouent une alliance pour parer aux risques d'OPA

Les deux géants asiatiques de l'acier ont décidé de renforcer leurs liens capitalistiques pour se prémunir contre l'accélération du mouvement de concentration dans leur secteur.

Face aux grandes mutations de la sidérurgie mondiale, mieux vaut être à deux que seul contre tous. C'est le principe de l'alliance stratégique conclue ce matin par le groupe japonais Nippon Steel et le sud-coréen Posco, respectivement numéros deux et trois de l'acier mondial. Alors que "des changements soudains se produisent, comme l'émergence d'Arcelor Mittal ou l'essor de l'industrie sidérurgique chinoise qui s'étend et se consolide rapidement", les deux sociétés ont souhaité renforcer les liens qui les unissaient déjà, explique leur communiqué commun.

A mots couverts, les deux aciéristes ont laissé entendre que ce rapprochement était motivé par la volonté de renforcer leurs défenses face aux menaces de raid boursier qui planent sur l'industrie. Une tendance bien illustrée par l'actualité du jour, avec l'OPA de l'indien Tata Steel acceptée par Corus (voir ci-contre). Dans le sillage du rapprochement mouvementé entre Arcelor et Mittal, c'est la deuxième fois en six mois que des capitaux indiens prennent le contrôle d'un grand sidérurgiste européen.

Pour "rester vigilants face aux changements dans l'environnement du marché (...), sécuriser et conserver leurs solides positions respectives sur le marché mondial de l'acier", l'accord conclu entre Nippon Steel et Posco prévoit ainsi de renforcer le niveau de leurs participations croisées. Nippon Steel, qui détient actuellement 3,32% de Posco, va donc augmenter sa participation "d'environ 2%" tandis que Posco, qui possède 2,17% du groupe japonais, "va probablement effectuer un nouvel achat d'actions Nippon Steel pour une valeur substantiellement similaire", indique le communiqué.

Les deux groupes se sont également entendus pour se fournir mutuellement des brames d'acier jusqu'en 2011 et collaborer dans le domaine du recyclage des poussières. Ils avaient déjà signé en 2000 un premier accord à l'origine de leurs liens capitalistiques, mais leur coopération technique se limitait jusqu'à présent à des échanges de personnel et à des recherches conjointes en matière de technologies environnementales.

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