Telecom Italia candidat au rachat d'AOL France

L'opérateur télécoms italien, propriétaire de la marque Alice, a fait une offre pour reprendre les activités d'AOL en France et en Allemagne.

Tant de fois annoncée, mais tardant à se concrétiser, la consolidation des fournisseurs d'accès Internet s'accélère. Telecom Italia, qui opère en France sous la marque Alice, a confirmé avoir fait une offre pour racheter les activités françaises et allemandes d'AOL. "Le processus est lancé. Nous avons présenté une offre non contraignante la semaine passée", a indiqué l'administrateur italien Riccardo Ruggiero en marge d'une conférence, précisant que le processus devrait durer "quelques mois".

En France, AOL a toujours eu un train de retard sur ses concurrents. L'opérateur s'est par exemple tardivement mis au dégroupage total, qui permet de s'affranchir de l'abonnement téléphonique de France Télécom. Ses 500.000 abonnés ADSL sont surtout le fait d'anciens clients à l'Internet bas débit convertis.

Selon des informations de presse, plusieurs candidats seraient sur les rangs en Europe. En France, Neuf Cegetel, Free et Deutsche Telekom, présent via Club Internet, se seraient montrés intéressés. Ont également été cités les noms de l'opérateur allemand Mobilcom, du fournisseur d'accès à Internet Freenet.de et du Néerlandais Versatel. Reste à connaître la valeur d'AOL. Pour la France, le chiffre de 250 millions d'euros a circulé. Un prix que certains jugent exorbitant en dépit des 310 millions d'euros de ventes en 2005 et du résultat opérationnel positif. Principale critique: le peu de capacité du groupe à gagner des parts de marché. En tout cas, si Telecom Italia emporte AOL, cela lui permettrait de se rapprocher du numéro trois du marché Neuf Cegetel.

Sur le marché français, AOL fait figure d'Ovni parmi les fournisseurs d'accès Internet. C'est en effet le seul qui n'a jamais, contrairement à ses concurrents, investi dans un réseau, continuant à se fournir auprès de Neuf Cegetel. Ce modèle économique ne permet pas aux opérateurs de maîtriser leurs propres offres et de dégager à terme des marges suffisantes. AOL doit cette stratégie aux choix de sa maison-mère, Time Warner, qui a connu dans la fourniture d'accès Internet pas mal de déconvenues avec AOL aux Etats-Unis. Au point qu'aujourd'hui cette activité est en vente pour 1,5 milliard de dollars.

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