Scania rejette l'offre de MAN

Le constructeur de camions allemand MAN a annoncé ce matin qu'il allait lancer une offre de 9,6 milliards d'euros sur le fabricant de véhicules utilitaires suédois Scania, soit l'équivalent de 48 euros par actions. Scania a rejeté cette offre, tout comme Investor et Volkswagen, ses actionnaires de référence.

MAN a du mal à mettre la main sur Scania. Le conglomérat allemand a annoncé ce matin qu'il allait lancer une offre de 9,6 milliards d'euros sur le fabricant de véhicules utilitaires suédois Scania. MAN propose ainsi 0,151 nouvelle action ordinaire MAN et 38,35 euros en numéraire par action Scania, soit l'équivalent de 48 euros par action, sur la base du cours de clôture de MAN de vendredi 15 septembre, à 64 euros. Cette offre représente une prime de 39% pour les actions A de Scania, par rapport à la moyenne de cours sur les trois mois précédant le 11 septembre.

Toutefois, si MAN a d'ores et déjà conclu un accord pour racheter à Renault les 2,85% qu'il détient dans Scania, le groupe allemand a vu son offre rejetée ce matin par le constructeur suédois. De même, Investor, holding détenu par la famille suédoise Wallenberg et détenant 10% de Scania, a rejeté cette proposition. La famille Wallenberg est un obstacle de taille à cette fusion, alors qu'elle contrôle directement ou indirectement près de 29% des droits de vote de Scania. MAN n'a pas non plus réussi à obtenir l'adhésion de Volkswagen, qui détient 34% des droits de vote de la société suédoise.

Du coup, MAN devra redoubler d'efforts pour convaincre tous les actionnaires pour réussir cette offre qui est soumise à conditions. Le groupe doit en effet réunir 90% du capital de Scania pour que l'opération soit jugée recevable.

Quoi qu'il en soit, MAN, reste confiant dans la capacité du groupe à convaincre les actionnaires de Scania. Le groupe allemand, qui souhaite créer par cette fusion le numéro un européen des poids lourds, vise d'ailleurs des synergies de coûts d'au moins 500 millions d'euros par an. Ces synergies devraient donner leur pleine mesure au bout de trois années et l'opération devrait avoir un impact positif sur le bénéfice par action dès la première année. Enfin, MAN assure qu'aucune fermeture d'usines n'aura lieu et que les coûts d'intégration seront limités à 150 millions d'euros.

En Bourse, Scania progresse de 5,77% à la clôture.

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