BAE met en garde contre les problèmes d'Airbus

Le groupe de défense britannique, qui doit justifier auprès de ses actionnaires sa décision de vendre les 20% qu'il détient dans Airbus, estime que l'avionneur européen va être confronté à de sérieux défis dans les années qui viennent et pourrait être amené à faire appel à l'aide de ses actionnaires.

C'est une nouvelle mise en garde au sujet des perspectives d'Airbus que son actionnaire BAE a lancée aujourd'hui. Selon le groupe de défense britannique, qui est en passe de revendre à EADS, la maison-mère d'Airbus, les 20% qu'il détient dans le constructeur d'avions, ce dernier va devoir faire face à de "très gros défis" dans les années à venir, et devra sans doute mettre ses actionnaires à contribution.

BAE, qui vient de décider de vendre ses 20% d'Airbus à EADS, est confronté à un problème: il lui faut convaincre ses actionnaires d'approuver ce désinvestissement lors de l'assemblée générale extraordinaire qui se tiendra le 4 octobre à ce sujet. Or, le prix de la cession - 2,75 milliards d'euros - est très inférieur aux chiffres qui avaient été évoqués voici six mois de cela. Car entre temps, Airbus a basculé dans la crise avec l'annonce des gros retards pris par le programme de très gros porteur A380 et un changement complet d'équipe dirigeante.

Les responsables de BAE s'emploient donc actuellement à expliquer pourquoi ils ont raison de "brader" leur participation dans Airbus. Mike Turner, directeur général du groupe britannique, est allé ce matin jusqu'à s'affirmer "très heureux" du prix obtenu. Car, selon lui, Airbus va devoir affronter de sérieux problèmes dans les années à venir.

Selon lui, BAE se retire d'Airbus au bon moment. En effet, Mike Turner estime que l'avionneur européen va faire face à de "très gros défis", tenant au retard de certains programmes, à la concurrence de Boeing avec son 787 Dreamliner et à la faiblesse du dollar qui favorise les produits de son concurrent américain.

Conséquence, selon le patron de BAE: il ne serait pas étonnant qu'il y ait "un appel d'Airbus à ses actionnaires pour qu'ils remettent de l'argent dans le groupe", a-t-il lancé ce matin, à l'occasion de la présentation des résultats de son groupe.

Au premier semestre de l'année, BAE a enregistré une progression de 39% de son résultat brut d'exploitation (Ebita), à 788 millions de livres (1,16 milliard d'euros). Le bénéfice d'exploitation s'est établi à 653 millions de livres, légèrement supérieur aux attentes du marché (638 millions), tandis que le bénéfice par action progressait de 44% à 15,4 pence.

"Les bons résultats du premier semestre soutiennent les prévisions pour l'ensemble de l'année. Il y a une modeste croissance interne de nos activités de défense avec une contribution pour l'ensemble de l'année des anciennes activités de United Defense", précise le groupe dans un communiqué. BAE a racheté en juin 2005 l'américain United Defense, un constructeur de véhicules blindés.

A la Bourse de Londres, l'action BAE cède 0,43% à 382,75 pence en fin de journée. Simultanément, l'action EADS recule de 1,18% à 23,40 euros à la Bourse de Paris.

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