Havas toujours en attente d'une ligne stratégique

Le groupe de publicité a enregistré un résultat opérationnel en forte baisse en 2005, en raison du coût de départ de l'ancien PDG et de dépréciations d'actifs. Il ne donne pas de prévisions pour 2006.

Après la publication avec trois jours d'avance de ses résultats vendredi dernier, Havas a tenu une conférence de présentation lundi matin. Les observateurs qui attendaient des détails sur les axes stratégiques du groupe de publicité, mis en difficultés en 2005, en sont restés pour leur frais. De toutes façons, le nouveau patron opérationnel, Fernando Rodés, jusque là à la tête de MPG, et qui prend ses fonctions aujourd'hui, n'était pas présent. Seul Philippe Wahl, officiellement remercié, a animé la présentation des résultats et donné quelques indications assez floues pour 2006. Ce dernier rejoint dès ce soir Vincent Bolloré, qui détient un quart du capital d'Havas. Il sera vice-président en charge de la communication et des médias.

Les relations éventuelles entre Havas et le britannique Aegis n'ont pas été éclaircies. Le président Vincent Bolloré, qui possède un quart de chacun des deux groupes, avait émis publiquement le souhait de voir les deux sociétés dégager des synergies. Premier actionnaire d'Aegis, propriétaire notamment de Carat Multimédia, Vincent Bolloré est censé rencontrer ces jours-ci ses dirigeants. "Il n'y a aucune discussion entre Aegis et Havas, ou entre Aegis et son actionnaire. Il n'est pas impossible que ces non-discussions cessent", a lancé énigmatiquement Philippe Wahl...

En attendant, la situation va rester difficile. Au premier semestre, Havas admet que sa croissance organique sera sous les 2%, en raison des pertes de budgets de l'an passé, qui n'ont pas encore été compensées par les gains de nouveaux clients. Quant à la marge opérationnelle courante, principal indicateur de la rentabilité du groupe, elle devrait rester sous pression. Face à la prévision du marché, qui table sur 11,6% soit +1,2 point par rapport à 2005, Havas botte en touche. "Je ne fais pas de commentaire", a déclaré son directeur financier Hervé Philippe.

Selon les chiffres publiés vendredi soir après Bourse, le groupe de publicité a enregistré sur 2005 un bénéfice net de 59 millions d'euros, en hausse de 8% sur un an. La marge opérationnelle courante est ressortie à 10,4% contre 10,5% un an avant. Plus grave, le résultat d'exploitation total a reculé de 25% à 128 millions d'euros. Le groupe a notamment supporté le coût du départ de l'ancien PDG Alain de Pouzilhac, évalué à plus de 10 millions d'euros, des provisions pour litiges avec d'anciens dirigeants ou collaborateurs pour 11 millions d'euros et 21 millions d'euros de dépréciations pour écarts d'acquisitions. Les analystes de Reuters tablaient sur un un résultat de 148,7 millions d'euros.

Pour mémoire, le chiffre d'affaires, déjà publié, a reculé en 2005 de 2% à 1,46 milliard d'euros, en raison de diverses cessions. La croissance organique s'est limitée à 2,5%, contre +6,8% pour son concurrent Publicis. L'an passé, Havas, qui a vu l'homme d'affaires Vincent Bolloré faire irruption dans son capital et prendre les commandes du groupe, a notamment perdu deux de ses 10 premiers clients, Intel et Volkswagen aux États-Unis.

La dette moyenne est restée pratiquement inchangée à 542 millions d'euros. Un dividende de 3 centimes par action, contre 7 centimes un an plus tôt, a également été annoncé.

Lundi, le titre cède 1,26%, à 3,93 euros, en fin de séance.

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