Vent de panique à Wall Street

Le Dow Jones plonge de 5,04% (après avoir chuté de plus de 8% quelques minutes plus tôt) et 548 points à 10.319 , le Standard & Poor's 500 de 4,71% et 53 points à 1112 et le Nasdaq de 4,22% et 101 points à 2300 points. L'euro est passé ce soir sous la barre de 1,26 dollar, pour la première fois depuis mars 2009. Le pétrole a encore dévissé, pour la troisième séance consécutive et finit en baisse de 2,86 dollars à 77,11 dollars le baril sur le marché américain.

 Wall Street connaît une forte chute ce jeudi, toujours du fait des craintes concernant la zone euro et de la baisse de l'euro et du dollar face au yen. Le Dow Jones plonge de 5,04% (après avoir dégringolé de 8,18% quelques minutes plus tôt puis de fortement remonter comme le montre le graphique Google ci-dessous) et 548 points à 10.319 , le Standard & Poor's 500 de 4,71% et 53 points à 1112 et le Nasdaq de 4,22% et 101 points à 2300 points.

L'euro est passé ce soir sous la barre de 1,26 dollar, pour la première fois depuis mars 2009. Le pétrole a encore dévissé, pour la troisième séance consécutive et finit en baisse de 2,86 dollars à 77,11 dollars le baril sur le marché américain.

 

Tous les gérants interviewés sur ce vent de panique, le plus spectaculaire en variation"intraday" depuis le krach de 1987, racontent la même chose : quelques minutes de folie où chacun voulait tout vendre : obligations d'Etat européennes - les craintes ce jeudi sur l'Italie après la Grèce, le Portugal et l'Espagne ont alimenté les craintes - , obligations américaines (!), pourtant considérées comme les plus sûres du monde, pétrole... Avant de retrouver un peu de sérénité et de constater les dégâts.

Mais quelques minutes après ce coup de folie, les experts commençaient à pointer du doigt de possibles erreurs dans les transactions, notamment sur le titre du géant des produits de grande consommation Procter & Gamble qui a perdu un moment 37% (!). Le Nasdaq aurait également identifié des problèmes techniques qui pourraient avoir alimenté la tempête. Une journée maudite pour la technologie boursière si cela se confirme, la Bourse de Paris étant, elle, restée deux heures sans cotation de l'indice CAC40.

Le marché américain n'a en tout cas pas profité des bons chiffres de la productivité aux Etats-Unis. Cet indice, qui mesure la production horaire par salarié, a augmenté de 3,6% par rapport au quatrième trimestre, alors que les analystes interrogés par Reuters s'attendaient à une hausse de 2,5%. Les chiffres du quatrième trimestre ont à nouveau été révisés et la hausse de la productivité a finalement été de 6,3% en fin d'année dernière (contre +6,9% annoncé précédemment).

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont par ailleurs diminué aux Etats-Unis lors de la semaine au 1er mai, à 444.000 contre 451.000 (révisé) la semaine précédente, a annoncé jeudi le département du Travail. Les économistes attendaient en moyenne 440.000 inscriptions au chômage . Les inscriptions de la semaine au 24 avril ont été révisées en hausse par rapport à une estimation initiale de 448.000. La moyenne mobile sur quatre semaines s'établit à 458.500 contre 463.250 (révisé) la semaine précédente. Le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités s'est élevé à 4,594 millions lors de la semaine au 24 avril contre 4,653 millions la semaine précédente.
 

Les investisseurs n'ont pas été rassurés non plus par l'annonce de Freddie Mac, le numéro deux américain du refinancement de crédits hypothécaires derrière Fannie Mae qui a perdu 8,0 milliards de dollars au premier trimestre et a demandé une aide fédérale supplémentaire de 10,6 milliards de dollars en raison de la fragilité persistante du marché immobilier. Le titre Freddie Mac perd 5,59% à 1,35 dollar.

A noter dans le secteur financier que e président de la banque centrale américaine, la Fed, Ben Bernanke, a souligné ce jeudi lors d'un discours à Chicago que de nombreux défis attendaient encore le système bancaire, amércain, plus d'un an et demi après le plus fort de la crise financière. A ses yeux, si les 19 plus grandes banques du pays, soumises à des tests de résistance  ("stress tests") "ont fortement amélioré leur situation financière, les petites banques, régionales et de proximité, "pourraient avoir besoin de capital supplémentaire dans les quelques années à venir". Certaines sont en situation de faiblesse.

Le titre Citigroup réagit mal et perd 1,56% à 4,11 dollars.

Par ailleurs, Manulife, le plus grand assureur vie nord-américain, affiche un résultat net de 1,14 milliard de dollars canadiens au premier trimestre contre une perte de 1,07 milliard un an plus tôt.

Les distributeurs Costco Wholesale Corp et Gap ont notamment fait état de ventes difficiles le mois dernier, en hausse de seulement 0,5% pour le premier et en repli de 3% pour le second à périmètre comparable. Conséquence: leurs titres respectifs chutent de 3,28% à 58,38 dollars et de 4,01% à 23,69 dollars dans les premiers échanges.

Warner Music, le numéro trois mondial de la musique, qui a annoncé ce jeudi une réduction de ses pertes au premier trimestre de 68 à 25 millions de dollars et un chiffre d'affaires en recul de 1,3% de 662 millions de dollars, bondit de 8,64% à 7,17 dollars.

L'une des hausses du jour concerne l'équipementier automobile Magna dont le titre (action de classe A) bondit de 12,99% à 70,81 dollars, sa plus forte progression depuis 1991, dopé par l'annonce d'un prochain vote soumis aux actionnaires sur la fin du contrôle sur la société de l'actionnaire fondateur Frank Stronach qui durait depuis la fin des années 70. Lui et sa famille détiennent 66% des droits de vote. Ils devraient recevoir en échange 863 millions de dollars en liquide et en actions de classe B.

L'autre profite à la société Fidelity National Information Services, spécialisée dans le traitement des données financières. Selon le Wall Street Journal, elle pourrait être rachetée par le fonds d'investissement Blackstone. Du coup, l'action de Fidelity National Informations Services bondit de 16,73% à 30,33 dollars alors que celle de Blackstone recule de 4,14% à 12,75 dollars.

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Commentaire 1
à écrit le 06/05/2010 à 17:39
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Wall Street a peur car les traders savent très bien qu'après l'euro, ce sera le tour du dollar. Et après le dollar, il n'y a plus rien, sinon une dépression mondiale

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