Hésitante dans les premiers échanges, la Bourse de Paris s'est au fur et à mesure de la journée enfoncée dans le rouge sous le poids des prises de bénéfices avant de réduire ses pertes et enfin terminer sur une baisse de 0,20% à 3860,16 points.

Si la perspective de l?imminence d?un plan de sauvetage, de plusieurs milliards d?euros, pour l'Irlande  - financé conjointement par l?Union européenne et le FMI - a rassuré les marchés, en revanche les risques d'échec du gouvernement irlandais à faire passer son plan d'austérité le 7 décembre, inquiètent les investisseurs. En effet, en échange d'un plan de relance de plusieurs dizaines de milliards d'euros, un montant de 45 à 90 milliards est évoqué, l'Irlande va notamment devoir se résoudre à relever son taux d'imposition sur les sociétés actuellement à 12,5%. Sujet sensible en Irlande, cette hausse laisse prévoir des négociations difficiles, ce qui pourrait retarder un accord.

Par ailleurs, alors qu'aucun indicateur macroéconomique majeur pouvant focaliser l'attention des investisseurs n'était attendu, la Chine a annoncé un nouveau relèvement du coefficient des réserves obligatoires des banques afin de lutter contre l'inflation. Ce relèvement est le deuxième en deux semaines et le cinquième depuis le début de l'année. Surtout, ce dispositif marque le retour des craintes d'un durcissement plus important de la politique monétaire chinoise.

Face à ces incertitudes, plusieurs investisseurs ont préféré prendre leurs bénéfices en cette journée des trois sorcières (séance se caractérisant par l'arrivée à échéance de différentes options et contrats à terme engendrant une forte volatilité).

Valeurs à la baisse

Plus fort repli de l'indice, Cap Gemini a dévissé de 3,17% à 33,595 euros. Lors d'une conférence, le directeur financier du groupe, Nicolas Dufourcq, a déclaré que la reprise attendue sur le marché des services informatiques sera "légère".

Parmi les baisses les plus significatives, les valeurs bancaires ont été une nouvelle fois pénalisées par l'indécision régnant autour de la résolution de la situation irlandaise. Société Générale s'est replié de 2,29 %, Natixis de 1,30 % , Crédit Agricole de 1,17 % et BNP Paribas de 0,67 %.

Alcatel Lucent a perdu 0,19 %. La probabilité d'une augmentation de capital est, selon les analystes, de plus en plus probable. Le groupe doit en effet prendre dans les mois à venir des dispositions afin d'assainir son bilan. Au troisième trimestre, la société a de nouveau consommé de la trésorerie à un rythme soutenu.

France Telecom a lâché 0,12 %. Selon le site du Financial Times, le projet d'intégration d'une carte SIM dans le prochain iPhone d'Apple inquiète les opérateurs mobiles européens. Selon le Britanique, Vodafone, France Télécom et Telefonica seraient prêt à refuser de subventionner l'iPhone.

Valeurs en hausse

Plus forte hausse de l'indice, Véolia Environnement a progressé de 1,63 %. Interrogé en marge du salon Actionnaria, le directeur financier Pierre-François Riolacci a indiqué qu'"il y a toutes les raisons de penser qu'on maintienne le dividende." En 2009 la société avait versé un dividende de 1,21 euros.

Schneider Electric s'est offert un gain de 1,56 % qui lui permet de toucher un plus haut historique de 110,65 euros. Le titre continue d'être particulièrement entouré par les investisseurs. Après s'être adjugé 6 % sur la séance de jeudi, la valeur caracole encore en tête du CAC 40 à la mi-journée. Le groupe qui, au troisième trimestre, a enregistré la plus forte progression d'activité de l'ensemble des sociétés du CAC 40 (+ 38 %), continue de profiter ce jour de ses journées investisseurs et des bons commentaires d'analystes qui en sont ressortis.

GDF Suez (+0,50 %) n?a que peu profité d'un changement de recommandation de la part de Société Générale. La banque est passée à l'achat sur le titre.

Hors CAC

Rubis a gagné 0,89 %. La société vient d'annoncer l'acquisition des stations services Texaco dans 13 pays des caraïbes. Il s'agit de sa plus importante acquisition. Saluée en Bourse, cette annonce a provoqué le relèvement des objectifs de plusieurs analystes.

Lagardère a progressé 0,57%. Lors d'une conférence organisée par Morgan Stanley, Dominique D'Hinnin, directeur financier du groupe, a laissé entendre que les dernières prévisions 2010 pourraient être dépassées. Par ailleurs, il a indiqué la cession de la participation du groupe dans Canal+ lors de l'introduction en bourse du groupe de télévision.

Tout compte fait Safran ne fera pas d'offre hostile sur Zodiac. Le groupe a annoncé que "conformément à sa culture d'entreprise, Safran ne déposera pas d'offre publique sur Zodiac" tout en regrettant que ses efforts de persuasion entamés en juin n'aient pas abouti. En début de semaine, le président de Safran avait laissé entendre qu'une telle possibilité était à étudier. Vu les variations de cours causées par ces rumeurs, l'AMF avait enjoint Safran "de publier, au plus tard vendredi 19 novembre 2010 avant Bourse, un communiqué afin d'informer le public de ses intentions". Si Zodiac s?est replié de 6,05 %, Safran quant à lui a progressé de 4,48 %.

Devise et Pétrole

La perspective d'un plan de sauvetage irlandais profite à l'euro qui se reprend face au dollar. A la clôture du marché parisien, un euro s'échangeait contre 1,365 dollar.

Le marché du pétrole est à la baisse. Le baril de Brent perd 1,13 % à 84,26 dollars tandis que le WTI se replie de 1,08 % à 81,67 dollars.