American Express a annoncé jeudi sa première perte trimestrielle en 26 ans et a décidé de suspendre pour six mois ses rachats d'actions. La cause invoquée de cette contreperformance inédite est très directement la réforme fiscale récemment adoptée aux Etats-Unis.
De fait, pour couvrir la nouvelle taxe ponctuelle sur le rapatriement ou la détention de fonds à l'étranger et pour ajuster la valeur de crédits d'impôts différés, AmEx a été contraint de passer une lourde charge de 2,6 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros) dans ses comptes du quatrième trimestre.
Légère chute en Bourse après +34% en 2017
Le titre du géant américain des cartes de crédit reculait de 2,5% à 97,20 dollars dans les échanges d'après-Bourse à Wall Street. Certes, Wall Street ne semble pas apprécier, mais il faut rappeler que, sur l'année 2017, le cours de Bourse a progressé de 34,1%...
La charge a affecté les ratios de fonds propres et, pour les redresser, le groupe a fait savoir qu'il suspendait ses rachats d'actions au premier semestre 2018 tout en continuant de verser des dividendes, sans les augmenter.
Le quatrième trimestre s'est soldé par une perte nette de 1,20 milliard de dollars, soit 1,41 dollar par action, contre un bénéfice de 825 millions (88 cents/action) un an plus tôt.
Progression du chiffres d'affaires meilleure que prévu
Hors charges, AmEx a dégagé un bénéfice par action de 1,58 dollar, quatre cents de plus que le consensus établi par Thomson Reuters I/B/E/S.
Le chiffre d'affaires total, net des dépenses d'intérêts, a progressé à 8,84 milliards de dollars contre 8,02 milliards, les clients d'American Express ayant dépensé davantage pendant la période des fêtes aux Etats-Unis, principal marché du groupe. Les analystes prévoyaient en moyenne un chiffre d'affaires de 8,72 milliards de dollars.
AmEx avait averti le 3 janvier qu'il accuserait une perte au quatrième trimestre en raison d'une charge qu'il chiffrait alors à 2,4 milliards de dollars.
(Avec Reuters)
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