
A la toute fin octobre, Hillary Clinton voyait l'affaire de ses courriels lui revenir en boomerang après la découverte de nouveaux éléments par les agents du FBI les conduisant à penser qu'une enquête complémentaire était nécessaire. Du pain-béni pour son concurrent dans la course à la Maison-Blanche, Donald Trump.
Dix jours après ce coup de tonnerre, la police fédérale américaine, après examen des nouvelles pièces tombées entre ses mains, a établi que des poursuites à l'encontre de la candidate démocrate n'avaient pas lieu d'être.
"Tout ce drame pour, au final, s'en tenir à la même conclusion", a commenté pour l'agence Bloomberg Naeem Aslam, analyste chez Think Markets UK. "C'est une bonne nouvelle pour les investisseurs qui retrouvent l'appétit du risque."
Cette annonce favorable à Hillary Clinton, dont des élus du Congrès ont pris connaissance par une lettre que le FBI leur a adressée dimanche, pourrait lui apporter un coup de pouce à 48 heures du scrutin présidentiel américain.
Mais ce lundi, l'information a également donné un coup de pouce aux places boursières, dopées par le sentiment des investisseurs que la victoire à l'élection présidentielle américaine a de bonnes chances de revenir à la candidate démocrate.
Rebond général en Europe comme en Asie
Ainsi, à la Bourse de Paris, lundi matin vers 10H00 (09H00 GMT), l'indice CAC 40 gagnait 1,53%. Vendredi, il avait reculé de 0,78%. La Bourse de Francfort a également démarré la semaine en forte hausse : l'indice vedette, le DAX, qui a eu une passe difficile la semaine dernière, rebondissait de 1,38%. L'indice des valeurs moyennes, le MDax, ouvrait quant à lui en hausse de 0,89% à 10.410,56 points. De l'autre côté de la Manche, la Bourse de Londres progressait vers 10H00 également de 1,43%. Dans les tout-premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs avait grimpé de 105,16 points à 6.798,42 points.
Financières et cycliques en nette progression
En Europe, tous les secteurs sont dans le vert, financières et cycliques en tête. L'indice des bancaires gagne 2,15%, tiré par HSBC et les banques italiennes - HSBC qui bondit de 4,5%. La banque britannique a nettement amélioré son ratio de fonds propres dur, à 13,9% à la fin du troisième trimestre, un bon point pour ce qui concerne de futurs dividendes.
PostNL affiche la plus forte hausse du Stoxx 600 avec un gain de 6,1%. L'opérateur postal néerlandais a rejeté une offre améliorée présentée dimanche par son concurrent belge BPost. Ryanair, en deuxième position, s'adjuge 5,4% après avoir relevé sa prévision de croissance à long terme de 10%. Renault (+2,35%) surperforme son indice sectoriel à la suite de la publication par son partenaire Nissan d'un bénéfice d'exploitation trimestriel meilleur que prévu, malgré un yen fort sur la période. Banca Monte dei Paschi di Siena reprend près de 11%. En effet, le fonds souverain du Qatar a exprimé son intérêt pour une participation éventuelle à l'augmentation de capital de 5 milliards d'euros dont a besoin la banque toscane en difficulté, a-t-on appris de deux sources proches du dossier, même si l'accueil réservé au projet par les investisseurs est mitigé.
En Asie, la Bourse de Tokyo a nettement rebondi lundi, engrangeant 1,61%, tandis que la Bourse de Shanghai a fermé en hausse de 0,26% et celle de Hong Kong de 0,70%.
Pétrole et monnaies dans le vert - surtout le peso mexicain
Les cours du pétrole étaient orientés aussi à la hausse en Asie. Vers 8h30, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en décembre, gagnait 1,54% à 44,75 dollars, contre 44,07 précédemment. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en janvier, s'appréciait de 1,29% à 46,17 dollars contre 45,58 dollars.
Le soulagement était aussi perceptible sur le marché des changes, où le yen, valeur refuge qui avait été recherchée ces derniers jours, se repliait: le dollar montait à 104,42 yens à 08H46 GMT, contre 103,04 yens vendredi vers 21H00 GMT. Le dollar retrouvait également du poil de la bête vis-à-vis de l'euro qui fléchissait à 1,1050 dollar contre 1,1137 dollar vendredi vers 21H00 GMT.
De leur côté, les taux obligataires des pays jugés plus risqués et donc plus rémunérateurs, comme ceux de l'Italie et de l'Espagne, remontaient légèrement, tandis que les dettes allemande et française, qui font office de valeurs refuges, étaient délaissées par les investisseurs.
Mais c'est surtout le peso mexicain qui profitait de la nouvelle, voulant croire en une défaite du candidat républicain: il s'échangeait à 18,626 pesos pour 1 dollar, contre 19,0266 vendredi, soit une hausse de 2,5%.
(Avec agences)
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