« La France doit sortir du « quoi qu'il en coûte » et de la politique du chéquier » (Moscovici)

Au lendemain du maintien de la note de la France par l'agence de notation S&P Global, le premier président de la Cour des Comptes multiplie les propositions pour tenter de juguler la dette. Bruno Le Maire lui répond.
« Sans austérité ni coups de rabot, mais en soulevant le capot des politiques publiques pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas. Ce n'est pas notre culture : changeons-en ! » exhorte le Sage de la rue Cambon.
« Sans austérité ni coups de rabot, mais en soulevant le capot des politiques publiques pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas. Ce n'est pas notre culture : changeons-en ! » exhorte le Sage de la rue Cambon. (Crédits : JOHANNA GERON)

« Un signal positif ». C'est avec cette expression qu'a réagi dès vendredi soir le ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Bruno Le Maire au maintien par S&P Global de la note de la France à « AA ». Des mots repris dans le JDD par Pierre Moscovici le premier président de la Cour des Comptes qui estime néanmoins que « nos problèmes sous-jacents demeurent. Nos finances publiques restent dégradées. Elles ne sont pas à la hauteur de notre position ».

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« Notre stratégie en matière de finances publiques est claire. Elle est ambitieuse. Et elle est crédible », se félicite le patron de Bercy.

« La dette de la France s'élève à plus de 110 % de sa richesse nationale et son déficit public est proche de 5 %. Si nous n'accélérons pas notre désendettement, nous serons le dernier pays membre de la zone euro à passer sous la barre des 3 % : ce n'est pas satisfaisant », l'avertit son lointain prédécesseur.

« Retrouvons des marges de manœuvre ».

Du fait du durcissement du crédit, Pierre Moscovici rappelle en effet que le service de la dette aura « triplé » entre 2021 et 2027 pour atteindre 70 milliards d'euros, devenant le deuxième voire le premier budget de l'Etat. Face à cette dépense « improductive » et même « contre-productive », le Sage de la rue Cambon exhorte le gouvernement à « retrouver des marges de manœuvre ».

« La France a besoin de réformes pour réduire ses déficits. Elle doit mener une politique ambitieuse et continue et sortir à court terme du « quoi qu'il en coûte » et de la politique du chéquier. La réponse aux crises ne doit pas peser sur les seules dépenses publiques », poursuit Pierre Moscovici.

Comment ? En musclant la croissance, en consolidant les recettes, en renforçant la lutte contre la fraude sociale - le ministre de l'Action et des Comptes publics Gabriel Attal vient de présenter un plan en ce sens - et fiscale ou en faisant un examen « attentif » des dépenses sociales et fiscales.

« Sans austérité ni coups de rabot, mais en soulevant le capot des politiques publiques pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas. Ce n'est pas notre culture : changeons-en ! » exhorte le premier président de la Cour des Comptes.

Des Assises des Finances publiques le 19 juin

En ce sens, l'institution indépendante rendra sens publique « début juillet » une dizaine de notes thématiques. Sans attendre cette date, l'exécutif lancera, lui, le 19 juin, des Assises des Finances publiques qui « ouvriront la voie à des premières mesures d'économies, pour plusieurs milliards d'euros », en vue de la loi de finances 2024.

« Je participerai, au côté de Gabriel Attal, aux réunions budgétaires concernant les ministères les plus importants. À l'été, la loi de programmation des finances publiques précisera le cap jusqu'en 2027. Enfin, la suppression de tous les chèques exceptionnels et le retrait progressif du bouclier énergétique marqueront la sortie définitive du quoi qu'il en coûte », explique aujourd'hui Bruno Le Maire au JDD.

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Et le ministre de « confirmer » que le quoi qu'il en coûte est terminé, tout en refusant l'austérité qu'il qualifie d'« erreur économique ». Contre les coupes budgétaires « drastiques » qui affaibliraient la croissance et détruiraient les emplois, il « veillera » à la maîtrise des dépenses publiques et à son efficacité. C'est ce qu'il appelle le « principe de responsabilité budgétaire ».

Le Pinel et le PTZ dans le viseur de Bercy

Aussi Bruno Le Maire a-t-il proposé à la Première ministre Elisabeth Borne de geler 1 % des crédits de l'État, en plus des 5 % qui avaient déjà été gelés, pour un montant total de 10 milliards d'euros en 2023. C'est pourquoi, « sur le compte personnel de formation, chacun peut comprendre que nous avons mis en place un reste à charge, sauf pour les personnes les plus fragiles », enchaîne-t-il.

« En matière de logement, le Pinel n'a pas fait la preuve de son efficacité. Nous voulons mettre fin à des dispositifs coûteux et inefficaces pour nos compatriotes », assène-t-il encore.

Interrogé sur le prêt à taux zéro, le patron de Bercy souligne qu'il bénéficie à 65.000 personnes et qu'il coûte cher.

« Ne laissons donc pas croire que le PTZ est un moyen pour les millions de nos compatriotes qui sont dans la classe moyenne d'accéder à la propriété. C'est tout simplement faux. Nous devons donc le recentrer. Aucune économie n'est facile, mais toute économie est nécessaire », précise-t-il.

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Prochaine journée de mobilisation le 6 juin

En plein débat sur le financement de la transition écologique au lendemain de la remise du rapport Pisani-Ferry, Bruno Le Maire écarte, de nouveau, l'augmentation de la dette et la hausse des impôts, mais plaide, encore, pour la mobilisation de l'épargne nationale et le verdissement de la fiscalité. D'autant que la Première ministre a demandé à chaque ministère de trouver 5 % de marge de manœuvre dans leur budget afin de réallouer les crédits vers le financement de la transition écologique.

Dernier sujet et non des moindres : la réforme des retraites qui fera l'objet d'une nouvelle manifestation le 6 juin ? « Si nous voulons plus de prospérité, sauver notre régime de retraite par répartition, et que nos enfants bénéficient demain de services publics de qualité, il y a une seule réponse : le travail », conclut-il.

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Commentaires 24
à écrit le 05/06/2023 à 14:21
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Aujourd'hui : La France débloque 2,9 milliards d'euros pour la nouvelle usine de STMicroelectronics (siège opérationnel et exécutif est situé à Plan-les-Ouates, près de Genève en Suisse) et GlobalFoundries (siège social est situé à Sunnyvale en Ca...

à écrit le 05/06/2023 à 11:49
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La France doit en sortir ! Mais, qui l'y a mit ? ;-)

le 05/06/2023 à 16:08
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C'est Macron qu'il y a mise... un "se" à la fin ! Bien sûr, sur "conseil" de McKinsey !

à écrit le 05/06/2023 à 11:10
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La fraude sociale (6 à 8 milliards d'euros?) est essentiellement (70%) le fait des professionnels de santé (surfacturation frauduleuse, URSSAF), dentistes, médecins, laboratoires. A côté de la fraude fiscale généralisée (80 milliards?), la fraude soc...

à écrit le 05/06/2023 à 4:11
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Quand je lis que cet escroc est un sage, je me dis alors tout espoir est perdu pour le pays France.

le 05/06/2023 à 7:29
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lui a une grande responsabilite dans l'etat de la france ancien ministre des finances ou le maitre mot se trouver delocalise pour moins polluer acheter a l'etranger pour baisser le coup de la vie puis sa fonction a bruxelles a eu la definition de...

le 05/06/2023 à 8:11
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On s'en remettra ne t'inquiète pas pour nous franchement hein, tu devrais plutôt passer ton temps à l'apprécier. Bon il fait beau en Russie sinon ? Ah mais oui c'est la Corée pardon désolé j'avais oublié... Le bonjour à Kim Jong hein ! :-)

à écrit le 04/06/2023 à 23:00
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L' habitude avec le mondialisme gauchiste et wokiste est de créer un problème sur tous les sujets et venir vous vendre ensuite la solution, ce qu' il fait encore ici. La, on endette, puis on rince en coupant les cordons.

à écrit le 04/06/2023 à 22:42
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Tant que dans l' UE la France va continuer de planter jusqu' au dépeçage. Ils prennent les recettes -fraude et exil- et ..exportent les emplois, comment-voulez-vous qu' il reste un seul radis au pays France? Industrie quasime...

à écrit le 04/06/2023 à 19:33
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Je crois que c’est foutu.. à moins du remplacement de Bruno Lemaire par Carlos Gohns.. Il nous faut un cost killer pour mettre fin au verbiage!

à écrit le 04/06/2023 à 10:44
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Bonjour, Certe la france ne doit pas maintenir cette trajectoires d'endettement... mais que cela vienent de mr moscovici est a mourir de rire ....je rappelle que ce monsieur a etait ministre d'un gouvernement de gauche et qu'ils n'ons rien fait... ...

le 04/06/2023 à 14:01
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On commence chasseur, puis on devient ethnologue et on termine conservateur.

à écrit le 04/06/2023 à 10:18
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Bercy a d'ailleurs lancé un vaste programme de passage en revue des dépenses publiques, afin de trouver des gisements d'économie. Foutaises. La France détient le triple record européen du nombre de collectivités, du nombre d’habitants par communes (l...

le 04/06/2023 à 11:30
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réponse à OLIU: vous auriez pu continuer votre litanie sur les caractéristiques Françaises en matière de dépenses publiques: - Il n'y a qu'en France qu'on loge les Ministères dans des Châteaux, Maisons Bourgeoises et autres bâtiments pas du tout au...

le 04/06/2023 à 18:10
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@ Revanchard : Les 2 moyens que vous citez pour lutter contre l'inflation ont exactement les mêmes conséquences, c'est baisser les recettes de l'état. La baisse de la TVA est la moins bonne car les commerçants ne répercute peu ou pas du tout cette ba...

à écrit le 04/06/2023 à 10:01
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« il y a une seule réponse : le travail » : si c´est vrai dans l´absolu, bon courage avec notre gauche, qui manifeste pas seulement contre la retraite à 64 ans. Pour eux le travail, c´est le chiffon rouge, ainsi on lit sur les banderoles : droit à la...

le 04/06/2023 à 18:13
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Hélas, la gauche nous proclame le droit à la paresse, mais rétribuée. Ce sont de grands magiciens et le peuple aime les magiciens.

à écrit le 04/06/2023 à 9:12
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Le « quoi qu'il en coûte » était avant tout une mesure électoraliste, tout comme Erdogan qui distribue des billets à la foule : Et ça a marché : Macron a été réélu

le 04/06/2023 à 9:34
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les cas sociaux ne votent pas,

à écrit le 04/06/2023 à 8:54
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C'est un bon acteur, il prend les rôles les uns après les autres, jouant toujours avec conviction ! ;-)

à écrit le 04/06/2023 à 8:52
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Il dit tout haut ce que beaucoup pense tout bas nous dépensons trop. Maintenant si nous sabrons les dépenses nous allons vers une grave récession, nous sommes dans la M... René Dossière ce grand observateur des finances publiques indiquait dans son b...

à écrit le 04/06/2023 à 8:50
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C'est vrai qu'il sait de quoi il parle,lui l'ancien ministre des finances qui a dépensé sans compter quand il était aux affaires.. Ils n'ont honte de rien ces socialistes toujours à donner des leçons

à écrit le 04/06/2023 à 8:50
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C'est vrai qu'il sait de quoi il parle,lui l'ancien ministre des finances qui a dépensé sans compter quand il était aux affaires.. Ils n'ont honte de rien ces socialistes toujours à donner des leçons

à écrit le 04/06/2023 à 8:15
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ce politicien est une honte pour la france lui ex ministres des finances qui a depense sans compte qui une fois nomme a bruxelles a dezingue la france sur tous les sujets et maintenant il pretend avoir la verite mais c'est le chomage le sans remune...

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