Les banques de détail se remettent à embaucher (un peu)

Le cabinet de recrutement Robert Walters estime à 5% environ la reprise des embauches dans le secteur de la banque de détail, en France, depuis le début du second trimestre 2013.
Christine Lejoux
La légère reprise des embauches dans la banque de détail concerne surtout les chargés de clientèle "haut de gamme."

Voilà qui pourrait mettre un peu de baume au cœur des aspirants banquiers : dans un communiqué publié le 30 août, le cabinet de recrutement Robert Walters constate « une légère reprise » des embauches dans le secteur de la banque de détail, en France. Pour mémoire, la banque de détail, chargée de collecter les dépôts des clients et d'octroyer des crédits aux ménages et aux entreprises, emploie 80% des 370.000 personnes qui travaillent dans le secteur bancaire.

Un secteur dont les effectifs ont diminué en 2012 (de 1,6%), du jamais vu depuis treize ans, selon l'Association française des banques (AFB). « Depuis avril-mai, nous observons une reprise des recrutements de l'ordre de 5% (en brut) », précise Frédéric Hatsadourian, responsable de la division banque de détail chez Robert Walters. Qui nuance aussitôt : « Cette reprise est légère, et il faudra attendre un an environ pour savoir s'il s'agit d'une tendance de fond. »

 Les banques doivent faire évoluer leurs équipes commerciales tous les 3 ou 4 ans

 Comment expliquer cette éclaircie sur un marché de la banque de détail menacé par la mauvaise conjoncture économique et par la montée en puissance des services bancaires sur Internet ? Deux éléments qui ont conduit à la fermeture de quelque 1.100 agences bancaires, en France, entre 2008 et 2012, selon des statistiques de la Banque centrale européenne publiées le 12 août. « Mais, même si les banques ont limité leurs recrutements, ces dernières années, elles sont contraintes de faire évoluer leurs équipes commerciales tous les trois ou quatre ans. Ces renouvellements génèrent des besoins de remplacement et les ressources internes ne sont pas toujours suffisantes », explique Robert Walters.

 La reprise concerne des postes de conseillers de clientèle haut de gamme

 Pour autant, les métiers de banque de détail qui recrutent, actuellement, ne sont pas légion. « La légère reprise des embauches observée depuis le second trimestre 2013 concerne essentiellement des postes de conseillers de clientèle haut de gamme, patrimoniale [avec un patrimoine financier supérieur à 30.000 euros ; Ndlr], et non des postes de chargés d'affaires entreprises, prêter à ces dernières étant devenu particulièrement coûteux pour les banques, en raison des nouvelles réglementations », indique Frédéric Hatsadourian.

Justement, quid des métiers placés sous les feux de la rampe grâce à Bâle III et autres réglementations, comme les contrôleurs des risques, les responsables conformité et les experts en normes IFRS (International Financial Reporting Standards) ? « Le gros des recrutements a déjà été effectué », assène Frédéric Hatsadourian.

 Les banques sont encore plus exigeantes que par le passé

 Enfin, les candidats aux métiers de la banque de détail doivent plus que jamais montrer patte blanche. « Les banques sont encore plus exigeantes que par le passé, elles ne veulent pas se tromper », témoigne Frédéric Hatsadourian. Aussi nombre de recrutements traînent-ils en longueur. D'autant plus que certains impétrants hésitent longtemps, eux aussi, « redoutant de quitter leur poste actuel pour passer par la case période d'essai », dans la conjoncture économique actuelle, affirme Frédéric Hatsadourian.

 

 

Christine Lejoux

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Commentaire 1
à écrit le 03/09/2013 à 13:53
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Effet d'optique. Les banques n'ont jamais autant détruits d'emplois en net. Les embauches ne venant remplacer qu'un départ naturel ou non sur trois. Regardez de plus près messieurs.

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