Les entreprises repartent à l'assaut des marchés

Les groupes Volkswagen, Vivendi et Carrefour se sont refinancés ce mardi à hauteur de 4 milliards d'euros.
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Le climat d'incertitude qui pèse sur l'économie européenne n'a pas empêché les entreprises du Vieux Continent de faire leur retour sur les marchés obligataires. Ce mardi, le marché des dettes d'entreprises a même connu sa journée la plus chargée depuis près de trois mois, avec un total de 4 milliards d'euros de titres proposés par Volkswagen, Vivendi et Carrefour. Pour l'heure, ce sont certes essentiellement de grands noms, connus des investisseurs, qui ont tiré les émissions : elles ont atteint 7,7 milliards d'euros depuis le début de l'année.

« L'année démarre sur un rythme plus soutenu qu'en novembre et décembre. Les montants placés ne sont pas exceptionnels mais, compte tenu de la crise de la zone euro, ce n'est pas si mal : le marché est ouvert et les émetteurs savent qu'ils pourront placer leurs obligations s'ils concèdent une prime généreuse », résume Étienne Gorgeon, directeur de la gestion taux et crédit chez Edmond de Rothschild IM.

Primes

Parmi les entreprises à avoir déjà sollicité les investisseurs, Valeo a ainsi dû concéder un taux d'environ 5,8 % pour placer 500 millions d'euros d'obligations à 5 ans. Soit une prime de 63 points de base (c'est-à-dire 0,63 point de pourcentage) par rapport au taux de ses obligations sur le marché secondaire, et de 500 points par rapport au taux à 5 ans allemand. Malgré les résultats historiques enregistrés au troisième trimestre, BMW a de son côté dû offrir un rendement de 3,3 % la semaine dernière pour placer 1,25 milliard d'euros de titres à 7 ans. « Après la pluie vient le beau temps, même si la volatilité des marchés financiers persistera jusqu'à ce qu'une solution efficace soit trouvée à la crise souveraine, les niveaux de primes de risque actuels reflètent une valorisation attractive », résume Koen Van de Maele, responsable de la gestion obligataire chez Dexia Asset Management.

Particulièrement dynamique des dernières années, avec notamment des émissions record de 47 milliards d'euros en 2010, le segment des obligations spéculatives ? notées au mieux BB+ par les agences ? n'a en revanche pas encore rouvert ses portes. « Selon nos informations, de nombreux dossiers d'émissions spéculatives sont en préparation et sauf turbulences, il ne serait pas surprenant d'enregistrer cette année entre 25 et 30 milliards d'euros d'émissions sur ce compartiment », précise Étienne Gorgeon. Gorgées de liquidités, les entreprises de la classe « investissement », c'est-à-dire notées au moins BBB-, devraient en revanche ralentir leurs émissions dans l'année, à seulement 70 milliards d'euros contre 89 milliards en 2011, selon Étienne Gorgeon.

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