Faillite d'Archegos : UBS va payer une amende pour la « mauvaise gestion » des risques par Credit Suisse

La banque suisse UBS, qui vient d'absorber Credit Suisse, va devoir payer une amende de 387 millions de dollars aux Etats-Unis pour l'implication de la banque rachetée dans la faillite du fonds américain Archegos. C'est UBS qui doit désormais faire face aux litiges qui mettent en cause le Credit Suisse.
UBS a racheté Credit Suisse en mars 2023 sous la pression des autorités pour 3 milliards de francs suisses.
UBS a racheté Credit Suisse en mars 2023 sous la pression des autorités pour 3 milliards de francs suisses. (Crédits : DENIS BALIBOUSE)

Alors qu'UBS a accepté, le 19 mars dernier, de racheter Credit Suisse sous la pression des autorités pour 3 milliards de francs suisses (une somme équivalente en euros), il lui faudra également payer 387 millions de dollars d'amendes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. C'est ce qu'ont annoncé, ce lundi, les banques centrales des deux pays.

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La première banque helvétique paye en effet le prix de la « mauvaise gestion » des risques menées par Credit Suisse. Une affaire liée au fonds américain Archegos. Ce dernier avait pris des paris risqués en Bourse en empruntant de l'argent à des banques mais s'était trouvé dans l'incapacité de couvrir ses positions lorsque les marchés s'étaient retournés. Au final : la facture s'est élevée à plus de 5 milliards de dollars pour le seul Credit Suisse. C'est l'une des nombreuses affaires qui a conduit l'établissement au bord de la faillite.

Suppression de 35.000 emplois

Si UBS a consenti à mettre la main au portefeuille pour racheter Credit Suisse et désormais pour payer les amendes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, c'est aussi qu'il bénéficie d'une garantie de l'État suisse pouvant aller jusqu'à 9 milliards de dollars sur pertes ou litiges.

Parallèlement, le groupe suisse s'est engagé dans un plan de licenciements d'envergure, avec la suppression de 35.000 emplois. Selon l'agence Bloomberg, les employés du groupe bancaire suisse ont été informés fin juin qu'ils devaient s'attendre à trois vagues de suppressions d'emplois cette année, la première étant prévue pour la fin du mois de juillet. Les deux autres suivraient en septembre et octobre. Les employés de la banque d'investissement de Credit Suisse à Londres, à New York et dans certaines régions d'Asie devraient être les plus touchés par les réductions d'effectifs.

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L'emploi sera « le volant le plus difficile » de l'intégration, avait indiqué le patron d'UBS Sergio Ermotti, lors du Swiss Economic Forum, une conférence qui réunit des entreprises suisses à Interlaken. Il avait estimé cependant que les suppressions de postes étaient inévitables ne serait-ce qu'à cause des doublons dans certaines des activités des deux banques.

UBS doit également faire face à la justice suisse puisque la banque est indirectement visée par une commission d'enquête parlementaire suisse qui va examiner la façon dont les autorités ont géré le rachat de son concurrent. Une procédure rarissime dans le pays puisqu'elle n'a été déclenchée que cinq fois dans l'histoire du Parlement, dont la dernière remontait à 1995.

(Avec AFP)

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