Les banques ont déjà augmenté leurs principaux tarifs en 2024

Les principaux tarifs bancaires ont augmenté en début d'année comme l'a constaté le Comité consultatif du secteur financier. Sur les 14 produits analysés, huit s'affichent en hausse et seulement deux en baisse, les autres ayant stagné.
Commission d’intervention, retrait d’espèces, fourniture d’une carte de débit, virement occasionnel en agence : huit produits s’affichent en hausse sur les 14 scrutés à la loupe par l'OTB.
Commission d’intervention, retrait d’espèces, fourniture d’une carte de débit, virement occasionnel en agence : huit produits s’affichent en hausse sur les 14 scrutés à la loupe par l'OTB. (Crédits : Pixabay License)

À l'instar d'à peu près tout, les principaux tarifs bancaires ont augmenté en ce début 2024. « Une large majorité sont en hausse », indiquent les membres de l'Observatoire des tarifs bancaires (OTB), dans leur étude annuelle publiée ce mercredi 28 février. Cet organisme, qui dépend du Comité consultatif du secteur financier (CCSF), a pour cela scruté les nouvelles grilles tarifaires de 100 établissements (93 banques de réseau et 7 banques en ligne).

Commission d'intervention, retrait d'espèces, fourniture d'une carte de débit, virement occasionnel en agence : ce sont au total huit produits qui s'affichent en hausse, sur les 14 scrutés à la loupe par l'OTB. À titre d'exemple, le coût annuel des frais de tenue de compte a augmenté de +3,01%, passant en moyenne de 20,60 euros l'an dernier à 21,22 euros. Deux produits ont en revanche baissé et quatre ont stagné.

La Fédération bancaire française (FBF) a commenté la sortie de cette étude en faisant valoir qu'elle « met en exergue la hausse inférieure et modérée au regard de l'inflation de la grande majorité des principaux tarifs bancaires ». La hausse générale des prix sur l'ensemble de l'année 2023 a en effet été évaluée à près de deux points de moins par l'Insee, à +4,9%. En janvier par contre, elle s'est affichée à +3,1% après +3,7% en décembre.

Entre 66 et 207 euros de plus

Reste que si l'OTB compare un certain nombre de tarifs d'une année sur l'autre, il ne fait pas l'addition et ne donne donc pas le coût moyen total des frais bancaires pour les consommateurs français. Un exercice auquel s'est prêté, comme chaque année, l'association CLCV, en janvier dernier. Selon ses calculs, les tarifs bancaires sont repartis à la hausse en 2024, après être restés quasi stables l'année précédente. De 2,5% à 3% suivant les profils des clients, ce qui correspond à une augmentation entre 66,23 euros et 207,65 euros.

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Les auteurs de l'étude ont indiqué que ces hausses « sont essentiellement dues à l'évolution des frais de tenue de compte (+3%), du coût des cartes bancaires (...) et à l'augmentation des tarifs des packages », ces bouquets de services jugés peu avantageux pour le client. Ils ont aussi pointé

Des « modifications apportées par certains établissements aux règles applicables aux retraits aux distributeurs automatiques de billets », comme l'augmentation du coût du retrait effectué dans un autre réseau et l'abaissement du nombre de retraits gratuits autorisés dans une banque concurrente. Or, dans le même temps, les banques démontent leurs distributeurs automatiques de billets (DAB) : leur nombre a chuté de 12% entre 2018 et 2022.

« Les banques françaises ont depuis plusieurs années maintenu leurs tarifs à des niveaux peu élevés et continuent à le faire », avait réagi la Fédération bancaire française (FBF) auprès de l'AFP, défendant que les banques n'avaient pas répercuté sur deux ans « toutes les hausses de coûts qu'elles ont connues ».

Les frais gonflent encore plus la facture

De son côté, le comparateur Panorabanques a constaté une hausse des frais bancaires de 2,1% cette année, la plus forte depuis 2017 selon leurs données. Le coût moyen s'élèverait à 225,20 euros.

La différence entre les montants du site en ligne et ceux de la CLCV s'explique notamment par le fait qu'il prend en compte les frais d'incident (incident bancaire, chèque rejeté, compte dans le rouge, etc). D'après le comparateur, ils représentent environ un tiers des frais bancaires totaux. La CLCV constate elle aussi que les banques facturent pour leur grande majorité le plafond légal de la commission d'intervention (8 euros en cas de découvert) ou des frais de rejet de chèque (50 euros pour un chèque de plus de 50 euros).

Depuis l'automne d'ailleurs, la question des frais bancaires est dans le collimateur des pouvoirs publics, notamment de la direction du ministère de l'Economie veillant aux droits des consommateurs (DGCCRF). Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF), où siègent banquiers et responsables d'associations de consommateurs, s'est aussi penché sur cette habitude de plus en plus répandue de facturer une pénalité forfaitaire dès le premier centime dans le rouge.

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Les frais de succession des banques dans le viseur

Un projet de loi est porté par la députée socialiste du Puy-de-Dôme, Christine Pirès-Beaune, pour réglementer certains frais de succession facturés par les banques. À savoir les frais de clôture de comptes et de versement à l'héritier des sommes y figurant, quand la personne décédée est mineure ou quand les sommes concernées sont inférieures à 5.000 euros. Et au-delà des cas de gratuité, la proposition de loi prévoit un encadrement des frais pour les successions supérieures à 5.000 euros.

« Certaine banques appliquent déjà une gratuité », mais « vous pouvez avoir des établissements, des caisses d'un même groupe  qui n'appliquent pas les mêmes frais sur des mêmes montants », a déploré la députée, jugeant nécessaire d'apporter plus de transparence par la loi.

Ce texte a été adopté à l'unanimité en commission, avec le soutien de la majorité comme des autres oppositions. Il sera présenté ce jeudi 29 février à l'Assemblée nationale lors de la journée réservée aux propositions socialistes.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 28/02/2024 à 17:52
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