Bpifrance peaufine encore son plan climat

Ce volet climat doit être l'un des éléments de la feuille de route prévue par l'Etat pour relancer l'économie française et attendue pour le mois de septembre. Parallèlement, la banque publique d'investissement entend mieux informer et mieux accompagner les PME et ETI, mal armées pour mener à bien leur transition énergétique et écologique.
Juliette Raynal
(Crédits : Bpifrance)

La crise du coronavirus est venue bousculer l'agenda de Bpifrance. La banque publique d'investissement devait, le 4 avril dernier, dévoiler son plan climat à l'occasion d'un événement au parc floral baptisé "le jour E". L'objectif était alors de convier les entrepreneurs et dirigeants d'entreprise à découvrir les différentes solutions de financement et d'accompagnement pour mener à bien leur transition écologique et énergétique.

Finalement, "ce plan (climat, ndlr) constituera un des éléments du plan de relance de l'économie et fera partie du train d'annonces globales faites par le Premier ministre", a indiqué Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance, à l'occasion d'une visioconférence ce mercredi 8 juillet.

Deux plans jumeaux

Ce vaste programme, dont le montant reste encore confidentiel et dont certains arbitrages sont encore en cours, sera le "jumeau" de celui de la Banque des territoires, rattachée à la Caisse des dépôts. Ce second plan visera, pour sa part, les collectivités territoriales, les structures publiques et les projets d'infrastructure. "Ces deux plans formeront un seul plan complet", précise Nicolas Dufourcq.

Du côté de Bpifrance, l'objectif est d'accompagner les petites structures, mais aussi les plus fragiles. "Aujourd'hui, dans notre portefeuille, ce sont les PME qui pèsent le plus en matière d'empreinte carbone", explique le patron de la banque publique.

Lire aussi : Climat: les PME et ETI sont conscientes de l'urgence mais peinent à agir

D'après une étude menée par la banque auprès d'un millier de dirigeants de PME et ETI en amont de la crise, 86% des sondés se sentent concernés par les objectifs mondiaux de réduction des émissions carbone. Toutefois, seuls 51% ont pris en compte ces enjeux climatiques au sein de leur stratégie. "Peu de dirigeants passent à l'action", regrette Pascal Lagarde, directeur exécutif de Bpifrance, en charge de la stratégie, des études et du développement. Leurs ambitions en la matière sont, elles aussi, insuffisantes. Les deux principaux freins évoqués sont le manque de ressources et l'absence de solution technologique ad hoc."Les dirigeants ont du mal à réconcilier enjeu climatique et équation économique de leur entreprise", résume le directeur exécutif.

Mieux former et informer les dirigeants de PME et ETI

Or le sondage révèle une forte corrélation entre l'information et la mise en place d'actions concrètes : "65% des dirigeants qui s'informent affirment avoir déjà intégré le climat dans leur stratégie, contre 19% pour ceux qui ne s'informent pas. L'écart entre ces dirigeants montre que la question centrale est l'information", analyse Pascal Lagarde. "Il y a urgence à informer et à former les dirigeants d'entreprise sur leur transition écologique et énergétique", poursuit-il.

Dans cette optique, Bpifrance multiplie les initiatives, avec, par exemple, la création d'un VTE (Volontariat territorial en entreprise) vert, qui propose aux jeunes diplômés de devenir le bras droit d'un dirigeant, en charge d'un projet de décarbonisation de l'entreprise.

Évolution de la gouvernance

Par ailleurs, "tous les entrepreneurs qui rejoignent nos accélérateurs font désormais l'objet d'un diagnostic Eco-flux", indique Nicolas Dufourcq. Développé en partenariat avec l'Agence de la transition écologique (Ademe), ce dispositif repose sur un accompagnement d'un an permettant d'identifier des pistes d'économies concrètes et mesurables pour les entreprises grâce à l'optimisation de leurs flux de transformation de matière, de consommation d'eau, d'énergie et de production de déchets. A l'avenir, Bpifrance entend aussi faire appel à davantage de consultants spécialisés sur les sujets de transition énergétique.

Enfin, la banque publique a récemment fait évoluer sa gouvernance et a accueilli au sein de son conseil d'administration Diane Simiu, alors adjointe du commissaire général au développement durable au ministère de la Transition écologique et solidaire. Un comité climat s'est également monté au sein de l'organe de gouvernance.

Lire aussi : Relance: l'attention portée au climat est encore trop faible, selon le Haut Conseil

Juliette Raynal

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