L'auditeur de KPMG, le joueur de golf ...et un délit d'initié

Le gendarme boursier américain, la Securities and Exchange Commission, a formellement accusé un membre du cabinet d'audit KPMG d'avoir transmis des informations confidentielles à un de ses partenaires de golf qui en aurait tiré un profit de 1,2 million de dollars.
Wall Street; Copyright Reuters

Les clubs de golf resteront quelque temps dans la cave. Un auditeur de KPMG et son partenaire de golf ont été formellement accusés de délit d'initié par la Securities and Exchange Commission (SEC). Le gendarme de la Bourse américaine et un procureur de Californie ont annoncé que les charges criminelles également retenues sont passibles de 5 ans de prison et 250.000 dollars d?amende. Le salarié de KPMG, Scott London, âgé de 50 ans, vit en Californie et travaillait depuis 30 ans pour KPMG, où il supervisait plus de 500 personnes au moment des faits. Il y a quelques années, il rencontre un bijoutier, Bryan Shaw, dans un country club. Ils deviennent amis proches et partenaires de golf. Au point que d?octobre 2010 à mars 2012, Scott London fournit à son ami des informations confidentielles sur des annonces à venir, de résultats, de projets de fusion, de cinq entreprises clientes du cabinet.

1,2 million de dollars

Au total, Bryan Shawn aurait réussi à en tirer 1,2 million de dollars de profits illégaux, selon la SEC. Pour remercier Scott London, il lui aurait offert au moins 50.000 dollars en liquide, une Rolex estimée à 12.000 dollars, des bijoux pour sa femme et il aurait payé les additions des dîners et les factures des concerts auxquels les deux hommes et leurs familles se rendaient. C'est lui qui a décidé de coopérer à l'enquête menée par le FBI et ce sont ses enregistrements de conversations qui ont confondu son partenaire de golf.

L'auditeur Scott London "a été honoré de la plus grande confiance d'entreprises cotées, et il a bassement trahi cette confiance pour des sacs remplis d'argent liquide et une Rolex", a résumé George Canellos, un responsable de la SEC cité dans un communiqué.

Herbalife, Skechers, Deckers Outdoor

KPMG avait annoncé en début de semaine avoir licencié un partenaire à Los Angeles qui avait fourni des informations confidentielles à des tiers, et mis fin en conséquences à ses services pour deux sociétés, le groupe de compléments nutritionnels Herbalife et le fabricant de chaussures Skechers. Outre ces deux entreprises, Scott London avait aussi donné à Bryan Shaw des tuyaux sur les sociétés Deckers Outdoor, propriétaire de la marque UGG, ainsi que sur le loueur d'équipements de construction RSC Holdings et la banque Pacific Capital avant qu'ils se fassent racheter, accuse la SEC.

Dans un communiqué publié tard jeudi, le PDG de KPMG John Veihmeyer s'est dit "horrifié d'apprendre tous les détails supplémentaires sur les enfreintes au devoir de conseil et d'honnêteté perpétrées par Scott London à l'encontre de ses clients, de KPMG et des marchés de capitaux". "Nous condamnons sans équivoque ce qu'il a fait et regrettons profondément l'impact que ses violations de confiance et de la loi ont pu avoir sur nos clients et nos employés. KPMG va engager des poursuites contre M. London dans un avenir proche", a-t-il ajouté.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 12/04/2013 à 11:36
Signaler
Ils jouent les vierges effarouchées alors qu'il ne s'agit que des conséquences logiques d'une dérégulation des secteurs qu'ils ont poussés de tous les côtés. Je ne vois pas ce que ces personnes ont fait de mal. Qui ont-ils volé? Personne Ils ont jus...

le 12/04/2013 à 11:52
Signaler
assez d?accord avec vous..... entre la presse spécialisée et les "news laters" confidentielles et payantes....., ça frôle le délit d'initié tous les jours....... sans ça, personne ne gagnerait d'argent à la bourse......

le 12/04/2013 à 13:03
Signaler
Raisonnement absurde ; la dérégulation n'a riend'immorale ; en revanche elle repose fortement sur la moralité des acteurs, auditeurs/avocats/agences de notation en premiere ligne. D'ou la gravité extreme de ce genre de révélations. Quant aux personn...

le 12/04/2013 à 15:42
Signaler
L'expérience nous montre que l'auto-régulation d'un marché quelqu'il soit, par la morale de ses acteurs, ne marche pas. La dérégulation n'est pas immorale en soit, mais l'immoralité en est la conséquence très directe.

le 12/04/2013 à 15:42
Signaler
@Ben voyons: sauf qu'aux États-Unis, il existe des lois sur les conflits d'intérêts et les délis d'initiés :-) Je sais, en France, on trouve que la corruption est non seulement normale mais qu'elle devrait être inscrite comme un droit dans la constit...

le 12/04/2013 à 16:56
Signaler
sacré copain ce gars la son pote lui fait gagner 1.2 millions de dollars et en échange il lui donne 50.000 dollars une montre et le ballance à la SEC...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.