La Bourse de Taïwan s'envole sur de nouveaux sommets grâce à TSMC

La Bourse de Taïwan a dépassé son plus haut historique de janvier 2022 ce jeudi grâce à des annonces positives de son géant des semi-conducteurs TSMC. L'entreprise taïwanaise a déclaré des ventes en hausse en janvier ce qui a propulsé le cours du titre à plus de 9%.
Le cours de TSMC s'est envolé de 9,8 % au cours de la séance du matin.
Le cours de TSMC s'est envolé de 9,8 % au cours de la séance du matin. (Crédits : Ann Wang)

C'est un plus haut historique qu'a atteint l'indice boursier taïwanais, Taiex, ce jeudi, dépassant même son précédent record de janvier 2022. La Bourse de Taïwan a ainsi bondi de 3,5%, en passant de 18.108 points à 18.654 points en quelques heures après l'ouverture de la Bourse, pour la première séance après les congés du Nouvel An lunaire.

À l'origine de cette performance : l'envolée du cours du mastodonte du pays, Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC). Le poids lourd du marché des semi-conducteurs a vu son action grimper de 9,8 % au cours de la séance du matin, soit la plus forte hausse en cours de séance depuis l'été 2020, selon l'agence Bloomberg News. TSMC a ensuite réduit ses gains à environ 8%. Pour rappel, la production de puces électroniques du géant taïwanais est devenue vitale pour l'économie mondiale, étant intégrée dans une grande gamme d'appareils, des machines à café aux missiles. L'entreprise compte des poids lourds de la tech, tels qu'Apple et Nvidia, parmi ses clients.

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Des résultats encourageants dans un contexte difficile

Or, le géant des semi-conducteurs a ravi les investisseurs en publiant une hausse de 7,9% de ses ventes en janvier sur un an. Il s'agit là d'un rebond après une année 2023 décevante. Car la société taïwanaise avait annoncé en octobre que son bénéfice avait chuté d'un quart au troisième trimestre et que son bénéfice net avait diminué de 24,9% sur un an au cours de la période juillet-septembre à 211 milliards de dollars taïwanais (6,5 milliards de dollars).

Cette nouvelle annonce va donc dans le sens des prévisions de TSMC, qui a annoncé en janvier anticiper une croissance de son chiffre d'affaires de plus de 20% cette année à la faveur d'une solide demande dans l'intelligence artificielle (IA). Pourtant, tous les acteurs du secteur ne partagent pas son optimisme.

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Le fabricant allemand Infineon a, en effet, annoncé début février tabler sur une baisse de son chiffre d'affaires de 11% premier trimestre 2024 par rapport au dernier trimestre 2023, et a abaissé ses perspectives de revenus pour l'année à 16 milliards d'euros contre 17 milliards prévus initialement.

Une tendance partagée par STMicroelectronics. Lors de la publication de ses résultats annuels, le 25 janvier, le groupe français basé en Isère avait aussi annoncé une prévision de son chiffre d'affaires médian en baisse de 5,2% en 2024. Idem, ASML, le géant néerlandais des machines pour fabrication de puces, avait tiré la sonnette d'alarme le 24 janvier, sur le risque de recettes inférieures à celles de 2023.

La tech mondiale à la fête en Bourse

Après autant de mauvaises nouvelles, il ne fallait rien de plus qu'un peu d'optimisme pour remonter le moral des investisseurs qui se sont donc rués à l'achat sur le titre du géant taïwanais.

Mais TSMC n'est pas la seule entreprise technologique à attirer les convoitises. Le Nasdaq, l'indice qui représente la tech américaine affiche une hausse de près de 8% depuis le 1er janvier, alors même qu'il a gagné plus 30% sur l'année 2023. L'autre grand indice américain dont la tech pèse un poids important, le S&P500, a aussi grimpé de 5,4% depuis le début de l'année et à même atteint 5.007 points, vendredi dernier vers 17h30 (heure de Paris). L'indice, qui vole de records en records depuis la mi-janvier, évoluait donc au-dessus des 5.000 points symboliques pour la première fois de son histoire.

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La très bonne santé de la Bourse américaine s'explique avant tout par l'annonce des bénéfices colossaux réalisés en 2023 par ses entreprises, au premier rang desquels se tiennent les grandes valeurs technologiques. Les « 7 magnifiques » (pour Apple, Amazon, Alphabet, Microsoft, Meta, Nvidia et Tesla) ont affiché en moyenne des hausses de bénéfices à deux chiffres l'année dernière. Surtout, ces sept géants technologiques ont contribué l'an dernier à plus de 90% de la performance (hors dividende) du S&P 500, alors qu'ils ne représentaient qu'à peine 30 % de l'indice (plus du tiers aujourd'hui).

La baisse des taux à venir dope la Bourse

Autre facteur expliquant les nouveaux records de Wall Street : l'optimisme des investisseurs sur une baisse des taux directeurs à venir. Lors de sa dernière réunion, fin décembre, la Réserve fédérale a maintenu ses taux directeurs dans la fourchette de 5,25-5,50%, après les avoir relevés à 11 reprises face à la forte inflation, consécutive à la reprise post-pandémie de Covid, et à la guerre en Ukraine. Une hausse qui a nui aux valeurs cotées, en renchérissant le coût des crédits et plombant les valorisations des sociétés. Mais dorénavant, les investisseurs ont les yeux rivés sur une baisse des taux qui devrait survenir en 2024.

Fin de la crise pour la Bourse chinoise?

Les marchés sont aussi au beau fixe en Chine. L'indice des Bourse de Shanghai et Schenzen (CSI 300) a grimpé de 3,1% sur un mois et même plus de 5% depuis lundi.

En cause : des actions des autorités encourageantes selon les investisseurs. Selon Bloomberg, depuis mi-janvier, les autorités chinoises envisageraient de prendre des mesures à hauteur de 278 milliards de dollars pour soutenir leurs marchés financiers, via un fonds de stabilisation qui achèterait des actions via la place de Hongkong. Et le gouvernement a confirmé sa volonté de soutenir ses marchés début février en injectant de nouveaux fonds dans ces derniers via son fonds étatique Huijin Investment. Derrière cet apport d'argent frais, Pékin souhaite aussi décourager les pratiques délétères pour la finance chinoise en annonçant toujours début février le renvoi du responsable du régulateur de la Bourse (CSRC) et en rendant plus difficile la vente à découvert d'actions et les introductions en Bourse bancales.

Le gouvernement souhaite donc faire repartir sa finance sur de bonnes bases... car elle revient de loin. Pour la seule année 2023, le CSI 300 a perdu 18,5%, portant sa chute à 42% depuis le 10 février 2021. Une tendance constatée aussi sur l'indice de Hongkong (Hang Seng), qui a, lui, perdu 47% en trois ans, en fort contraste avec le S&P500 américain qui a gagné 13% sur la même période.

(Avec AFP)

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