La bonne surprise chez HSBC qui voit son bénéfice quasi doubler

Grâce à l'amélioration des perspectives économiques, HSBC Holdings PLC a pu réduire ses provisions pour créances douteuses, du coup, ce mardi, son bénéfice avant impôts au premier trimestre a bondi de 79%. Cependant, la plus grande banque d'Europe en termes d'actifs, qui continue d'être prise en tenaille dans les tensions politiques entre Washington et Pékin, poursuit son recentrage vers l'Asie.
(Crédits : Reinhard Krause)

HSBC Holdings PLC a enregistré mardi une hausse de 79% de son bénéfice avant impôts au premier trimestre, l'amélioration des perspectives économiques lui ayant permis de réduire ses provisions pour couvrir les créances douteuses.

Un bénéfice avant impôt de 5,78 milliards de dollars, contre 3,35 attendu

La plus grande banque d'Europe en termes d'actifs a fait état d'un bénéfice avant impôts de 5,78 milliards de dollars (4,8 milliards d'euros) au premier trimestre clos le 30 mars, contre 3,21 milliards de dollars (2,7 milliards d'euros) un an plus tôt. Ce résultat est bien supérieur aux attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur un bénéfice trimestriel de 3,35 milliards de dollars, selon un consensus fourni par l'entreprise.

La banque a réduit de 400 millions de dollars (331 millions d'euros) ses provisions pour créances douteuses, mises de côté l'an dernier pour faire face à une possible hausse des défauts de crédit en raison de la pandémie. Pour mémoire, l'an dernier, sur la même période du premier trimestre 2020, face à ce risque de pertes sur crédit, la banque avait dû passer une charge de 3,026 milliards de dollars (contre 569 milliards de dollars, un an auparavant).

Ces provisions du premier trimestre 2020 étaient dues aux conséquences de la pandémie, avec notamment la chute des cours du pétrole, mais également à l'exposition de la banque à une entreprise de Singapour, Hin Leong, accusée d'avoir dissimulé de lourdes pertes. Aujourd'hui, sur les quelque deux douzaines de banques qui ont subi des lourdes pertes dans l'affaire Hin Leong, au moins quatre auraient engagé des poursuite contre la famille pour tenter de récupérer quelques actifs, rapporte Reuters: Natixis SA, Bank of China, Hongkong and Shanghai Banking Corp (HSBC) et le prêteur néerlandais Rabobank.

Vente des activités de détail en France...

HSBC a par ailleurs indiqué mardi que les discussions avec Cerberus sur la vente des activités de banque de détail en France se poursuivaient, mais qu'aucune décision définitive n'avait été prise. Reuters a rapporté le mois dernier que les discussions en vue de la cession des 270 agences du groupe britannique en France étaient entrées dans leur phase finale.

HSBC n'est pas le seul établissement en France à vouloir réduire la voilure dans la banque d'investissement. Avant même la crise du coronavirus, Société générale et BNP Paribas avaient partagé leur ambition d'arrêter certaines activités de marché. Des décisions loin d'être isolées.

| Lire aussi: La vente des activités de détail de HSBC France serait imminente

... et recentrage vers l'Asie, au risque de tensions politiques persistantes

Par ailleurs, si toutes les régions sont désormais bénéficiaires, notamment le Royaume-Uni qui dégage un bénéfice avant impôts de 1 milliard de dollars, le géant bancaire HSBC, qui a toujours eu un pied en Europe et l'autre en Asie, a choisi de renforcer son ancrage asiatique.

Ainsi, sous la houlette de M. Quinn, la banque qui affichait encore en 2018 un bénéfice net de 12,6 milliards de dollars a décidé de supprimer 35.000 emplois et de réduire la voilure aux États-Unis et en Europe.

De fait, HSBC réalise 90% de son bénéfice en Asie, où les marchés chinois et hongkongais sont ses fleurons.

Le siège est toujours à Londres, mais la banque entretient historiquement des liens très étroits avec la Chine ce qui est à la fois un atout sur le plan économique, mais aussi potentiellement une vulnérabilité d'un point de vue politique.

Une banque prise en tenailles par les tensions politiques

Le groupe a été plus touché que ses concurrents mondiaux par la montée des tensions entre Pékin et les capitales occidentales sur tout un tas de sujet, en particulier la reprise en main de Hong Kong par le pouvoir communiste dans la foulée des manifestations de 2019.

Illustration du choix stratégique du géant bancaire britannique, son responsable pour l'Asie-Pacifique, Peter Wong, a signé une pétition soutenant la loi controversée sur la sécurité nationale imposée par Pékin dans l'ex-colonie britannique.

Cette démarche, peu courante pour des grandes multinationales habituées à ne pas s'aventurer sur le terrain politique, s'est attirée les foudres de parlementaires aux États-Unis et en Grande-Bretagne.

Dans le même temps, HSBC s'est fait étriller par le quotidien nationaliste anglophone chinois Global Times pour son rôle dans l'enquête menée par Washington sur Huawei, et l'arrestation au Canada, à la demande des États-Unis, de la directrice financière du géant chinois, Meng Wanzhou.

Lire aussi : Rumeurs de sanctions chinoises sur HSBC : l'action dévisse

HSBC se défend en expliquant devoir obéir aux lois de toutes les juridictions où la banque opère.

Mais le groupe a averti que les tensions politiques demeureraient un risque.

"Les développements à Hong Kong, la politique américaine sur les secteurs stratégiques chinois, les accusations de violation des droits de l'Homme et les autres zones de tensions potentielles peuvent affecter le groupe du fait de l'impact de sanctions, mais aussi du risque réglementaire, réputationnel ou du risque sur les marchés", observe mardi la banque.

(avec AFP et Reuters)

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Commentaires 3
à écrit le 27/04/2021 à 22:57
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Où est passé le Brexit ?

à écrit le 27/04/2021 à 12:07
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la surprise...J'adore le titre. - Et bien Hélène, expliquez-vous !, Comment se fait t'il qu'on double le bénéfice de façon subreptice et sans qu'on s'en rendre compte ! - C'est tout de même incroyable ! Comment je vais expliquer çà à nos action...

à écrit le 27/04/2021 à 10:30
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La finance c'est aux coupables les mains pleines.

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