Cryptomonnaies : comment Ledger vise le rebond en 2020

Malgré l'écroulement du cours du bitcoin en 2018, le leader français des infrastructures sécurisées pour cryptomonnaies poursuit ses investissements, tout en se diversifiant dans les objets connectés.
Eric Larchevêque, cofondateur de la startup berrichonne Ledger.
Eric Larchevêque, cofondateur de la startup berrichonne Ledger. (Crédits : Cyril Bruneau)

La commercialisation du Nano X, la seconde génération du coffre digital pour cryptomonnaies conçu par Ledger, vient de démarrer avec de fortes ambitions à la clé. Lancé en 2017, le Nano S a été diffusé à 1,5 million d'exemplaires, selon le constructeur. Se présentant aussi sous la forme d'un outil périphérique type clé USB, son successeur affiche comme principale innovation d'ajouter une connexion en Bluetooth.

Avec un prix de vente de 119 euros, Ledger table également sur une diffusion à plusieurs centaines de milliers d'unités de son nouveau bijou technologique, à l'échelle de la planète. 98 % des clients particuliers de Ledger, détenteurs essentiellement de bitcoin ou d'ethereum, se trouvent à l'étranger avec une nette concentration aux États-Unis, en Asie (Japon, Corée du Sud) et en Europe (Allemagne, Royaume-Uni). La France reste un marché marginal pour l'utilisation des cryptomonnaies. La société vierzonnaise, qui déménagera à la rentrée son siège-site de production dans un nouveau complexe de 4 000 mètres carrés, est implantée à Paris, à New York et à Hong Kong

Coffre-fort virtuel

Le Vault est l'autre nouveauté phare 2019 de Ledger, un coffre-fort digital destiné aux institutions financières et aux gestionnaires d'actifs (banques, hedge funds, etc.). Cette solution de gestion de portefeuille multi-autorisations est conçue pour s'adapter aux règles de gouvernance de ces organismes. Elle permettra notamment d'apposer plusieurs signatures pour les opérations réalisées en cryptomonnaies.

Les deux nouveaux outils s'inscrivent dans le rebond attendu à la mi-2020 pour les deux principales d'entre elles, le bitcoin et l'ethereum. Le premier a ainsi perdu près de 85 % de sa valeur l'année dernière, son cours unitaire passant de 20 000 à 3000 dollars. Un décrochage dû aux limites technologiques des protocoles d'échanges sur les blockchains financières. Une nouvelle génération de protocoles est prévue d'ici à fin 2019. Les attaques spéculatives sur le bitcoin ont également fait baisser sa valeur de façon drastique.

Conséquence, Ledger, qui avait levé 61 millions d'euros en 2017 et 2018, a vu son chiffre d'affaires se tasser à 41 millions d'euros l'année dernière (46 millions en 2017). Le recul de son marché historique, qu'il estime temporaire, pousse parallèlement la société, créée en 2014 par huit cofondateurs, dont Éric Larchevêque et Pascal Gauthier, à diversifier ses sources de revenus. Objectif, les décorréler sensiblement des cryptomonnaies qui ont représenté 90 % des recettes de Ledger en 2018.

Un premier contrat avec Engie

La sécurisation des objets connectés constitue ainsi le nouveau champ technologique emprunté par la startup berrichonne, avec le gain d'un premier contrat avec Engie en fin d'année dernière. Une centaine de boîtiers, destinés à vérifier et certifier la part d'énergie renouvelable provenant des installations du géant énergétique, devraient être installés en 2019. Ledger, qui s'apprête à annoncer un nouvel accord avec une autre grande entreprise de services du CAC 40, espère ensuite déployer sa technologie vers d'autres secteurs d'activité ayant à traiter des données critiques, comme la santé et l'automobile.

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