Le Bourget fête ses 100 ans en pleine crise

C'est un salon aéronautique très particulier qui s'ouvre lundi près de Paris. Entre déprime et espoir de reprise, les industriels vont tenter de faire bonne figure. Mais le cœur n'y sera pas.

Le Salon aéronautique du Bourget fête ses 100 ans... mais l'anniversaire du plus grand show aéronautique mondial est gâché par l'une des crises les plus brutales de l'histoire des avionneurs civils et du transport aérien. Dans les allées du salon et les soirées prestigieuses des grands industriels, le champagne et les petits-fours auront un arrière-goût amer de restructurations à venir et d'ambitions revues en forte baisse. Car après cinq ans de croissance euphorique, le secteur est contraint de serrer tous les boulons et de se mettre en carré pour passer sans trop de casse cette sévère dépression, qui se manifeste pour les clients des constructeurs par une chute sans précédent de leur chiffre d'affaires et la raréfaction du crédit.

Ce salon restera aussi à l'écoute des suites de l'enquête sur le drame de l'Airbus A330 d'Air France, qui a alourdi l'ambiance déjà morose. Le directeur général d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon, s'est dit hier matin "pas convaincu" que la sonde Pitot, qui mesure la vitesse des avions, soit la cause de l'accident. Il a pourtant confirmé l'accélération du programme de remplacement de ces sondes sur les A330-A340.

Pour ne rien arranger, la grippe A/H1N1, qui pourrait gravement impacter le transport aérien, s'est faite plus menaçante. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché hier le niveau 6 d'alerte maximale face à ce qui est désormais considéré comme une pandémie mondiale, la première du XXIe siècle.

Assurer les commandes
Dans un contexte si particulier, la priorité des constructeurs est de s'assurer que les commandes passées soient bien livrées pour éviter les annulations. Sur le plan des commandes, Airbus, Boeing, Bombardier, Embraer, Sukhoï et consorts en sont réduits à traquer le client, qui se fait extrêmement rare. Nul doute que Boeing et surtout Airbus, qui ont gardé sous le coude des contrats depuis quelques semaines, annonceront une flopée de commandes... mais leur nombre sera très loin du millésime 2007. Pourtant, les perspectives à long terme du secteur restent excellentes. Boeing l'a rappelé hier en estimant à 29.000 le nombre d'avions civils qui devraient être livrés dans les vingt prochaines années. Un marché colossal, évalué à 3.200 milliards de dollars.

 

 

Le salon pratique

Le salon ouvre ses portes lundi 15 juin pour quatre journées réservées aux professionnels de 9?h?30 et 18 heures.

Puis au grand public du vendredi 19 juin au dimanche 21 juin aux mêmes horaires. Entrée pour une journée : 12 euros. Un spectacle aérien est prévu le samedi et le dimanche.

Plus de 2.000 exposants en provenance de 48 pays seront présents.

Pour la 48e édition et les 100 ans du salon, la Patrouille de France, absente depuis 1975, fera son grand retour. Devraient également voler une trentaine d'appareils anciens, témoins des années 1909 à 1960.

Le nombre d'appareils présentés sera légèrement inférieur à celui de 2007 (143). Mais aux côtés de l'A380, le Sukhoï Superjet et le drone hélicoptère Camcopter (le premier présenté en vol lors d'un salon) seront deux des vedettes.

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