Airbus étudie une prise de participation dans les activités cyber et digitales d’Atos

Airbus serait en discussion avec Atos pour prendre une participation dans Evidian, la branche d'activités digitales et de cybersécurité qui va faire l'objet prochainement d'une scission d’Atos, indique le quotidien les Echos.
Le géant français des services informatiques va scinder ses activités en deux.
Le géant français des services informatiques va scinder ses activités en deux. (Crédits : Sarah Meyssonnier)

Nouveau rebondissement dans le feuilleton Atos. La société de services informatiques qui a connu de grosses difficultés en 2022 serait en discussion avec Airbus pour que ce dernier prenne une participation minoritaire au capital d'Evidian, la branche d'activités digitales et de cybersécurité d'Atos, selon des informations publiées dans les Echos lundi.

Dans un communiqué transmis par courriel, Airbus a indiqué qu'il ne commentait pas les rumeurs, ajoutant être « en constante discussion avec nos partenaires, clients et fournisseurs, mais ces conversations restent de nature privée ». Contacté par Reuters, Atos a indiqué pour sa part avoir engagé, en lien avec la mise en œuvre de son plan stratégique, « des discussions exploratoires avec de potentiels futurs actionnaires minoritaires du périmètre d'activités regroupé sous le nom d'Evidian ».

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Le groupe a cependant précisé que « ces discussions ne sont pas suffisamment avancées pour permettre tout autre commentaire ».

En Bourse, les informations se sont traduites par une envolée de plus de 9% d'Atos et de 0,9% d'Airbus.

Evidian, la future branche cyber d'Atos

La séparation d'Evidian et d'Atos sera lourde de conséquences pour l'entreprise française puisqu'elle représente 100% des activités cyber du groupe. Mais Atos avait annoncé en juillet son projet de scission, prévu pour 2023, visant à se séparer des activités Big Data et Sécurité (BDS) qui seront regroupées dans une nouvelle entité baptisée Evidian et cotée en bourse. Une fois scindé, Atos détiendra 29,9 % (en dessous du seuil d'OPA) d'Evidian, qui héberge le digital, le quantique et le cyber, avant d'en céder tout ou partie à un tiers. Atos doit conserver les activités traditionnelles du groupe (infogérance pour compte d'autrui), qui seront refinancées et restructurées.

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Dès lors, les sociétés en lien avec la cybersécurité se sont montrées intéressées par ce nouvel acteur. Atos a déjà rejeté en septembre une offre de rachat d'Evidian pour une valeur d'entreprise de 4,2 milliards d'euros émanant du groupe Onepoint. Mais d'autres, comme Airbus, Thalès mais aussi Orange scrutent de près le dossier. Et pour cause, Evidian développe des systèmes de communication sécurisés pour véhicules militaires, qu'elle vend déjà à l'armée française sous la forme du système d'information et de combat Scorpion qui met en réseau les nouveaux blindés français et les combattants. Des technologies très intéressantes pour ces quatre entreprises qui possèdent des branches dédiées à l'armement et aux services aux armées.

Airbus pourrait notamment utiliser Evidian pour travailler sur un cloud de combat destiné à servir le Système de combat du futur (SCAF), d'après des sources interrogées par les Echos.

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Pleine restructuration du groupe

Si Atos souhaite se séparer d'une partie du capital d'Evidian, ce n'est pas parce que la branche n'est pas rentable. Au contraire, Evidian accueillera les activités les plus prospères du groupe. Le géant français des services numériques est contraint de ce scinder pour aller mieux. En manque de cash, Atos a en effet perdu 76% de sa valeur boursière en un an. L'objectif de cette scission est de donner une nouvelle impulsion au groupe de 110.000 salariés, confronté à des mauvais résultats commerciaux et financiers.

Cette décision a été prise mi-juin et a causé de gros remous dans l'organisation du groupe. L'ancien directeur général Rodolphe Belmer arrivé fin 2021 a notamment quitté son poste à l'annonce de la scission mi-juin. La restructuration du groupe est donc organisée par Nourdine Bihmane et Philippe Oliva, les directeurs généraux des deux futures entités, et Diane Galbe, directrice générale adjointe, chargée de la mise en œuvre de la scission. Ce pilotage collectif a surpris et inquiété sur sa solidité, faute de visage pour incarner la direction de l'entreprise, alors qu'elle navigue en eaux très agitées. Le groupe fait face notamment à une fronde de petits actionnaires, qui menacent de convoquer une assemblée générale extraordinaire pour obtenir des changements dans le conseil d'administration et le départ de Bertrand Meunier, perçu comme l'artisan principal du plan de scission qu'ils contestent.

(Avec Reuters)

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