Airbus voit ses bénéfices reculer malgré un record de commandes

Les résultats intermédiaires avaient déjà montré la tendance : Airbus engrange des revenus, mais voit sa rentabilité s'amoindrir. Le constructeur signe tout de même une année solide sur le plan financier et dispose de perspectives exceptionnelles.
Léo Barnier
Airbus a établi des nouveaux records de commandes en 2023.
Airbus a établi des nouveaux records de commandes en 2023. (Crédits : STEPHANE MAHE)

Porté par la tenue de ses objectifs de livraisons en 2023, Airbus signe une belle année sur le plan financier. Et son exceptionnelle réussite commerciale - avec un record absolu dans le transport aérien de plus de 2.000 commandes nettes - devrait lui en assurer encore quelques-unes. Pourtant, si le chiffre d'affaires est au rendez-vous, la rentabilité du groupe s'est dégradée tout au long de l'année par rapport à 2022, qui était pourtant une année de reprise.

« En 2023, nous avons enregistré de fortes prises de commandes dans toutes nos activités et nous avons tenu nos engagements. Il s'agit d'une réussite significative compte tenu de la complexité de l'environnement opérationnel », a déclaré Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus dans un communiqué.

De fait, la valeur cumulée des prises de commandes des divisions Commercial aircraft, Helicopters et Defence & Space a atteint 186,5 milliards d'euros, soit plus 100 milliards de plus qu'en 2022. Le rapport entre les commandes et les livraisons est largement supérieur à 1, d'où une hausse significative de plus de 100 milliards d'euros du carnet de commandes qui atteint désormais 554 milliards d'euros.

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Revenus en hausse, rentabilité en baisse

Le chiffre d'affaires a bondi de 11 % par rapport à 2022, à 65,4 milliards d'euros. Cela tient à la hausse des livraisons avec 735 avions commerciaux, soit 64 de plus qu'en 2022, mais aussi au maintien de l'activité chez Airbus Helicopters et une légère progression chez Airbus Defence & Space.

Le résultat opérationnel (Ebit, bénéfice avant intérêt et impôts) reste largement positif, à 4,6 milliards d'euros, mais s'est tout de même dégradé de 14 % par rapport à l'année précédente. Airbus a indiqué que sa performance avait été affectée par divers éléments qui ont entraîné des ajustements nets de 1,2 milliard d'euros, principalement des décalages comptables, mais aussi des charges liées à la transformation des aérostructures (89 millions d'euros), au programme d'avion militaire A400M (41 millions d'euros) et d'autres coûts.

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Face à ces éléments exceptionnels, Airbus publie aussi un résultat opérationnel ajusté, qui progresse de 4 % à 5,8 milliards d'euros. Mais dans un cas comme dans l'autre, la marge opérationnelle du groupe européen se réduit.

Cela pèse sur les indicateurs financiers, qui restent tout de même élevés. Le flux de trésorerie libre recule de 10 % pour s'établir tout de même à 3,9 milliards d'euros. Même dynamique pour le résultat net qui baisse de 11 % mais reste à 3,8 milliards d'euros.

Porté par ses commandes et la montée en cadence de son activité d'avions commerciaux, Airbus se projette sur une forte amélioration en 2024. Le groupe vise 800 livraisons d'avions commerciaux environ. Selon Guillaume Faury, il s'agit du « bon équilibre entre la très forte demande et la capacité de la chaîne d'approvisionnement à assurer un système de production efficace avec un focus élevé sur la qualité et la sécurité ». Le patron d'Airbus a rappelé que les difficultés dans cette chaîne étaient encore importantes, dans un environnement complexe, que ce soit chez des fournisseurs ou sur des équipements particuliers.

Même si l'avionneur doit donc limiter ses ardeurs, cette hausse des livraisons à venir doit lui permettre d'atteindre un résultat opérationnel ajusté en hausse significative, compris entre 6,5 et 7,0 milliards d'euros. Et le flux de trésorerie libre est attendu autour de 4 milliards d'euros.

Léo Barnier

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Commentaire 1
à écrit le 15/02/2024 à 19:11
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Quand on vend à perte c’est facile....mais ça va pas durer...

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