Conquête spatiale : la Chine envoie ses plus jeunes astronautes dans l'espace

La Chine a envoyé ce jeudi dans l'espace son plus jeune équipage d'astronautes. La moyenne d'âge du trio est d'à peine 38 ans. Ils rejoignent Tiangong, la station spatiale chinoise, pour six mois avec l'ambition de renforcer les connaissances du pays en matière de vol habité. Avec l'objectif de fouler le sol lunaire d'ici 2030.
Cette mission Shenzhou-17 est précieuse pour le géant asiatique, qui ambitionne d'envoyer un Chinois sur la Lune d'ici à 2030, grand objectif d'un programme spatial qui progresse avec régularité depuis plusieurs décennies.
Cette mission Shenzhou-17 est précieuse pour le géant asiatique, qui ambitionne d'envoyer un Chinois sur la Lune d'ici à 2030, grand objectif d'un programme spatial qui progresse avec régularité depuis plusieurs décennies. (Crédits : Reuters)

Quasiment cinq mois jours pour jours après la précédente mission, la Chine a envoyé dans l'espace de nouveaux astronautes vers sa station spatiale Tiangong. Le trio de la mission Shenzhou-17 a décollé à bord d'une fusée Longue-Marche 2F, à 11h14 locales (03h14 GMT), ce jeudi 26 octobre, du centre de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest), selon des images de la télévision d'État CCTV.

« Il s'agit de l'équipage d'astronautes dont la moyenne d'âge est la plus jeune » depuis les débuts par la Chine de missions spatiales habitées, a souligné le gouvernement chinois dans un communiqué.

Le trio comprend le commandant Tang Hongbo, né en octobre 1975 et âgé d'une quarantaine d'années, son collègue Tang Shengjie (33 ans) ainsi que Jiang Xinlin (35 ans). La moyenne d'âge de l'équipage est ainsi de 38 ans, contre 42 ans lors de la précédente mission Shenzhou-16 partie fin mai.

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Des dizaines d'employés du programme spatial, dont beaucoup vivent à l'année sur l'immense site de Jiuquan, ont assisté au décollage et célébré sa réussite autour d'un drapeau chinois. Le séjour des astronautes sur Tiangong doit durer six mois.

Présence chinoise à long terme dans l'espace

Le vaisseau doit désormais s'amarrer au module central de la station spatiale chinoise Tiangong (dont le nom signifie « Palais céleste ») « environ six heures et demie » après le décollage, avait indiqué mercredi un porte-parole du programme spatial chinois, Lin Xiqiang.

Également connue sous le nom de CSS (pour Chinese Space Station, en anglais), la construction de cette station a été achevée en 2022. En forme de « T », semblable en taille à l'ex-station russe Mir - placée en orbite par l'Union soviétique -, elle est toutefois bien plus petite que la Station spatiale internationale (ISS). La Chine a en partie été poussée à construire sa propre station en raison du refus des États-Unis de l'autoriser à participer à l'ISS. Une loi américaine adoptée en 2011 interdit quasiment toute collaboration entre autorités spatiales américaines et chinoises.

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La base orbitale de la station est dotée de matériel scientifique de pointe, notamment du « premier système d'horloge atomique froide » pour l'espace, selon l'agence de presse Chine nouvelle. Il est prévu que Tiangong évolue en orbite terrestre basse à une altitude de 400 à 450 kilomètres pendant au moins 10 ans pour permettre à la Chine de maintenir une présence humaine à long terme dans l'espace.

Pékin ne prévoit pas de l'utiliser à des fins de coopération avec d'autres pays avec la même ampleur que la Station spatiale internationale, mais se dit ouvert à d'éventuelles collaborations dont on ignore la portée.

Retard rattrapé face aux Américains et aux Russes

Cette mission Shenzhou-17 est toutefois précieuse pour le géant asiatique, qui ambitionne d'envoyer un Chinois sur la Lune d'ici à 2030, grand objectif d'un programme spatial qui progresse avec régularité depuis plusieurs décennies. La conquête spatiale par la Chine a commencé sous Mao, il y a plus de 60 ans. Le géant asiatique investit depuis des milliards d'euros dans son programme spatial conduit par l'armée, ce qui lui a permis de combler l'essentiel de son retard face aux Américains et aux Russes. Les projets se multiplient désormais sous la présidence de Xi Jinping.

La Chine a ainsi envoyé son premier astronaute dans l'espace en 2003 - très longtemps après les Soviétiques et les Américains en 1961 - et des équipages se relaient depuis pour assurer une présence continue au sein du laboratoire orbital, procédant à des expériences scientifiques et testant de nouvelles technologies. En 2019, un engin chinois s'est posé sur la face cachée de la Lune. Puis, en 2021, la Chine a fait arriver un petit robot à la surface de Mars.

L'Inde veut aussi se faire une place

Les concurrents de la Chine dans la course à l'espace ne sont pas seulement américains et russes. Ils sont aussi indiens. L'Inde investit fortement pour faire accélérer son programme spatial et a annoncé, la semaine dernière, la création de sa station spatiale d'ici 2035 et l'envoi du premier Indien sur la Lune d'ici 2040. En août, le pays a été le premier à faire atterrir un engin spatial près du pôle Sud de la Lune, rejoignant le club très restreint des nations ayant réussi l'exploit de poser un engin sur le satellite de la Terre (États-Unis, Union soviétique et Chine).

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Ces dernières années, une nouvelle course vers l'astre de la nuit s'est par ailleurs engagée. Les États-Unis, la Chine et la Corée du Sud affichent aussi leurs ambitions en la matière. De son côté, l'Agence spatiale européenne reste concentrée sur les lanceurs et l'exploration scientifique vers des destinations plus lointaines, comme l'avait rappelé fin août le commissaire européen Thierry Breton.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 31/10/2023 à 6:55
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Bonjour, et oui la conquête de l'espace est en cours... Les usa , la russie , la chine, l' Inde, des opérateurs publics et privés... Et malheureusement, l'europe est a la traîne... Sans vrais volonté. Sans objectifs. Sans fusée en service....

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