La guerre en Ukraine aura aussi des effets positifs sur l'économie française. Selon le cabinet conseil indépendant Asterès, "si l'Union européenne (hors France) portait ses dépenses militaires à 2 % du PIB, il en résulterait pour l'économie française la création de 60.000 emplois, 5,2 milliards d'euros de valeur ajoutée et plus de 1,6 milliard d'euros de recettes sociales et fiscales (effet directs, indirects, induits et en chaine sur une durée de quatre ans". Soit 750 millions d'euros de recettes supplémentaires pour les impôts sur les produits et 100 millions pour l'impôt sur le revenu, 450 millions de cotisations sociales supplémentaires, 200 millions de recettes supplémentaires pour les impôts de production et 100 millions pour l'impôt sur les sociétés (1,6 milliard).
L'Union Européenne (hors France) consacre aujourd'hui 1,5 % de son PIB à ses dépenses militaires. L'Allemagne mais aussi la Suède et le Danemark ont déjà annoncé vouloir moderniser et renforcer leurs armées. Selon le cabinet dirigé par Nicolas Bouzou, qui gravite dans le cercle des économistes proches du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, "il a été considéré que la hausse des dépenses militaires de l'UE (hors France) de 1,5 % à 2 % du PIB représenterait une impulsion budgétaire nette de 0,5 % du PIB, c'est-à-dire qu'aucun autre poste de dépense ne serait réduit simultanément". Puis le cabinet a estimé que les dépenses militaires se divisent pour moitié en salaire et pour moitié en achat de matériels. Enfin, Asterès a constaté que "l'industrie de l'armement française présente une part deux fois plus élevée dans l'industrie de l'armement européenne que la part de l'économie française dans le total de l'économie européenne".
Des exportations en Europe en hausse
Les effets positifs sur l'économie française seront générés par une hausse des exportations d'armement en Europe en raison de l'augmentation des dépenses militaires de l'ensemble des autres pays de l'UE. Depuis son arrivée à la tête du ministère des Armées, Florence Parly a d'ailleurs eu pour priorité d'accélérer les exportations vers les pays européens. Avec un certain succès, puisque la France a réussi à exporter le Rafale pour la première fois dans deux pays d'Europe (Grèce et Croatie) ainsi que trois frégates de défense et d'intervention (FDI) à Athènes.
"Une hausse des dépenses militaires de l'UE (hors France) de 0,5 % du PIB génèrerait une progression des exportations françaises de 7,2 milliards d'euros", a évalué le cabinet conseil. En revanche, il a estimé que la proportion des commandes adressée à l'industrie militaire de chaque pays est considérée comme équivalente à son poids relatif.
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