Persévérant, Onepoint s'invite au capital d'Atos

La persévérance paye. Alors qu'elle convoite depuis longtemps une partie de ses activités, la modeste entreprise de services du numérique Onepoint vient de débouler au capital d'Atos. Elle compte bien profiter du projet de scission du groupe informatique, actuellement en pleine tourmente, pour parvenir à ses fins.
Léo Barnier
Onepoint a acquis 9,9 % du capital d'Atos.
Onepoint a acquis 9,9 % du capital d'Atos. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Semaine après semaine, la saga Atos se poursuit. Alors que le groupe informatique français est en pleine crise, englué dans son projet de scission en deux branches, Onepoint a annoncé qu'il avait pris une participation significative dans son capital. Après une première approche l'an dernier, la société française spécialisée la transformation numérique, fondée et dirigée par David Layani, s'invite ainsi dans un dossier qui pourrait sembler trop gros pour elle.

Onepoint détient désormais 9,9 % du capital d'Atos, ainsi que 9,9 % des droits de vote. Sans indiquer si elle possédait déjà des actions auparavant, la société a déclaré qu'elle avait franchi le seuil de 5 % de participation au capital, conformément aux obligations imposées par l'Autorité des marchés financiers (AMF).

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Envie persistante

Dans un communiqué, Onepoint a indiqué que cette « prise de participation intervient dans le cadre du projet de réorganisation en cours de la société, et de sa nouvelle gouvernance, et conforte la dimension stratégique des activités d'Atos ». David Layani confirme ainsi son intérêt pour reprendre une partie des activités du groupe dans le cadre de la scission en cours.

De son côté, Atos a indiqué « avoir pris note de l'annonce faite cet après-midi [1er novembre 2023] par Onepoint, une société française reconnue dans le domaine de la transformation numérique, en tant que nouvel investisseur de référence d'Atos », dans un communiqué. Le groupe a ajouté : « Nous saluons l'arrivée de Onepoint et envisageons d'entamer un dialogue constructif avec elle, comme avec tous les autres actionnaires du Groupe, dans le meilleur intérêt de toutes nos parties prenantes. »

Ce n'est donc pas la première fois que Onepoint lorgne sur Atos. Osé pour une société qui pèse seulement 500 millions d'euros de chiffre d'affaires. En septembre 2022, avec l'appui du fonds d'investissement anglo-saxon ICG, la société avait déjà fait une offre de rachat de plus de 4 milliards d'euros pour Evidian. C'est-à-dire l'entité qui devait rassembler les activités les plus prometteuses d'Atos (cybersécurité, data, quantique, calcul à haute puissance...) une fois la scission effective. La même qui avait attiré Airbus en début d'année, le constructeur aéronautique finissant par jeter l'éponge fin mars.

Après avoir vu sa première offre rejetée « à l'unanimité » par le conseil d'administration d'Atos, David Layani n'a jamais renoncé. Suite au retrait d'Airbus, le patron de Onepoint avait déclaré : « Dans ce contexte, les équipes de Onepoint sont totalement mobilisées et étudieront toutes les possibilités de rapprochement, dans le cadre d'une acquisition d'Evidian, pour apporter une solution française pérenne et ainsi satisfaire toutes les parties prenantes. »

Lire aussi« Il n'y a rien de choquant d'avoir demandé à Kretinsky d'investir dans Eviden » (Bertrand Meunier, président d'Atos)

Une scission mouvementée, mais toujours en cours

Depuis Atos s'est lancé dans un découpage différent de celui envisagé premièrement. Il souhaite ainsi se séparer de ses activités historiques d'infogérance, dédiées à la maintenance des parcs informatiques, et regroupées dans la branche Tech Foundations. Il est entré pour cela en négociations exclusives avec la société EP Equity Investment (EPEI), une holding du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Une acquisition qui serait accompagnée par une participation d'EPEI à l'augmentation prévue pour le périmètre restant d'Atos, rebaptisé Eviden.

Annoncé en août, ce projet a entraîné d'importants remous, avec des critiques virulentes tant d'actionnaires minoritaires que de politiques compte tenu des activités stratégiques d'Eviden, conduisant à la démission du président d'Atos, Bertrand Meunier, mi-octobre. Sa finalisation a été reportée au début du deuxième trimestre 2024.

Léo Barnier

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Commentaires 3
à écrit le 03/11/2023 à 11:13
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c'est l'expression de ce que depuis 20 ans ,l'incompétence de l'élite made in france se révèle aux yeux de tous ! Entre thierry breton et edouard phillipe, la fine fleur de l'incompétence produit des effets ! C'est une formidable démonstration ! ...

le 04/11/2023 à 7:54
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Quand une société voit fondre ses effectifs, et fait massivement appel à la sous-traitance pour répondre aux besoins du marché, elle n'a plus suffisamment de main d'oeuvre compétente pour faire le travail. Et une entreprise en perte de compétence ne ...

à écrit le 02/11/2023 à 9:40
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Pourquoi se priver ? Atos ne vaut plus grand chose en bourse, vient de récupérer un nouveau boss dur à cuire, et personne ne recommande l'achat, ce qui est plutôt bon signe.

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