Atos dégringole en Bourse après des propositions de nationalisation temporaire

L'action du groupe informatique français Atos a chuté de près de 10% ce lundi à la Bourse de Paris, tombant à un plus bas historique. Cette baisse du titre est intervenue après que deux députés, de gauche et de droite, ont chacun déposé un amendement proposant de nationaliser « temporairement » tout ou une partie des activités de l'entreprise.
Depuis le début de l'année la valeur de l'action Atos a été divisée par deux. Son prix est actuellement au plus bas de toute son histoire.
Depuis le début de l'année la valeur de l'action Atos a été divisée par deux. Son prix est actuellement au plus bas de toute son histoire. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Le projet d'Atos - scinder ses activités historiques de conseil en informatique et de cybersécurité en deux branches distinctes et d'en céder une au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky - ne passe toujours pas. C'est la raison pour laquelle deux députés ont chacun proposé un amendement dans le projet de loi de finances 2024 pour nationaliser tout ou partie de l'entreprise.

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Le socialiste Philippe Brun prône la nationalisation « temporaire des activités "souveraines" du groupe Atos », à savoir la division Atos Big Data and Cybersecurities (BDS), qui fournit de nombreux services de sécurité militaire, et la division Atos Worldgrid, qui développe des logiciels utilisés dans des centrales nucléaires et divers service publics et parapublics (Linky, Cnam, SNCF...).

« Acteur crucial de la souveraineté et de la sécurité nationale, le groupe Atos est aujourd'hui en pleine restructuration, laissant courir le risque d'une perte de souveraineté sur des activités comme les supercalculateurs, les systèmes d'intégration de systèmes de sécurité ou encore la cybersécurité », soutient-il dans son amendement déposé vendredi, et cité samedi dans Le Parisien. Il valorise les entités à nationaliser à 390 millions d'euros.

« Nous ne pouvons laisser une entreprise étrangère prendre le contrôle de ces activités absolument essentielles pour notre indépendance nationale », ajoute-t-il.

Nationalisation totale

En parallèle, Olivier Marleix, chef de file des députés LR, a confirmé à l'AFP vouloir « interpeller le gouvernement » sur l'avenir d'une entreprise « stratégique » dans son ensemble, qu'il évalue à 500 millions d'euros. Il est favorable à « une nationalisation totale temporaire d'Atos ». « Ce choix est motivé par les menaces d'acquisition de la part de Daniel Kretinsky et les changements majeurs envisagés pour le groupe », est-il écrit dans la motion visible sur le site de l'Assemblée nationale. « Une fois cette phase temporaire achevée, l'État envisagerait de revendre ces actifs stratégiques à des entreprises françaises », est-il indiqué.

Ces amendements, déposés sur la partie dépenses du projet de loi de budget pour 2024, seront examinés en commission des Finances à compter de ce mardi.

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Une action au plus bas de son histoire

Pour une source proche du groupe, ces propositions des deux députés relèvent d'« une pure manœuvre politique où Atos est un instrument ». Du point de vue de ses marchés comme de ses 110.000 collaborateurs, « Atos est une entreprise largement tournée vers l'international », y compris pour ses activités dites sensibles, a-t-elle déclaré à l'AFP. Une prise de contrôle du groupe par l'État risquerait ainsi, selon elle, de fragiliser les parts de marché de l'entreprise à l'étranger. Reste qu'une source au ministère des Finances a déclaré ce lundi à Reuters que le gouvernement n'envisageait par une nationalisation d'Atos.

Les marchés ont toutefois réagi sans attendre : le prix de l'action d'Atos s'établissait à 16h50 à 4,41 euros par titre, en baisse de 5,73%, après avoir cédé jusqu'à 13% plus tôt dans la journée, dans un marché en légère hausse. Depuis le début de l'année la valeur de l'action Atos a été divisée par deux. Son prix est actuellement au plus bas de toute son histoire. Il est même inférieur à sa valeur à l'issue de la fusion des activités d'Axime et de Sligos qui ont donné naissance au groupe en 1997.

(Avec AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 24/10/2023 à 3:35
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T. Breton doit être derrière tout cela.. Sûrement la nostalgie de ses turpitudes africaine de l'époque post Bruxelles.

à écrit le 23/10/2023 à 21:49
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Bref c'est le moment d'acheter

à écrit le 23/10/2023 à 20:17
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A quand le parti unique en France? (e.g. UMPS)

à écrit le 23/10/2023 à 20:17
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c'est vraiment triste, un tel niveau! la france n'a plus d'argent et nationalise des societes d'informatique! elle devrait nationaliser le miel et les amandes de montebourg, c'est strategique aussi!!!!!!!! sinon je ne sais pas d'ou sortent ces gens d...

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