Le numéro un mondial de la bière Anheuser-Busch Inbev a annoncé jeudi la vente de sa filiale sud-coréenne Oriental Brewery au fonds d'investissement KKR pour 1,8 milliard de dollars. AB Inbev ne coupera toutefois pas totalement les ponts avec sa filiale, qui occupe la deuxième place sur le marché sud-coréen de la bière. KKR se verra octroyer des licences exclusives pour distribuer en Corée du Sud certaines marques d'AB Inbev, dont Budweiser et Hoegaarden. Et AB Inbev aura le droit de racheter Oriental Brewery dans les cinq ans après la conclusion de l'opération, prévue au cours du troisième trimestre.

Pour le numéro un mondial de la bière, cette cession devrait se solder par un bénéfice net d'environ 500 millions de dollars. Elle va aussi permettre de rembourser une partie des dettes contractées lors de la fusion de 52 milliards de dollars qui lui a donné naissance en novembre, quand le belgo-brésilien Inbev a racheté l'américain Anheuser-Busch.

Le groupe s'est fixé l'objectif de vendre pour au moins 7 milliards de dollars d'actifs cette année. Outre Oriental Brewery, il a déjà réduit sa participation dans le brasseur chinois Tsingtao et décidé de vendre sa filiale américaine Labatt à un fonds d'investissement.

Le rachat d'Anheuser-Busch a par ailleurs dopé le bénéfice net au premier trimestre: le nouvel ensemble a engrangé un bénéfice net de 716 millions de dollars, presque doublé comparé aux 373 millions dégagés par le seul Inbev sur les trois premiers mois de 2008. Au niveau de l'excédent brut d'exploitation (Ebitda), il a atteint au premier trimestre 2,8 milliards de dollars, la croissance pro forma ressortant à 1,1%. Son chiffre d'affaires accuse un recul pro forma de 7,3% à 8,2 milliards de dollars. AB Inbev invoque en partie des effets de changes, notamment un affaiblissement du real brésilien.

"Nos activités continuent à faire preuve d'endurance dans un climat macroéconomique mondial difficile", s'est toutefois félicité dans un communiqué le directeur général Carlos Brito. Pour lui, "2009 a bien commencé mais nous reconnaissons qu'il nous reste encore de multiples défis". Le directeur financier, Felipe Dutra, a lui aussi reconnu que le reste de l'année 2009 serait plus dur, à cause de la comparaison défavorable avec de bons résultats en 2008 et d'un environnement économique "de plus en plus difficile".

(retrouvez le communiqué d'AB InBev)