Comment les grandes marques doivent-elles s'adapter au retour de la pauvreté en Europe ? Le débat lancé en début de semaine par le PDG d'Unilever a encore rebondi ce mercredi. Dans une interview accordée aux Echos, le patron de L'Oréal Jean-Paul Agon indique ne pas souhaiter entrer dans une course à la baisse des prix. « Ce n'est pas notre stratégie », explique-t-il avant d'ajouter que « le changement de comportement des consommateurs que l'on aurait pu craindre en 2008 ne s'est pas produit ». Il cite ainsi l'exemple d'une des marques du groupe, Garnier, dont la « politique de prix accessibles (...) s'est avérée inutile ».
Innonvation et valeur ajoutée pour justifier les hausses de prix
Contrairement à Unilever, qui compte réduire la taille de ses conditionnements pour rendre plus accessibles ses produits, Jean-Paul Agon affirme lui que son groupe ne s'inscrit pas dans « une logique de paupérisation et de banalisation des produits». Il prône ainsi le modèle adopté par les fabricants de smartphones, « c'est-à-dire l'innovation et la valeur ajoutée ». L'Oréal continuera donc à augmenter les prix de ses produits « dans la durée, mais raisonnablement », assure le dirigeant. « Au deuxième ce trimestre, cet effet valeur a généré un tiers de la croissance du groupe », précise-t-il.
Leclerc défend l'accès universel à la qualité
Dans un entretien à La Tribune, Michel-Edouard Leclerc avait de son côté déclaré constater un "mouvement de paupérisation très nette en Europe du sud" et partager le point de vue d'Unilever d'un élargissement de l'offre pour répondre à cette clientèle. Toutefois, le patron du groupe de distribution continue de défendre un accès universel à la qualité qu'il ne considère pas comme une variable d'ajustement du prix, même en temps de crise.
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