Agriculture : formation, aide à l'installation... Ce qu'il faut retenir de la présentation du projet de loi

Le « projet de loi d'orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture » a été présenté ce mercredi en Conseil des ministres. A l'issue de ce dernier, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a défendu son texte, assurant notamment qu'il ne « part pas d'une feuille blanche ».
Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, prenait la parole, ce mercredi, à l'issue du Conseil des ministres.
Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, prenait la parole, ce mercredi, à l'issue du Conseil des ministres. (Crédits : Reuters)

C'est, enfin, l'heure de vérité pour le « projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture ». Celui-ci a été présenté ce mercredi en Conseil des ministres. « Ce texte ne part pas d'une feuille blanche », a ainsi rappelé le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, à l'issue de celui-ci, citant notamment les lois Egalim 1 et 2, ainsi que le travail sur l'assurance récolte.

« Deuxième pilier sur lequel notre action s'est construite depuis 2017, c'est celui de la souveraineté alimentaire, mais aussi dans le travail que nous avons débuté sur les clauses miroirs », a-t-il détaillé.

Le texte comporte, en effet, une nouveauté majeure. Il présente la « souveraineté alimentaire » comme un objectif contribuant à la « défense » des « intérêts fondamentaux » de la Nation, qui chapeaute désormais toutes les autres finalités du texte telles que le renouvellement des générations et l'adaptation au changement climatique.

« Dernier pilier, celui de faciliter les transitions avec France Relance, France 2030 et le budget consacré à l'agriculture qui a augmenté de 20% », a encore rappelé, Marc Fesneau, lors du compte-rendu du Conseil des ministres.

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« Former plus et mieux », politique d'installation et simplification

Lors de sa prise de parole, le ministre a détaillé les trois objectifs de ce projet de loi, le premier étant de « former plus et mieux ». L'exécutif entend ainsi « favoriser l'émergence d'une nouvelle génération d'agriculteurs », et ce, grâce à « une action de découverte de l'agriculture pour chaque enfant scolarisé en élémentaire pour découvrir ce qu'est la réalité du monde agricole et retisser un lien, des offres de stages immersifs au collège et lycée et une campagne de communication à destination du grand public ».

Le texte entend également « donner un nouveau souffle à notre politique d'installation », notamment par le biais de France Services agriculture « qui sera doté d'un budget de 24 millions d'euros ». Marc Fesneau a aussi mentionné « des prêts garantis par l'Etat pour soutenir l'installation ou la transition ».

Enfin : « Sécuriser et simplifier ». Le ministre a notamment évoqué le sujet « des sanctions pour atteinte à l'environnement », afin « de passer d'un système pénal au contraventionnel ou de réparation ». Le texte prévoit, en effet, des mesures visant à alléger et abréger les contentieux contre les projets de stockage de l'eau et de bâtiments d'élevage.

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« L'agriculture, la pêche et l'aquaculture sont d'intérêt général majeur »

Le projet de loi prévoit aussi l'affirmation que « l'agriculture, la pêche et l'aquaculture sont d'intérêt général majeur ». Une formule qui est susceptible d'avoir des répercussions juridiques majeures à moyen terme, puisqu'elle viendra notamment pondérer le poids d'un autre « intérêt général majeur », l'environnement, dans toutes les décisions de politiques publiques, afin de « reprioriser l'agriculture ».

Elle permettra aussi au juge administratif de s'y appuyer dans ses interprétations, expliquait, en outre, le cabinet de Marc Fesneau, mardi. L'exécutif répond ainsi à une demande des Jeunes Agriculteurs, qui avait déjà été acceptée par Emmanuel Macron lors de son inauguration chahutée du Salon international de l'Agriculture.

Premier passage à l'Assemblée nationale le 13 mai

Avec ce projet de loi, l'exécutif n'entend toutefois pas répondre à tous les enjeux qui touchent le monde agricole français. Il ne représente, en effet, qu'un élément des « réformes structurelles » de l'agriculture engagées par Emmanuel Macron depuis 2017, ainsi que des réponses promises depuis la crise agricole.

Le texte doit désormais être étudié à l'Assemblée nationale le 13 mai prochain, le gouvernement espérant « que la commission mixte puisse aboutir d'ici l'été ». « C'est un texte qui fera l'objet d'amendement et nous serons ouverts », a néanmoins précisé Marc Fesneau.

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Commentaires 8
à écrit le 04/04/2024 à 2:05
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Qui veut être l'esclave d'un métier qui ne paît pas ? Le paradoxe c'est qu'il est le métier le plus important sur cette terre !

à écrit le 03/04/2024 à 15:14
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la clef de l échec est bien au niveau national. ! maintenant manigance politicienne ou simple diversion. la mise en place des circuits courts semble s éloigner

à écrit le 03/04/2024 à 14:51
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Encore un discours plein de contradictions !!!!!!! Nous sommes le seul pays avec d'aussi petites exploitations ;Nos agriculteurs sont suréquipes , les grosses exploitations absorbent les petites .LES ARROSER de subventions ne sert a rien. QU'A...

à écrit le 03/04/2024 à 14:47
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Voilà des gens qui ne font que passer et font des promesses qui ne les engagent pas, de plus... le pm parlera à leur place dans l'hémicycle pour eviter les couacs alternatifs ! Ni responsable, ni coupable mais simplement européiste et corrompue ! :-)

à écrit le 03/04/2024 à 14:27
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La fnsea a toujours défendu l'agriculture intensive et entrainé ses adhérents sur cette voie en les poussant à s'agrandir et à investir sauf que tous n'en ont pas les capacités et en sont réduits à trimer pour rembourser leurs emprunts et à payer le...

le 03/04/2024 à 15:53
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Il est clair que par type de production il existe des seuils de taille d’exploitation en dessous desquels l’agriculteur n’est pas rentable et ne peut pas vivre de ce qu’il produit.

à écrit le 03/04/2024 à 14:03
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Il faut surtout retenir qu"on va continuer à ingurgiter des pesticides, des produits chimiques et subir des restrictions à l'usage de l'eau.

à écrit le 03/04/2024 à 13:02
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Le projet de loi prévoit aussi l'affirmation que « l'agriculture, la pêche et l'aquaculture sont d'intérêt général majeur ». Digne de la meilleure langue de bois apprise à l'ENA. Cela n'engage à rien. mais les agriculteurs en ont marre des discours d...

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