Alimentation :  les pays pauvres vont réduire leurs achats de denrées à cause de la hausse des prix  (FAO)

Les pays pauvres vont importer moins de produits alimentaires. C'est ce qu'a annoncé l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation, avançant, comme facteur explicatif, un niveau de prix encore élevé de certains produits. Mais, alors même que dans l'ensemble la production augmente et que les prix commencent à diminuer, tous les pays ne sont pas concernés.
Les pays pauvres vont réduire leurs importations de denrées alimentaires a annoncé la FAO, les prix de certains produits étant encore élevés.
Les pays pauvres vont réduire leurs importations de denrées alimentaires a annoncé la FAO, les prix de certains produits étant encore élevés. (Crédits : David Girard 2018-317)

La FAO sonne l'alerte. Les importations des pays pauvres vont diminuer. C'est ce que prévoit l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans son rapport bi-annuel sur les « Perspectives de l'alimentation ». Le prix encore élevé de certaines denrées est mis en cause.

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Des prix qui diminuent mais restent élevés

Après avoir atteint un pic en mars 2022 à la suite de l'invasion de l'Ukraine, les prix des huiles et des céréales sont redescendus. Toutefois, ils restent aujourd'hui à des niveaux élevés. Quant aux tarifs des fruits et des produits laitiers, ils continuent d'augmenter, « ce qui freine la demande » en particulier dans les pays vulnérables.

« Ces préoccupations sont amplifiées par le fait que la baisse des prix internationaux d'un certain nombre de produits alimentaires de base ne s'est pas traduite, ou du moins pas complètement, par une baisse des prix au niveau du commerce de détail national », souligne la FAO.

Un nouveau record des dépenses d'importations alimentaires est prévu, à l'échelle mondiale, pour 2023. Elles devraient néanmoins « croître à un rythme beaucoup plus lent que l'an dernier ». Selon les estimations, la facture devrait augmenter de 1,5% et atteindre 1.980 milliards de dollars. En 2021, ces dépenses avaient connu un bond de 18% puis de 11% en 2022.

Une production qui augmente globalement

En ce qui concerne la production, elle est plus importante cette année pour certains produits qu'elle ne l'a été au cours des dernières années. Par exemple, la production de riz, de sucre, de céréales secondaires (maïs, sorgho), d'oléagineux, de lait ou encore de viande (sauf bœuf et porc) devrait être plus abondante en 2023 et 2024.

Plus précisément, la production de céréales secondaires devrait augmenter de 3% et atteindre 1.513 millions de tonnes. Cela représenterait « un nouveau record », porté par une très bonne récolte attendue au Brésil. À l'inverse, la FAO prévoit un recul de 3% de la production de blé. Alors que le record avait été battu la saison précédente avec 777 millions de tonnes, une récolte moindre en Russie et en Australie devrait empêcher de telles performances.

« Malgré ces perspectives généralement positives, les systèmes de production agroalimentaire mondiaux restent vulnérables aux chocs » climatiques, géopolitiques ou économiques, a prévenu la FAO.

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Pas tous concernés

Tous les pays ne seront toutefois pas impactés de la même manière par ces variations de prix et de volumes des denrées alimentaires. Tandis que les pays aux revenus élevés continueront d'importer davantage, le montant de la facture des 47 pays les moins avancés, principalement situés en Afrique, devrait baisser de 1,5% cette année, a annoncé la FAO.

Les pays en développement importateurs nets de produits alimentaires devraient être encore plus touchés que les autres. Dans des pays comme la Tunisie, l'Egypte ou encore le Pakistan, le recul des importations pourrait atteindre près de 5%.

D'après la FAO, la baisse des volumes d'importation de produits alimentaires dans ces deux groupes est « une évolution préoccupante », et suggère une diminution de leur capacité d'achat.

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Commentaires 4
à écrit le 18/06/2023 à 1:11
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Quand va-t-on enfin lier l'aide alimentaire à la maitrise de la démographie ???

à écrit le 16/06/2023 à 7:31
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Ce n'est vraiment pas le moment mais alors vraiment pas de laisser la production de sa nourriture entre les mains des agro-industriels !

à écrit le 15/06/2023 à 19:57
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Les pays pauvres n'existent plus depuis longtemps. Comment peut-on dire d'un pays qu'il est "pauvre", quand sa population a été multipliée par 10 ? Il faut regarder les choses en face

le 16/06/2023 à 9:25
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Faut évoquer ce sujet avec le pape car quand celui-ci va dans ces pays ,il prône l'abstinence à la population comme seul remède et surtout pas de contraception.

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