La production mondiale de blé et de maïs attendue en forte hausse cette année, malgré la guerre en Ukraine

L’Europe, l’Inde, la Russie devraient produire plus de blé et de maïs en 2023 que l’an passé selon le ministère américain de l’Agriculture (USDA). Résultat, l’offre mondiale de blé va augmenter de 10,8 millions de tonnes sur un an pour atteindre 800,19 millions de tonnes après les récoltes de 2023. La production de maïs va aussi augmenter de 3,8 millions de tonnes. Une très bonne nouvelle qui devrait se répercuter sur les prix de l’alimentation.
La récoltes de 2023 devraient être meilleure que celle de 2022 selon le ministère américain de l'Agriculture.
La récoltes de 2023 devraient être meilleure que celle de 2022 selon le ministère américain de l'Agriculture. (Crédits : Reuters)

Les bonnes nouvelles s'accumulent et laissent espérer un fort freinage de l'inflation entre 2023 et 2024. Selon les estimations du rapport mensuel, dit « Wasde », publié vendredi par le ministère américain de l'Agriculture (USDA) l'offre mondiale de blé va grimper de 10,8 millions de tonnes sur un an à 800,19 millions de tonnes, sans compter les stocks restants de 266 millions de tonnes. Pour la saison 2022-2023, l'USDA avait tablé sur 774,83 millions de tonnes de blé.

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Si les prévisions sont optimistes sur la production de blé,  c'est « surtout grâce à une plus grande production de la part de la Russie, de l'Inde, de l'Union européenne et de l'Ukraine »  affirme le rapport.

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La Russie devrait ainsi afficher une production de 85 millions de tonnes en hausse de 3,5 millions par rapport à la précédente estimation, grâce à des conditions météorologiques favorables « notamment des pluies de printemps abondantes ». L'Inde également va augmenter sa production de 3,5 millions de tonnes à 113,5 millions. La production de blé européen devrait être en hausse de 1,5 million à 140,5 millions de tonnes. Enfin l'Ukraine devrait produire un million de tonnes de plus qu'estimé précédemment à 17,5 millions de tonnes « grâce à des conditions météo favorables dans le sud de l'Ukraine » même si la production demeure plus faible que l'année dernière (20,1 millions de tonnes) et qu'avant la guerre avec la Russie (33 millions). « Globalement c'est un rapport sans grande surprise », a commenté Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

La production de maïs aussi attendue plus forte que l'année dernière

Pour le maïs également, l'offre mondiale va augmenter mais d'une ampleur moindre, progressant de 3,8 millions de tonnes sur un an pour atteindre 1,22 milliard de tonnes, selon les prévisions du rapport de l'USDA. La hausse vient principalement de l'Ukraine avec 2,5 millions de tonnes de maïs de plus que prévu auparavant.

Réagissant à ces chiffres de production meilleure, le cours du blé pour le contrat à terme de juillet 23, se repliait très légèrement de 0,12% à 6,2550 dollars le boisseau vers 17H40 heure de Paris. Le cours du contrat à terme sur le maïs reculait de 1,07% à 6,0400 dollars.

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A l'inverse, le cours du contrat à terme sur le soja pour livraison en juillet grimpait de 1,60% à 13,85 dollars. « La seule raison pour laquelle le cours du soja monte, c'est parce qu'il y a eu une vente de soja à l'exportation de 197.000 tonnes vers une destination inconnue, annoncée vendredi », a ajouté l'analyste d'Ag Watch Market Advisors..

Une diminution de l'inflation alimentaire à venir, mais qui prend du temps

Ces bonnes nouvelles devraient normalement se répercuter dans les rayons des supermarchés puisqu'une augmentation de l'offre signifie logiquement baisse des prix. Or, si la hausse des prix à la consommation s'est élevée à 5,1% en mai sur un an, celle des produits alimentaires s'élève à 14,1%. Pour soulager le budget des ménages le gouvernement a mis en place un « trimestre anti-inflation » une opération prévue initialement pour s'étaler entre le 15 mars et le 15 juin, qui consiste à laisser les enseignes de la grande distribution choisir librement une sélection de produits sur lesquels elles s'engagent à proposer « le prix le plus bas possible » en rognant sur leurs marges. Face à l'engouement autour de la mesure, et une inflation alimentaire toujours à deux chiffres, Bruno Le Maire a décidé de la prolonger au dela du 15 juin, en attendant que les prix reviennent à la normale.

Si l'annonce d'une augmentation de la production de blé et de maïs doit finir par faire baisser les prix en rayon, cela devrait prendre du temps. En effet, les prix en supermarchés sont normalement négociés une fois par an. Or les précédentes négociations s'étaient achevées le 1er mars avec une hausse moyenne de 9% des prix payés par les enseignes aux industriels. Face à la baisse des coûts de production, suivant les prix de l'énergie (aujourd'hui revenus à la normale) et bientôt les prix du blé et du maïs, le ministre de l'Economie a demandé aux industriels de rouvrir les négociations dans les prochains mois pour répercuter cette baisse sur les consommateurs.

Les négociations avec les industriels « ne vont pas assez vite », a estimé le ministre, le 5 juin, sur France 5, ajoutant que « certains industriels, certaines grandes multinationales industrielles jouent la montre », et rappelant que les 75 plus gros industriels de l'agro-alimentaire se sont engagés à rouvrir des négociations commerciales avec les distributeurs. « A date, il y en a deux ou trois qui l'ont fait », d'après Bruno Le Maire, citant les distributeurs. « Je rassemblerai les industriels de l'agro-alimentaire et les représentants des distributeurs dans les jours qui viennent », a annoncé le ministre en précisant que si des négociations ne s'ouvraient pas avant le 15 juin, elles n'auraient « aucun effet sur les prix en septembre et en octobre ».

Sanctions contre les industriels qui refusent de baisser leurs prix

Perdant patience face à l'attentisme des industriels et rouvrir les négociations pour baisser les prix, et leurs marges, Bruno Le Maire a annoncé des sanctions à venir, sur France 5. « Avant la fin du mois de juin, je publierai la liste de tous les industriels de l'agro-alimentaire qui ont joué le jeu et la liste des industriels de l'agro-alimentaire qui ont refusé de revenir à la table des négociations et qui n'ont pas voulu faire baisser les prix de détail alors que les prix de gros baissent », a-t-il expliqué.

De plus, « nous utiliserons l'outil fiscal pour aller rechercher dans les marges des grands industriels, qui sont élevées et qui se redressent, les prix qu'ils n'ont pas voulu donner aux consommateurs lors des négociations commerciales du printemps », a-t-il averti.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 12/06/2023 à 8:59
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Hier encore une bonne émission sur les dégâts considérables des pesticides sur notre eau du robinet à savoir que nous en buvons tellement, qu'ils sulfatent tellement que plusieurs d'entre eux ne sont tout simplement pas recherchés. Bref notre eau est...

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