Le procès du scandale de la viande de cheval commence lundi

Six ans après le scandale de la viande de cheval vendue comme du bœuf en Europe, quatre hommes soupçonnés d'avoir participé à l'escroquerie, dont deux anciens dirigeants de l'entreprise Spanghero, sont jugés à partir de lundi à Paris. L'affaire, d'ampleur internationale, avait éclaté début 2013 au Royaume-Uni.
Le 8 février 2013, Comigel, qui produit notamment pour Findus des plats surgelés distribués dans plusieurs pays européens, annonce le retrait de tous ses produits suspects, après la découverte en Grande-Bretagne de viande de cheval dans des lasagnes censées être au bœuf.

Six ans après le retentissant scandale de la viande de cheval vendue comme du bœuf en Europe, quatre hommes soupçonnés d'avoir participé à l'escroquerie, dont deux anciens dirigeants de l'entreprise Spanghero et de deux négociants néerlandais, sont jugés à partir de lundi à Paris. Voici une chronologie du scandale, de la découverte de l'escroquerie en 2013 jusqu'au procès.

Le scandale éclate

Le 8 février 2013, le sous-traitant français Comigel, qui produit notamment pour Findus des plats surgelés distribués dans plusieurs pays européens, annonce le retrait de tous ses produits suspects, après la découverte en Grande-Bretagne de viande de cheval dans des lasagnes censées être au bœuf. Comigel met en cause un de ses fournisseurs, la société Spanghero, basée à Castelnaudary (Aude) et détenue depuis 2009 par la coopérative basque Lur Berri. Spanghero proteste de sa bonne foi et incrimine son producteur de viande roumain.

Le 12 février, de la viande de cheval est trouvée en France dans des lasagnes surgelées Picard, et une enquête préliminaire est ouverte à Paris. L'affaire met en lumière l'opacité des circuits d'approvisionnements dans l'agroalimentaire, dans un contexte de tromperie massive portant sur 750 tonnes de viande écoulées dans 13 pays européens, soit 4,5 millions de plats cuisinés, révélera l'autorité française antifraudes (DGCCRF).

La société Spanghero accusée

Le 14 février 2013, la société Spanghero est accusée par le gouvernement de "tromperie économique" pour avoir sciemment vendu la viande de cheval comme du bœuf à des industriels de l'agroalimentaire. Son agrément sanitaire est suspendu, avant d'être partiellement rétabli quatre jours plus tard, sauf pour l'activité de négoce en viande en raison de soupçons de ré-étiquetage. Suite à des inspections, Spanghero est également accusée d'avoir importé du Royaume-Uni 65 tonnes de viande de mouton séparée mécaniquement, une méthode interdite depuis la crise de la vache folle pour éviter que des éclats d'os ou de moelle infectés se retrouvent dans l'aliment.

Difficultés économiques

Le 19 avril 2013, Lur Berri décide de vendre la société, placée le même jour en liquidation judiciaire avec poursuite de l'activité. Le 5 juillet, le tribunal de commerce désigne comme repreneur l'ancien rugbyman Laurent Spanghero, qui avait créé l'entreprise en 1970. L'homme d'affaires prévoit de garder 90 des 240 salariés pendant au moins deux ans. La société, dont le nom est terni, est rebaptisée La Lauragaise. Moins d'un an plus tard, Laurent Spanghero déposera le bilan. Placée en redressement judiciaire, l'entreprise sera reprise en juillet 2014 par le groupe agroalimentaire CA Holding.

Quatre mises en examen

L'ancien dirigeant de Spanghero, Jacques Poujol, et l'ex-directeur du site, Patrice Monguillon sont mis en examen en septembre 2013, notamment pour escroquerie en bande organisée. Deux négociants néerlandais, Johannes Fasen et Hendricus Windmeijer, sont également mis en examen en 2014. A l'été 2016, le parquet demande le renvoi des quatre hommes devant la justice, dans un réquisitoire accablant de plus de 200 pages.

Renvoi en procès

Le juge d'instruction Serge Tournaire ordonne le 26 janvier 2018 que Jacques Poujol, Patrice Monguillon, Johannes Fasen et Hendricus Windmeijer soient jugés en correctionnelle, principalement pour "tromperies" et "escroquerie en bande organisée".

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Commentaires 7
à écrit le 21/01/2019 à 13:05
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Pour s'en sortir, spanghero aurait du changer son logo. Au lieu d'un taureau furieux chargeant, il aurait du reprendre le cheval cabré de...Ferrari !

à écrit le 21/01/2019 à 11:37
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Entre la tromperie sur de la viande de cheval et l'empoisonnement par des bactérie ou produits nocifs il y a un monde qu'ont franchi les services vétérinaires et la valetaille ministérielle et préfectorale en tête. Une amende à juste proportion eut é...

à écrit le 21/01/2019 à 9:14
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Bref : maintenant que l'on sait vraiment ce qu'il y a dans les boîtes de raviolis, on peut en manger.

à écrit le 21/01/2019 à 9:10
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Avec des boites comme BAYER, LACTALIS, SODEXO et-c... issues de la bonne vieille époque du troisième Reich je me demande combien de kilos d'humain j'ai mangé dans ma vie. Je ne plaisante pas.

à écrit le 20/01/2019 à 17:17
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A Jeannot, La traçabilité alimentaire est plus un problème juridique que politique. Le capitalisme ou le communisme n’est pas impliqué dans «  la conscience professionnelle «  des acteurs et industriels alimentaires européens. Le respect commence...

à écrit le 20/01/2019 à 12:40
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Que se passe t il quand les sociétés qui ont abusé des consommateurs ( mis en danger financier , morale et physique au niveau sécuritaire , risque d’incendie par mal façon malveillante)mettent leur entreprise ( une filiale dans une région et continu...

le 20/01/2019 à 13:59
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""d’abord Nos agriculteurs.( un concept Juste!)"" t'as bien raison camarade citoyen ordinaire Renseignes toi sur unigrains/ cerea, ils ont pas encore nettoyé la fiche anglaise de wiki sur comigel https://en.wikipedia.org/wiki/Comigel l F...

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