En 2007, Continental était parvenu à dégager un bénéfice de plus de 1 milliard d'euros, rappelle le groupe dans un communiqué. L'an dernier, avec une perte nette de 1,12 milliard d'euros, le groupe allemand fait beaucoup moins bien que ce qu'avait prévu le consensus des analystes, autour de 271 millions de bénéfices.

En cause, la chute des marchés et ses difficultés liées à l'intégration de VDO, ancienne filiale de Siemens. Au total, les dépréciations pour les divisions automobiles Powertrain et Interior atteignent 1,23 milliard d'euros. En revanche, le chiffre d'affaires a profité de l'acquisition de VDO, avec un bond de 45,8% sur un an, à 24,2 milliards d'euros. Il est légèrement inférieur aux prévisions du groupe d'environ 25 milliards.

Pour l'ensemble de l'année, Continental, dont les dettes s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros, n'a pas osé faire de prévisions. Son but premier est son désendettement, a rappelé le patron, Karl-Thomas Neumann. Mais "le début du premier trimestre montre à quel point les défis de l'année en cours seront élevés", a-t-il admis. Le recul du chiffre d'affaires devrait notamment encore s'accélérer au premier semestre pour les divisions automobiles (hors pneumatiques).

Pour autant, Continental devrait dégager un bénéfice cette année si aucune nouvelle dépréciation n'intervient, s'est avancé Karl-Thomas Neumann au cours d'une conférence de presse. Mais au vu de l'extrême recul de la demande, le groupe envisage des "mesures de restructuration massives dans l'année qui vient".

Le chômage partiel qui touche déjà 7.000 salariés en Allemagne devrait être étendu, notamment aux emplois administratifs et de recherche et développement, a précisé le jeune patron. De nouveaux investissements seront également gelés. Mais aucune décision n'a été prise à ce jour sur une fermeture de site ou un plan social, a précisé le groupe.

Lourdement endetté (10 milliards d'euros), le quatrième équipementier automobile au monde a déclaré qu'il espérait générer un flux de trésorerie élevé en 2009 malgré les difficultés liées à la crise économique. Il a dit mener des discussions constructives avec son nouvel actionnaire principal, le groupe non coté Schaeffler, sur les moyens de coopérer.

Dans le cadre d'un accord avec ses créanciers, Continental a renoncé à verser des dividendes au titre de l'exercice 2008 et les plafonnera pour les exercices fiscaux 2009 et 2010 à 323 millions d'euros.

Schaeffler, propriété de la milliardaire Maria-Elizabeth Schaeffler et de son fils Georg, devrait présenter un plan de restructuration de ses activités au gouvernement allemand dans les deux semaines, afin de pouvoir prétendre à une aide publique, selon l'agence Reuters.

L'action Continental gagnait 1,2% à 13,37 euros à 10 h (heure de Paris).