L'essai auto du week-end : Kia Venga, un petit monospace pour familles urbaines

La marque coréenne lance un concurrent des Renault Grand Modus et Citroën C3 Picasso. Pratique, bien fini et financièrement attractif, le Kia Venga souffre un peu de son petit moteur, trop juste.

Très inspiré du pionnier du genre, l?Opel Meriva, le nouveau minispace coréen est indéniablement bien conçu et fabriqué. Les constructeurs du Pays du matin calme savent parfaitement faire des voitures. Le Kia Venga offre ainsi une ligne assez plaisante, et son intérieur présente bien pour la catégorie. Avec ses matériaux solides et bien assemblés, le petit coréen - fabriqué en Europe centrale - surclasse même ses rivaux à cet égard. L?habitabilité est intéressante et la fonctionnalité prime, avec des sièges arrière rabattables et coulissants. Les dossiers se règlent aussi en plusieurs positions. De quoi augmenter le volume du coffre. Rien à redire sur la position de conduite, surélevée, ou l?accessibilité à bord, satisfaisante. Mais Kia aurait tout de même pu déployer un peu d?imagination pour l?ambiance, noirâtre et triste à souhait. Son concurrent Citroën C3 Picasso, moins bien fini à cause de quelques plastiques "toc", est plus chaleureux.

Si la première prise en mains se révèle positive, nous avons été un peu déçus en roulant. Disons-le d?emblée : nous en avons marre des petits moteurs montés dans des carrosseries trop lourdes. Résultat : une conduite heurtée et des changements de vitesses incessants, qui annulent dans la réalité les gains de consommation? théoriques. Anémique en bas du compte-tours, la mécanique à essence de 1,4 litre de cylindrée de notre Venga fait progresser la voiture par petits bonds successifs dans les embouteillages, avec des trous au passage des rapports. Pour empêcher les à-coups, il faut doser l?embrayage, le faire légèrement patiner et ne pas le relâcher brusquement. Le tout en accélérant franchement, mais pas trop, et sans, là aussi, enlever le pied de la pédale trop brutalement. Pénible, même si, au fur et à mesure, on s?habitue à l?exercice. Le moteur n?aime pas non plus les relances brusques.

Ces phénomènes interviennent jusqu?à 50 kilomètres à l?heure. Au-delà, les choses s?arrangent et le moteur surprend même par son allant. Il devient alors franchement plaisant. Mais, de toutes façons, il ne faut pas hésiter à rétrograder à chaque ralentissement. L?agrément du Venga avec le moteur 1,4 pâtit de cette inertie à bas régime. Heureusement, le levier de vitesses est précis. Et le système "Stop and start" (arrêt et redémarrage automatiques du moteur au feu rouge) fonctionne remarquablement. Bien mieux que dans certains produits européennes essayés dernièrement. L?option coûte néanmoins 300 euros. Nous avons consommé 8,2 litres aux cent durant notre essai, essentiellement en ville. C?est acceptable pour un moteur à essence. Mais le Venga ne bat aucun record de sobriété.

Pour un véhicule haut mais petit, le comportement routier est tout-à-fait acceptable. Mais, très satisfaisant à basse vitesse, il devient un peu flou au-delà. Quand on aborde un virage trop rapidement, et pour peu que la chaussée soit mauvaise, la voiture tressaute et cherche sa voie. La sensation est peu rassurante. Même si la voiture s?accroche quand même au bitume. Un C3 Picasso apparaît plus sécurisant. Le Venga est toutefois nettement plus agile et se faufile brillamment dans la circulation, citadine et suburbaine. Le confort apparaît mitigé. Les petites inégalités (pavés, nids de poule, ralentisseurs) entraînent des réactions très sèches des trains roulants. Là aussi, Citroën fait mieux. Et, pourtant, notre Venga disposait de pneus de base à flancs hauts, qui favorisent en principe le confort. Nous attendions mieux de Kia. Non pas que le résultat soit mauvais. Loin de là. Mais nous gardons en mémoire l?excellent comportement de la Kia Cee?d compacte, essayée il n?y a pas si longtemps, et qui préserve le confort. Dommage que la marque n?ait pas fait aussi bien, cette fois.

Le coréen se rattrape largement par ses tarifs, attractifs par rapport au Citroën C3 Picasso, mais aussi au Renault Grand Modus plus ancien. En outre, le minispace asiatique est garanti sept ans ou 150.000 kilomètres. Un argument imparable. D?autant que les progrès en fiabilité du groupe Hyundai, auquel Kia appartient, sont réels. Les derniers modèles sont exempts de défaut majeur et font souvent mieux que bien des européennes comparables. La proposition de Kia est donc intéressante pour ceux qui ne font pas de l?agrément de conduite une priorité. Attention toutefois aux prix des pièces détachées, plus élevés que sur les modèles français !

Modèle d?essai : Kia Venga 1,4 Active : 16.090 euros (plus 300 euros pour "Stop and start")
Puissance du moteur : 90 chevaux (essence)
Dimensions : 4,07 mètres (long) x 1,76 (large) x 1,60 (haut)
Qualités : prix intéressant, garantie de sept ans, bonne finition, fonctionnalité, système "stop and start" efficace, moteur vif au-dessus de 50 à l?heure?
Défauts : ? mais pénible en ville, suspensions sèches, ambiance intérieure triste
Concurrents : Opel Meriva 1,4 Enjoy : 15.420 euros ; Renault Grand Modus 1,2 TCE Expression : 16.350 euros ; Citroën C3 Picasso 1,4 Confort : 17.250 euros

Note : 13 sur 20

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Commentaire 1
à écrit le 18/04/2010 à 19:07
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que reste-t-il des 7 ans de garantie quand on lit bien totes les conditions de son application et les ...sos réserve de !!!

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