L'essai auto du week-end : Fiat Punto Evo, une transalpine amicale

Face aux succès des Fiat Panda ou 500, on finit par oublier la petite Punto. A tort. Cette rivale des Clio ou 207 a bien amélioré sa finition et fournit des prestations très concurrentielles. Mais le système "Stop and start" est perfectible.

La "mini" 500, rétro et charmeuse à souhait, mais aussi la Panda, pas chère et rustique, finissent par éclipser leur grande s?ur Punto. Du coup, on en oublierait presque cette rivale - depuis quinze ans - des Renault Clio, Peugeot 207 ou Ford Fiesta. A tort, car la Punto s?est discrètement bonifiée au fil des ans.

Récemment restylée, la Punto Evo n?est pas forcément plus belle que la précédente. Ses protections en plastique gris sur les pare-chocs ont même un peu altéré la pureté de la face avant, qui se voulait inspirée d?une? Maserati. Mais, pour une fois qu?une citadine se dote de vrais pare-chocs, on ne va pas se plaindre.

Là où les choses se sont vraiment améliorées, c?est à l?intérieur, où ça pêchait sérieusement. La finition est en effet bien meilleure. Le beau bandeau central de plastique moussé, en couleur, bonifie la planche de bord. Un réel effort sur les matériaux a été fait. Les assemblages deviennent globalement satisfaisants.

Mais, dommage que Fiat n?ait pas éradiqué tous ses travers. Il reste en effet quelques plastocs bas de gamme, comme autour de la colonne de direction. Et, quand on rabat l?assise de la banquette arrière pour agrandir le coffre, on tombe sur un bout de mousse grossièrement découpé et pas fixé. Cela manque encore d?homogénéité. Mais applaudissons aux progrès. Et ce, d?autant que nous avons noté peu de bruits de mobilier intérieur sur mauvaise route, preuve d?une fabrication sérieuse.

La position de conduite est bonne, les sièges correctement dessinés, ce qui est assez nouveau chez Fiat. L?accoudoir central avant est idéalement placé et ne gêne pas le passage des rapports. Pas mal du tout. Nous reprocherons toutefois les chiffres trop petits du joli compteur de vitesse. Celui-ci est en outre trop décalé vers la gauche. Pas malin à l?heure où il faut surveiller en permanence sa vitesse, au kilomètre près Autre petit grief : une simple pression sur le lave-glaces n?enclenche pas les essuie-glaces. Du coup, pendant quelques secondes, on n?y voit rien. Il faut apprendre à appuyer de façon prolongée sur ledit lave-glaces pour déclencher le balayage.

Le diesel de 95 chevaux surprend par sa pétulance à mi-régime. Avec une sonorité bien italienne - sympathique mais très envahissante à haute vitesse. Au début, on se croit même au volant d?une petite sportive de caractère. Ceci dit, on redescend vite sur terre. Comme tous les moteurs de faible cylindrée (1,3 litre), celui-ci n?échappe pas à une certaine paresse en bas du compte-tours. Mais, contrairement à nombre de congénères essayés ici récemment, on ne cale pas au démarrage. Et il ne faut pas faire patiner l?embrayage pour franchir les premiers mètres. Ce moteur est donc suffisamment civilisé et souple. Il fonctionne sans à-coups. A hauts régimes, il se montre toutefois limité. Passé 120 à l?heure, il peine franchement. Mais, dans l?ensemble, il ne démérite pas, bien aidé par une boîte de vitesses plutôt douce, même si parfois un peu imprécise.

Malheureusement, tout cela est gâché par les dysfonctionnements du système "Stop and start" (arrêt et redémarrage automatiques du moteur au feu rouge), de série. Dans la plupart des cas, il fonctionne certes sans problèmes. Mais, de temps à autre et sans qu?on sache pourquoi, il tarde à redémarrer ou, pis, ne redémarre pas du tout. Horripilant et angoissant. En fait, il semble très sensible à la position du pied sur l?embrayage. Si l?on ne débraye pas à fond, le système peut ne pas remettre le moteur en route. Las de ces aléas, le conducteur peut évidemment appuyer à tout moment sur la touche qui rend le "Stop and start" inopérant. Mais, alors, le beau système ne sert plus à rien ! Nous n?avions pas connu de telle mésaventure sur d?autres véhicules ainsi équipés chez BMW, Volkswagen ou Kia.

Malgré le "Stop and start", les consommations ne battent d?ailleurs aucun record de sobriété. Nous avons consommé 6,3 litres aux 100 durant notre essai, ce qui, pour une petite voiture, est honnête mais pas spectaculaire.

Le comportement routier est sain. La voiture s?inscrit dans une bonne trajectoire en virage et tient son cap en ligne droite. Les suspensions assez souples nuisent un peu à la précision, tout comme la direction hyper-assistée, formidable en ville - surtout en mode "City" - mais trop légère à grande vitesse. Mais il n?y a rien là de fâcheux. On lui pardonne, car la Punto Evo se montre plutôt confortable, ce qui prouve là aussi les progrès effectués par Fiat. Il n?y a que sur route sinueuse et très dégradée qu?on est franchement secoué. Le freinage se révèle aussi satisfaisant.

Si les autoroutes ne sont pas son point fort, la petite transalpine est utilisable en ville comme sur route, même sur de longs trajets. Rien à voir avec les modèles d?entrée de gamme aux prestations limitées, comme les Fiat Panda, Chevrolet Spark ou Nissan Pixo?

Dans notre version Dynamic, la Punto se révèle équipée avec l?essentiel, dont l?air conditionné. Mais la liste d?options est longue (volant cuir, toit ouvrant, radars de recul, antidérapage ESP). Le prix est assez compétitif face à ses rivales. Mais, produisant dans la zone euro, l?italien ne peut plus afficher des tarifs aussi attrayants qu?il y a dix ans !

La Punto Evo est plaisante. Elle sera une agréable compagne de tous les jours, très polyvalente. Et nous lui octroyons plutôt une bonne note. Le tout? sous réserve que Fiat règle un peu mieux son "Stop and start".

Prix du modèle d?essai : Fiat Punto Evo 1,3 mjt 95 Dynamic (5 portes) : 17.350 euros (-500 euros de bonus)
Puissance du moteur : 95 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,07 mètres (long) x 1,69 (large) x 1,49 (large)
Qualités : position de conduite, comportement sain, confort, transmission agréable, moteur souple et vif à mi-régime?
Défauts : ? mais limité à partir de 120 km/h, système "Stop and start" mal réglé, détails de finition, compteur peu lisible
Concurrentes : Renault Clio III 1,5 dCi 85 Dynamique : 17.950 euros ; Peugeot 207 1,6 HDi 90 Premium : 18.250 euros ; Citroën C3 :1,6 HDi 90 FAP Confort : 18.350 euros ; Ford Fiesta 1,6 TDCi 95 Titanium : 19.000 euros

Note : 13,5 sur 20

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Commentaire 1
à écrit le 09/05/2010 à 16:58
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Face aux succès des Peugeot 104 ou 105, on finit par oublier la petite 206. A tort. Cette rivale des Clio ou 207 a bien amélioré sa finition et fournit des prestations honnêtes. Mais le système "Stop and start" est absent et l'on retrouve le bloc fon...

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