Après des Yaris I et II rondouillardes, la troisième mouture se veut plus carrée, géométrique. Résultat : des lignes nettes, incisives, plutôt équilibrées, pour un gabarit contenu, mais une habitabilité satisfaisante. La Yaris III demeure plus petite extérieurement qu'une Renault Clio ou une Peugeot 207. Tout ceci ne lui confère pas une grande personnalité. Mais, bon, les japonaises n'affichent jamais une identité marquée - sauf, peut-être les 4x4 ou pick-ups ! Critiquons toutefois, comme sur la plupart des citadines, l'absence totale de pare-chocs et de protections latérales! Cela génère du chiffre en après-vente ? Les designers expliquent que cela dénaturerait leur chef d'?uvre. Tu parles !

Intérieur sans âme

A l'intérieur, fini le côté un peu ludique, voire jouet, des précédents modèles. Retour à une planche de bord qui se veut plus sérieuse. Tout cela reste très Toyota, c'est-à-dire correctement pensé et fabriqué. Mais, pour le charme, on repassera. On a beau nous rebattre les oreilles avec le design prétendument européen, nous n'en voyons pas très bien le résultat. Il est vrai que cette Yaris a été dessinée au Japon, mais pas à Sophia Antipolis ! Tout est froid, triste, sans âme. Regrettons au passage les plastiques durs, très bas de gamme, qui sentent l'économie. Certains détails comme le couvercle de boîte à gants ou le levier de réglage du siège en hauteur sont à la limite de l'indigence. Même sur une voiture "bas coût" à moitié prix, on hurlerait. Toyota, qui vante "une qualité perçue supérieure", aurait pu faire beaucoup mieux. Les sièges mi-cuir de notre version d'essai ne rehaussent pas le niveau, avec une peau imitant parfaitement le... skaï. Déplorons par la même occasion des rangements trop chiches et non revêtus de feutre ou de caoutchouc. On ne peut donc rien mettre, à moins d'accepter que tout se ballade au moindre virage.

Bonne habitabilité

L'habitabilité est heureusement intéressante, l'accessibilité plutôt bonne, la position de conduite (surélevée) plaisante. Mais l'ergonomie est à revoir : l'accoudoir droit du conducteur empêche de manipuler correctement le levier de vitesses ; le volant n'est pas réglable en profondeur ; il manque un réglage lombaire des sièges... Autre détail agaçant : entre la Yaris II et la III, on a perdu la banquette arrière coulissante. Une régression, même si Toyota l'explique par la nécessité de loger les batteries de la future version hybride, qui arrivera courant 2012.

Un seul essuie-glace !

Les surfaces vitrées sont, elles, assez généreuses, sauf de trois-quarts arrière. Le grand pare-brise plat dégage latéralement bien la vue. Mais, il manque de hauteur. Et qu'est-ce qui a donc pris à Toyota d'affubler l'auto d'un unique balai d'essuie-glaces ? Une solution abandonnée depuis longtemps par Citroën et Mercedes. Oui, d'accord, cela fonctionne plutôt mieux que sur la CX de 1974, mais la rapidité de balayage ne peut être la même qu'avec deux essuie-glaces. Mesquin, non ?

Bon petit diesel

Côté mécanique, nous redevenons largement positifs. Le petit diesel est vif, rond, souple, et pas trop creux au démarrage. Contrairement à la plupart de ses concurrents. Très bien, ça ! Le comportement mécanique, servi par une transmission un peu rêche mais au levier bien guidé, mérite aussi des éloges. Même chose pour le comportement routier, sérieux et fidèle. Pour une petite voiture, le bilan est vraiment réussi. Sauf... la direction électrique, très (trop) légère. Agréable dans les man?uvres, mais moins sur route à partir de 80 à l'heure ! Elle génère une sensation de flou dont on se passerait volontiers.

Eviter une monte pneumatique tape-cul

Le confort est en soi très acceptable. Car les suspensions ont été finement travaillées. Mais, il faut éviter la version Style de notre essai, affublée des inénarrables grandes roues en alliage, qui seront vite abîmées le long des trottoirs, et de pneus à flancs assez bas. Malin ! Sur un véhicule urbain, on ne voit pas l'intérêt d'être secoué brutalement à chaque ralentisseur. L'esprit moutonnier des "marketo-designers" est incommensurable. Quand auront-ils fini de suivre la mode stupide des montes pneumatiques "sportives", qui transforment une petite auto, sans aucune vocation aux hautes performances, en... "tape-cul" ? A chaque creux et bosse de la chaussée, nous avons maudit les auteurs d'un tel choix durant notre essai. Ne vous laissez pas embobiner par le vendeur ! Sur les autres versions à la monte pneumatique plus normale, les résultats sont nettement meilleurs. Au chapitre du confort, Toyota aurait pu tout de même faire des efforts sur les bruits de roulement - l'anti-gravillonnage dans les passages de roues est quasi-inexistant -, voire les crissements de mobilier.

Recommandable

La Yaris III est l'exemple même de la brave petite auto recommandable, globalement bien conçue et construite, qui jouira de l'excellente réputation de fiabilité et de qualité du réseau attachée à la marque. Elle est en plus sobre et assez bien équipée - mais gare à la pléthore d'options ! Le GPS et la connectivité internet sont toutefois offertes gratuitement jusqu'à fin mars. Après, ce sera 600 euros. Profitez-en ! Bref, l'achat rationnel type. A condition de ne pas chercher une auto raffinée ou charmeuse et de faire attention à la monte pneumatique. Premier prix : 12.900 euros en trois portes avec un moteur à essence de 69 chevaux et niveau de finition Active. Les versions à gazole démarrent en cinq portes à 15.700 euros. "Notre" diesel en finition Style coûte 18.050 euros.

Modèle d'essai : Toyota Yaris D-4D Style: 18.050 euros (-400 euros de bonus)
Puissance du moteur : 90 chevaux (diesel)
Dimensions : 3,88 mètres (long) x 1,69 (large), 1,51 (haut)
Qualités : moteur diesel réussi, sobriété, comportement routier sérieux, habitabilité et accessibilité, réputation de fiabilité
Défauts : ambiance bas de gamme sans charme, un seul essuie-glaces, inconfort (version Style), niveau sonore, direction légère
Concurrentes : Renault Clio dCi 90 Expression clim : 18.250 euros ; Citroën C3 1,6 HDi Aidream Airplay : 19.050 euros ; Opel Corsa 1,3 CDTi Cosmo : 19.890 euros

Note : 13,5 sur 20