Automobile : l'équipementier allemand Continental va tailler dans ses effectifs, plus de 5.000 postes seraient menacés

Le groupe qui doit faire face à la hausse du coût de l'énergie, la transformation de l'industrie vers la mobilité électrique et la concurrence asiatique pourrait se séparer de 3% de ses effectifs, selon le journal allemand Manager Magazin.
Le groupe cherche à économiser 400 millions d'euros de coûts dans les structures administratives à partir de 2025.
Le groupe cherche à économiser 400 millions d'euros de coûts dans les structures administratives à partir de 2025. (Crédits : FABIAN BIMMER)

La hausse du coût de l'énergie et la révolution de l'industrie vers l'électrique continuent de bousculer les acteurs du marché automobile. L'équipementier allemand Continental a ainsi annoncé ce lundi vouloir supprimer plusieurs milliers d'emplois, dans un contexte de faiblesse du secteur depuis plusieurs années. « Nous ne savons pas encore exactement combien d'emplois seront concernés, mais le nombre sera probablement à quatre chiffres », au « milieu » de la fourchette possible, a indiqué le groupe dans un communiqué.

3% de l'effectif du groupe

Le groupe cherche à économiser 400 millions d'euros de coûts dans les structures administratives à partir de 2025 dans le monde, précise le communiqué. Ainsi, Les suppressions devraient surtout concerner des postes administratifs. Dimanche, le journal allemand Manager Magazin avait avancé un nombre de 5.500 postes dans le monde, dont 1.000 en Allemagne, citant des sources au sein de l'entreprise. Cela représenterait près de 3% de l'ensemble des 200.000 salariés de l'entreprise dans le monde.

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Les fournisseurs allemands font face à la hausse des coûts de l'énergie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, à la transition vers la mobilité électrique et à la concurrence des entreprises asiatiques qui ont grimpé dans le classement mondial des fournisseurs au cours des dernières années.

Restructuration déjà en marche

Cet été, Continental a notamment annoncé la cession dans les deux ans de sa division de matériaux pour l'automobile baptisée Original Equipment Solutions (OESL). Continental justifie cette séparation par « un contexte d'évolution rapide de l'industrie automobile », poussant sa division ContiTech à « accélérer sa transformation ».

Les produits fabriqués dans l'ensemble OESL comprennent des joints, durites et autres courroies en caoutchouc ou autres matériaux. Cette activité génère environ 2 milliards d'euros de chiffres d'affaires par an et emploie 18.500 personnes dans le monde, selon des données communiquées en interne à l'AFP.

A terme, cette activité pourra être cédée, aller en Bourse, accueillir un investisseur de référence ou s'allier à un partenaire dans une société conjointe. La décision finale et les modalités sont encore à définir par le groupe.

Un précédent en 2019

Le processus engagé pour OESL rappelle la séparation opérée à partir de 2019 de l'ancienne division « Continental Powertrain », rebaptisée Vitesco, qui produit des éléments clés des moteurs électriques et est cotée depuis 2021 à la Bourse de Francfort. Le groupe a également annoncé la fermeture d'une de ses usines allemandes, à Gifhorn (centre du pays), arguant de coûts trop élevés et de la baisse de la demande.

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Continental employait fin 2022 près de 200.000 personnes dans le monde pour un chiffre d'affaires de 39,4 milliards d'euros reposant, outre ContiTech, sur ses divisions technologies pour la mobilité (Automotive) et pneus.

Premier coup de frein de l'année

Ces annonces de Continental s'inscrive dans un contexte difficile. Après sept mois consécutifs de hausse, le marché automobile allemand connaît son premier coup de frein de l'année. Selon des chiffres publiés ce jeudi 5 octobre par l'Agence fédérale pour l'automobile (KBA), les immatriculations ont stagné en septembre sur un an. Au total, 224.502 voitures ont été immatriculées dans le pays, soit une baisse de 0,1% par rapport à septembre 2022.

Après que l'industrie automobile, pilier de l'économie allemande, était dans une dynamique de rattrapage des années noires liées à la pandémie et aux pénuries de composants, le cocktail de hausse du prix des matériaux et de baisse du pouvoir d'achat liée à l'inflation est en train d'interrompre cet élan. Les immatriculations restent encore de 8% inférieures à leur niveau de septembre 2019, avant la crise sanitaire, selon les données.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 14/11/2023 à 10:22
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"la transformation de l'industrie vers la mobilité électrique" Lire le livre de François-Xavier Pietri sur la voiture électrique :" ils sont devenus fous ". C’est affolant les mensonges qui nous sont distillés par la presse et en plus contre-produ...

à écrit le 13/11/2023 à 16:52
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Des courroies et des durites dans un moteur électrique "y en a pas bezef"!

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