Automobile : le fabricant chinois de produits électroniques Xiaomi lance sa toute première voiture électrique

Dans une salle comble à Pékin, le patron de Xiaomi Lei Jun a présenté ce jeudi son « SU7 », une berline électrique dont la commercialisation doit débuter en 2025. Pour le groupe électronique, l'objectif est de devenir l'un des cinq premiers fabricants au monde au prix de 15-20 ans de durs efforts », a déclaré le dirigeant, à l'occasion de l'événement.
Fondé en 2010, Xiaomi a connu un essor fulgurant ces dernières années en proposant ses appareils sur le créneau haut de gamme, mais à des prix abordables.
Fondé en 2010, Xiaomi a connu un essor fulgurant ces dernières années en proposant ses appareils sur le créneau haut de gamme, mais à des prix abordables. (Crédits : FLORENCE LO)

Devenir un champion mondial des véhicules électriques, ni plus ni moins. C'est l'ambition affichée par Lei Jun, patron du fabricant chinois d'appareils électroniques Xiaomi, connu notamment en Europe pour ses smartphones. Une première étape a été franchie ce jeudi avec la présentation d'un tout premier modèle de voiture électrique.

Dans une salle comble à Pékin, le dirigeant de Xiaomi a ainsi présenté sa « SU7 », une berline dont la commercialisation doit débuter en 2025. Équipée par Xiaomi pour la partie logicielle et électronique, elle est produite par le constructeur chinois BAIC. « L'objectif est de devenir l'un des cinq premiers fabricants au monde au prix de 15-20 ans de durs efforts », a déclaré Lei Jun.

Les batteries de la SU7 sont fournies par le chinois BYD, par ailleurs constructeur incontournable sur l'électrique, et son compatriote CATL. Leur autonomie peut monter jusqu'à 800 km.

Du smartphone haut de gamme aux véhicules électriques

Xiaomi, numéro quatre mondial du smartphone, produit également des tablettes tactiles, des montres connectées, des écouteurs, des trottinettes ou encore des scooters. Fondée en 2010 et quasi-inconnue à l'étranger à ses débuts, la marque était à l'époque régulièrement moquée pour ses produits fortement inspirés par l'iPhone d'Apple. Elle a ensuite, connu, un essor fulgurant ces dernières années en proposant ses appareils sur le créneau haut de gamme, mais à des prix abordables, et en les vendant au départ directement en ligne.

Le constructeur chinois BYD, grand frère devenu modèle

C'est en 2021 que le groupe a annoncé se lancer sur le créneau très convoité des véhicules électriques, sur lequel de nombreuses marques chinoises mettent le turbo ces derniers mois.

Ces dernières années, des dizaines de marques chinoises innovantes ont, en effet, investi le marché des voitures électriques. Considérée comme un modèle par les autres constructeurs chinois, la marque BYD est devenue en novembre dernier la championne incontestée du segment électrique en Chine.

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D'après la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA), plus de 300.000 voitures électriques de la marque ont été vendues au mois de novembre. Le groupe, qui compte parmi ses actionnaires le milliardaire américain Warren Buffett, est même devenu en décembre le premier constructeur mondial à franchir la barre symbolique de 5 millions de véhicules électriques produits.

D'après ses derniers chiffres, BYD a écoulé au total 1,86 million de véhicules électrifiés en 2022. Dans ce volume, 911.000 véhicules utilisant un moteur totalement électrique ont été achetés. Selon certains analystes, la marque chinoise pourrait bientôt ravir la place de l'Américain Tesla comme numéro un sur les automobiles 100% électriques.

La Chine, un des premiers marchés automobiles du monde

Des chiffres impressionnants qui répondent à une forte demande. Ces dernières années, le marché de l'automobile chinois a, en effet, explosé sur fond de croissance économique et d'une forte augmentation des acheteurs chinois. Selon les derniers chiffres de la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA), 2,03 millions de véhicules particuliers ont été vendus par les constructeurs chinois au mois d'octobre. Soit un bond 10,2% sur un an.

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Et la progression est particulièrement marquée du côté des électriques. 919.000 véhicules électriques chinois ont ainsi été écoulés en octobre de cette année, soit 45% des ventes totales de voitures dans le pays, selon les chiffres communiqués en novembre par la fédération. Cela équivaut à une augmentation de 27,5% sur un an et cela représente près d'une voiture sur deux. Avec une hausse de 11,2% sur un an, la croissance des ventes de voitures électriques chinoises dépasse donc largement celle du marché (+2,5%). S'ajoutent aussi plus de 80.000 modèles hybrides.

Les constructeurs chinois à l'assaut du marché européen

S'ils vendent énormément sur leur marché domestique, les industriels de l'automobile chinois exportent aussi de plus en plus à l'étranger. Notamment en Europe, où la concurrence est rude. D'après une étude récente du cabinet d'analyse Jato Dynamics, sur le créneau de l'électrique, la part de marché des constructeurs chinois a été multipliée par 12 en Europe depuis 2019, pour atteindre 6,2% en 2023.

Le succès croissant des entreprises chinoises de véhicules électriques sur les marchés étrangers suscite d'ailleurs des frictions alors qu'en Chine, le secteur a bénéficié de décennies de subventions accordées par Pékin dans des domaines technologiques connexes. L'Union européenne a annoncé cette année l'ouverture d'une enquête sur ces subventions, invoquant une concurrence déloyale. L'UE tente ainsi un pari difficile : montrer ses muscles sans trop irriter Pékin et réduire sa dépendance commerciale sans rompre avec le géant asiatique.

Les marques chinoises exclues du nouveau bonus écologique français

En France, les acheteurs de véhicules électriques neufs bénéficient d'un bonus écologique. Cette année, cette aide comprise entre 5.000 et 7.000 euros, a été réformée par le gouvernement. Seules les voitures les plus sobres au niveau environnemental sont aujourd'hui éligibles. Parmi les nouveaux recalés de ce dispositif figurent désormais les constructeurs chinois, dont l'empreinte carbone est jugée trop élevée. Pour autant, ils ne restent pas les bras croisés et ont déjà déclenché la contre-attaque.

Jusqu'au 15 décembre dernier, le constructeur chinois MG a ainsi proposé des remises de l'ordre de 3.500 euros sur ses modèles électriques phares, faisant descendre le prix du SUV urbain ZS à moins de 18.000 euros, bonus inclus. Des concessionnaires chinois vendant des véhicules en France s'activent pour augmenter les stocks afin de pouvoir les livrer avant le 15 mars 2024, condition imposée par le gouvernement pour que ces voitures électriques puissent bénéficier du bonus avant le changement de règles.

Pour continuer à bénéficier du dispositif, BYD opte pour une autre stratégie : vendredi dernier, la marque a scellé un accord avec la Hongrie, pays membre de l'Union européenne, pour ouvrir une usine sur son sol.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 28/12/2023 à 18:21
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super, tres bonne idee!! par contre s'ils veulent vendre des pdts en occident, la regle chinoise est de creer une entreprise qu'ils detiendront a 49% et ou ils feront les transferts de technologies.....evidemment on garde la regle des 40 dernieres an...

à écrit le 28/12/2023 à 16:34
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La Chine subventionne son industrie, en Europe, c'est interdit, que va-t-il rester du nain économique européen dans quelques années ?

le 29/12/2023 à 10:27
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subventions: dans mon entreprise presente en Autriche, Allemagne, Portugal et France (environ 500 pers) toutes recoivent de l'argent publique. en France, CIR, CII, BPI, fond europeen developpement du rail, organismes europeens en relation avec les n...

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