L'automobile française pourrait employer deux fois plus de personnes dans vingt ans, selon KPMG

Le secteur automobile français doit opérer un basculement pour potentiellement augmenter son chiffre d'affaires de l'ordre de 2%, estime une étude du cabinet d'audit qui anticipe une "migration progressive de la valeur de certains maillons historiques de l'écosystème", "vers d'autres plus ou moins innovants".
La filière, qui comptait 1,2 million d'emplois en 2018, pourrait en compter 2,4 en 2040, selon un scénario optimiste de KPMG.
La filière, qui comptait 1,2 million d'emplois en 2018, pourrait en compter 2,4 en 2040, selon un scénario optimiste de KPMG. (Crédits : Olivier Mirguet)

La prévision contraste fortement avec le climat social actuel de la filière tricolore. Tandis que les fonderies, sous-traitantes des constructeurs automobiles, voient leurs emplois menacés, d'ici 2040, le secteur automobile français pourrait créer plus d'un million d'emplois, affirme dans une étude le cabinet d'audit KPMG. A plusieurs conditions toutefois : qu'il réalise de lourds investissements et mette en place des partenariats. A l'inverse, à l'heure de l'essor de la voiture électrique et des nouvelles mobilités, l'attentisme serait dommageable, "de l'ordre de 60% des valeurs actuelles", soulignent les auteurs de l'étude.

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Dans le détail, la filière, qui comptait 1,2 million d'emplois en 2018, pourrait en compter 2,4 millions en 2040, selon un scénario optimiste.

De même, elle pourrait augmenter son chiffre d'affaires, en moyenne de 2% par an si elle réalisait de lourds investissements, d'après ce rapport.

De quoi faire oublier l'actuelle pénurie de composants qui ralentit la filière, la crise Covid-19 qui a fermé les usines, et la baisse des immatriculations enregistrées à nouveau en mars en France.

140 milliards d'euros d'investissements

Aussi, suite à ces contraintes externes, les experts en conviennent : "toute la filière est à renouveler". D'ailleurs, le cabinet prévoit une "migration progressive de la valeur de certains maillons historiques de l'écosystème" (fabrication de pièces, location de voitures) "vers d'autres plus ou moins innovants" (les logiciels, les données, la mobilité partagée).

"Une telle transformation reste conditionnée à la réalisation progressive d'investissements massifs (pour un total de 140 milliards d'euros), qui devront être portés à la fois par les acteurs du public et du privé", dans la connectivité en 5G comme dans la formation, souligne KPMG.

Les auteurs de l'étude plaident aussi pour des "collaborations horizontalisées et organisées par briques technologiques". "On est sur des échelles d'investissement de taille critique qui ne sont pas accessibles aux acteurs dans leur périmètre actuel", souligne-t-il.

Les contraintes de la filière française

La filière française profite notamment d'un mix énergétique favorable, basé notamment sur le nucléaire, permettant de produire de l'énergie avec peu d'émission de CO2, d'acteurs reconnus à l'international, ou encore de solides capacités en termes de recherche et développement.

Pourtant, "la filière française présente encore une compétitivité limitée par rapport à ses voisins, notamment liée à un manque de flexibilité de l'emploi et d'attractivité extérieure, à des charges sociales et fiscales parmi les plus élevées en Europe, ou encore à des partenariats de moindre ampleur au sein de la filière", soulignent les experts de KPMG.

Reste que pour l'heure, la filière connaît aussi des situations de pénurie sur le recrutement. Une étude de Pôle emploi montrait en mai que le métier de carrossier automobile faisait encore partie des besoins.

En France, en 2018, le CCFA (Comité des Constructeurs Français d'Automobiles) recense 105.000 salariés dans les groupes automobiles présents sur le territoire. Le Groupe Renault compte 48.000 salariés répartis sur 13 sites en France, quant au Groupe PSA, plus de 55.000 salariés sont répartis sur les 15 sites du Groupe. Toyota emploie 4.000 personnes dans son usine de Valenciennes.

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Commentaires 3
à écrit le 03/06/2021 à 11:36
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L'on peut s'étonner, vu l'urgence climatique et le manque d'emplois répartis sur tous les territoires pour nos jeunes, que l'Etat n'aie pas compris devoir généraliser le RETROFIT électrique (très facilité et peu cher en concessions) pour tous les véh...

à écrit le 03/06/2021 à 11:20
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"Demain ira mieux" madame Irma a dit et vous pouvez la croire elle l'a vu dans sa boule de cristale, certifiée par l'union européenne, vu à la télé, pour le prix de deux vous en avez une troisième gratuite, au bout de 23 réunions de dirigeants économ...

à écrit le 03/06/2021 à 11:07
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Visiblement on raconte des sornettes pour maintenir viable des rentes en cours! Mais le véhicule particulier a vécu comme tout déplacements inutiles! L'incertitude climatique va faire le ménage!

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