Renault enregistre une marge opérationnelle record confortant sa stratégie

En publiant ses résultats du premier semestre, le groupe Renault confirme le redressement de ses comptes. Il a renoué avec un bénéfice net, qui dépasse les 2 milliards d'euros, et affiche une marge opérationnelle record à +7,6% pour la première fois depuis six ans. Le constructeur français a profité d'une hausse de ses ventes et des prix plus élevés qu'auparavant.
Grâce à des ventes axées sur le haut de gamme, le chiffre d'affaires du groupe Renault a atteint 26,8 milliards d'euros au premier semestre, en progression de +27,3% sur un an.
Grâce à des ventes axées sur le haut de gamme, le chiffre d'affaires du groupe Renault a atteint 26,8 milliards d'euros au premier semestre, en progression de +27,3% sur un an. (Crédits : CHRISTIAN HARTMANN)

[Mis à jour à 15h12]

Renault a définitivement achevé sa phase de redressement. Le constructeur français a dévoilé ce jeudi 27 juillet un bénéfice net de 2,1 milliards d'euros au premier semestre - contre une perte de 1,357 milliard un an plus tôt, imputable à l'arrêt de ses activités russes dans le sillage de l'invasion de la Russie en Ukraine.

Le groupe a aussi fait état d'une marge opérationnelle record de +7,6% sur les six premiers mois de l'année, en hausse de trois points de pourcentage sur un an. Il faut remonter six ans en arrière, au second semestre 2017, pour retrouver le précédent record de marge à 7%. C'est autant que l'un des plus gros constructeurs mondiaux, Volkswagen, qui a présenté une marge opérationnelle de 7,3% mais deux fois moins que son concurrent direct, Stellantis. L'objectif est d'atteindre une marge opérationnelle de 8% prochainement, et la cible pour 2030 est même à 10%.

Le chiffre d'affaires a atteint 26,8 milliards d'euros, en progression de +27,3% par rapport à un premier semestre 2022 qui, il faut le rappeler, a été très faible, en raison de la crise des semi-conducteurs qui a touché l'ensemble du secteur automobile et a affecté les ventes. Le groupe avait relevé ses perspectives en juin dernier, grâce aux résultats de ses ventes en forte hausse, notamment sur le haut de gamme.

Plus d'un million de voitures vendues

Renault attribue d'ailleurs cette croissance au succès de ses nouveaux lancements, les SUV Arkana et Austral, la Mégane électrique, où les marges sont plus élevées que sur les autres segments ainsi que les modèles de sa marque économique Dacia, vendus dans des finitions supérieures et donc à des prix plus élevés.

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« L'effet prix, positif de 8,8 points, continue à avoir un fort impact et reflète la politique commerciale du groupe, privilégiant la valeur sur le volume des ventes, ainsi que des hausses de prix pour compenser l'inflation des coûts et une optimisation des remises commerciales », a indiqué Renault dans un communiqué.

Les problèmes logistiques de l'année 2022 sont presque dépassés et le groupe a vu ses ventes rebondir légèrement au premier semestre avec 1,1 million de véhicules vendus (+13% sur un an). La majorité sous sa marque phare Renault, qui a vu s'écouler 770.807 unités (+11%).

« Ces résultats sont le fruit de nos efforts continus de réduction des coûts depuis 3 ans et de notre stratégie centrée sur la valeur, combinée aux premiers bénéfices d'une offensive produits sans précédent », s'est félicité Luca de Meo, le directeur général du groupe. « Nos fondamentaux n'ont jamais été aussi sains et solides ».

Renault confiant sur son positionnement

Le groupe s'est dit confiant sur son avenir, avec le lancement de 22 modèles entre 2022 et 2025 et le développement d'une multitude de projets en cours. « Nous sommes à un projet par jour actuellement », s'est réjouit Luca de Meo. Les perspectives pour le second semestre sont bonnes, d'autant que le coûts des matières premières commencent à diminuer. Pour autant, Renault n'annonce pas de baisses de prix de ses modèles, ne souhaitant « pas se lancer dans une lutte avec la concurrence » sur ce terrain et estimant que cela engendrera une baisse de la valeur résiduelle des véhicules pour les particuliers, selon les mots du dirigeant.

L'arrivée des constructeurs chinois avec des modèles aux prix très agressifs n'effraie pas le constructeur français, qui se dit confiant sur ses modèles présentés, notamment sur le segment B avec l'arrivée de petites voitures électriques et connectées comme la R5 l'année prochaine, la R4 l'année d'après ainsi que la Nissan Micra.

« Les constructeurs chinois attaquent plutôt sur les segments supérieurs soit C et D », a estimé le dirigeant. Toutefois, Renault réalise d'importants bénéfices sur le segment C en particulier sur ses SUV où les marges sont très importantes. « Le groupe est connu pour ses modèles sur les plus petits segments notamment le B, il faut qu'il fasse attention sur les segments plus hauts », avertit Philippe Houchois, analyste chez Jefferies. Renault sera aussi en concurrence directe avec les constructeurs européens sur le segment B des citadines électriques puisque Stellantis a annoncé sa C3 et Volkswagen sa ID.2 la même année.

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Ampere et l'alliance, prochains grands chantiers

À la suite de ces résultats satisfaisants, Renault doit conclure l'alliance avec Nissan au quatrième trimestre. Par ailleurs, le constructeur nippon s'est également engagé à investir jusqu'à 600 millions d'euros dans la future filiale électrique du Losange, Ampere, un engagement moindre qu'attendu mais satisfaisant pour Luca de Meo, estimant que cet investissement, à moins de 10% du capital, laisse de la place à d'autres investisseurs. L'introduction en bourse au printemps prochain permettra de générer du cash pour le groupe, qui vise une marge à deux chiffres pour 2030.

Enfin, le grand chantier du gouvernement à la rentrée sera la proposition de leasing à 100 euros dans lequel Renault s'est positionné avec sa Renault 5. Mais sur la faisabilité,  Luca de Meo a été clair : « Nous n'allons pas sacrifier nos bénéfices.  »

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Commentaires 3
à écrit le 28/07/2023 à 20:29
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Bravo à l'entreprise Renault qui relève les défis. Surtout quand sait le coup de Trafalgar qu'a fait Nissan à Carlos Goshn et les degats que ça a produit à la marque. Forza...!

à écrit le 27/07/2023 à 9:38
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Comparé à celle de Stellantis la performance de Renault n'a rien d'extraordinaire.

le 27/07/2023 à 11:02
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du bon bashing comme on aime... si francais je soulignerai de mon côté les excellentes performances de nos deux constructeurs automobiles nationaux, c'est une excellente nouvelle pour tous !

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