Le groupe automobile français a fini par donner des détails sur le projet de scission, évoqué par Luca de Meo, son directeur général, il y a plusieurs semaines. Renault a confirmé lors d'un comité économique et social, avoir avancé sur ce projet qui doit filialiser deux types d'activités: d'un côté, les activités de voitures électriques, de l'autre, les activités de la chaîne de traction thermique.
Un groupe, deux filiales
Dans le détail, il s'agit de loger dans la première l'usine de Cléon et le campus industriel Electricity (dans les Hauts-de-France) qui fabriqueront respectivement les moteurs électriques et les voitures électriques. Cette structure intégrera également la partie software du groupe (Renault Software Lab), une filière jugée stratégique dans la nouvelle chaîne de valeur automobile de demain. Elle aura son siège en France et emploiera 10.000 salariés parmi les 120.000 que comptent le groupe. Pour rappel, Renault vise 100% de ses ventes en Europe en pure électrique en 2030.
L'autre filiale comptera également 10.000 salariés mais elle sera basée à l'étranger. Il s'agit ici d'y installer toutes les activités mécaniques qui constituent la chaîne de traction (le powertrain dans le jargon). Pour Luca de Meo, directeur général de Renault, cette filiale a l'ambition de devenir un champion mondial du powertrain surfant sur l'hybridation des moteurs thermiques notamment. Les usines mécaniques qui seront intégrées à cette nouvelle structure fabriqueront des moteurs et des boîtes de vitesse et sont, pour l'essentiel, implantées aujourd'hui à l'étranger.
Introduction en Bourse de la filiale électrique
Renault assure que le groupe gardera le contrôle de ces deux structures. La première pourrait néanmoins être introduite en Bourse au second semestre 2023 afin de tirer au maximum partie de l'appétence des marchés pour les pure players de la voiture électrique. Le groupe tente ainsi de conjurer sa mauvaise posture en Bourse où il ne vaut guère plus que 6,5 milliards d'euros, soit presque autant que sa participation de 44% dans le capital de Nissan, et retrouver des leviers de financement sur les marchés.
La filiale dédiée à la chaîne de traction n'a pas vocation à entrer en Bourse. En revanche, Renault réfléchit à y faire entrer des partenaires. Nissan, mais également le chinois Geely, qui vient d'entrer dans le capital de la filiale sud-coréenne de Renault, pourraient être intéressés. Cette filiale sera destinée à fournir l'industrie automobile.
Le groupe Renault restera néanmoins une entité sise en France, dont l'Etat français restera le premier actionnaire (15%).
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