Voitures électriques : Electra lève la somme record de 304 millions d'euros pour multiplier ses bornes de recharge en Europe

La startup parisienne Electra a annoncé une levée de fonds de 304 millions d'euros pour atteindre les 15.000 points de charge d'ici 2030. Un record en France. Pour se trouver une place dans la jungle des entreprises de bornes électriques, Electra a misé sur la technologie... Explications.
En trois ans, la start-up française a levé 600 millions d'euros de capital.
En trois ans, la start-up française a levé 600 millions d'euros de capital. (Crédits : Reuters)

La course aux levées de fonds n'en finit pas dans le secteur des bornes électriques. En mai dernier, la startup Driveco avait levé 250 millions d'euros, déjà l'une des levées de fonds les plus importantes dans le secteur. Aujourd'hui, c'est la startup Electra qui annonce un montant colossal : 304 millions d'euros, intégralement en capital et mené par le fonds de pension néerlandais PGGM, soit la plus grosse levée de fonds française dans le secteur des bornes et la deuxième européenne. En trois ans, la startup parisienne a levé 600 millions d'euros de capital. Pour cette levée, Electra a pu compter sur ses investisseurs historiques que sont Eurazeo, Rive Private Investment, SNCF et Serena, mais aussi sur la Bpifrance qui entre au capital par la même occasion.

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« C'était une étape logique de notre trajectoire, a fait savoir Julien Belliato , co-fondateur et directeur général adjoint chez Electra, nous allons même plus vite que prévu ». Ces 304 millions d'euros serviront au déploiement de 2.200 stations correspondant à 15.000 places de recharge, dans huit pays européens (la France, l'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg, l'Italie, la Suisse, l'Autriche et l'Espagne) d'ici 2030. Malgré ces levées de fonds successives, Electra n'est toujours pas rentable, mais vise l'équilibre pour 2026. « L'entreprise sera rentable dès 2026. Il faut savoir par ailleurs que certains de nos points de charge sont déjà rentables aujourd'hui, notamment car très bien placés géographiquement », précise Julien Belliato.

Electra, la startup spécialisée dans la tech

Pour convaincre les investisseurs, Electra, qui s'est lancée en 2021, a dû sortir le grand jeu. À la lutte avec des mastodontes tels que TotalEnergies, Engie, Tesla ou encore Vinci, la startup a su s'imposer dans le secteur de la charge rapide (supérieure à 150 kW) grâce à un modèle orienté autour des logiciels, à la fois en B2B et en B2C.

L'entreprise achète les bornes puis se charge de les disposer dans des lieux stratégiques et de les intégrer dans un système développé en interne qui gère également le paiement ainsi qu'une multitude d'autres services pour les clients. Depuis l'application mobile Electra, les conducteurs de véhicules électriques peuvent dès lors réserver une borne, suivre l'évolution de la recharge, recevoir une notification lorsque l'opération est terminée et payer. Comme pour un trajet en Uber, l'utilisateur connaît, à l'avance, le temps de l'opération et son coût.

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« Ce sont les meilleurs pour faire face aux challenges de supervision de bornes électriques grâce à leur double approche sur l'infrastructure et la technologie. Je ne connais aucun autre acteur qui combine aussi bien ces deux critères », souligne Olivier Challe, directeur de la stratégie électrification chez la société Indigo, qui a choisi Electra pour lancer son premier hub de recharge sous terrain intra-Paris.

L'entreprise propose également la possibilité de réserver à l'avance une place pour recharger sa voiture, afin d'éviter les attentes aux points de charge.

La recharge avant progressivement

Cet investissement remet un coup de projecteur sur ce secteur en pleine croissance, aidé par la régulation européenne qui a acté la fin de la vente des moteurs thermiques à horizon 2035. En mai dernier, la France a enfin passé le cap des 100.000 bornes ouvertes au public et compte atteindre les 400.000 d'ici 2030. Pour l'heure, les bornes rapides, soit les chargements de 20 % à 80 % entre 20 minutes et 30 minutes, sont surtout déployées sur les aires d'autoroutes. L'entreprise Electra équipe, quant à elle, plutôt les infrastructures publiques telles que des parkings de supermarchés, des restaurants, des hôtels ou des parkings publics.

Dans son communiqué, la startup estime qu'« il est impératif que l'infrastructure de recharge se développe rapidement pour accompagner cet essor alors que près de 30 millions de véhicules électriques circuleront sur les routes européennes d'ici à 2030 ».

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Commentaire 1
à écrit le 16/01/2024 à 12:27
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Ça commence à ressembler au téléphone et à internet. Avec la recharge de la batterie, vous allez devoir vous envoyer tout un tas de services forfaitisés dont vous n'avez pas besoin. Le but du jeu est de rendre le client captif d'un abonnement, d'une ...

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