Après avoir revu et corrigé le diagnostic de performance énergétique (DPE) pour les petites surfaces et annoncé le changement de règles pour les copropriétés, le gouvernement s'attaque désormais à la simplification de Ma Prime Rénov', conformément à la promesse du Premier ministre, Gabriel Attal, dans son discours de politique générale.
Dès le lendemain, son ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, faisait savoir qu'il recevrait, le 15 février, les présidents de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), Jean-Christophe Repon, et de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron.
Retravailler le dispositif « Mon Accompagnateur Rénov' »
Sollicité par La Tribune avant la réunion de ce jeudi à 9 heures, ce dernier propose que le gouvernement retravaille le dispositif « Mon Accompagnateur Rénov' ». Sur le papier, sa mission est simple : le professionnel visite le logement, réalise l'audit énergétique, évalue l'état général du logement, aide à l'élaboration du projet, du plan de financement, au montage des dossiers, et enfin, il suit les travaux avant de marquer la fin du chantier. Début janvier, l'Agence nationale de l'habitat (ANAH) a ainsi communiqué sur 2.000 acteurs agréés, tout en assurant que 4.000 à 5.000 seraient labellisés comme tels d'ici à 2025.
Sauf que sur le terrain, la réalité est bien différente. « Le dispositif n'est pas prêt dans de nombreux départements », fustige le président de la Fédération française du bâtiment, auprès de La Tribune.
« Un tiers des dossiers sont traités correctement, mais pour les deux tiers restants, il faut attendre un mois, voire un mois et demi. C'est totalement inacceptable », s'agace Olivier Salleron.
Résultat, des entreprises accusent « des trous d'activité » de 3 à 6 mois. Face à ce nombre de dossiers de Ma Prime Rénov' « en berne », le patron du Bâtiment propose que les entreprises tous corps d'Etat, c'est-à-dire pouvant réaliser tous les travaux sur un chantier, puissent jouer ce rôle d'« Accompagnateur Rénov », ne serait-ce que « pour aller vite ». A défaut, OIivier Salleron recommande que l'instance nationale France Rénov' puisse délivrer des attestations aux sociétés qui prendraient le flambeau.
Ce n'est pas tout. Pour bénéficier de l'avis de ce nouveau type de professionnel depuis le 1er janvier 2024, les propriétaires doivent faire au moins deux gestes d'isolation - toiture, menuiserie, sols ou murs - et ne plus avoir de chauffage au fioul ou au charbon. L'objectif est double : gagner au moins deux étiquettes énergétiques et progresser vers la rénovation globale. Sur ce point, le président de la FFB, chauffagiste de métier, conseille que les parcours accompagnés, c'est-à-dire les ménages souhaitant remplacer leurs fenêtres et isoler leurs murs, ne soient pas « obligés » de changer leur chaudière afin d'obtenir des aides pleines et entières. « Beaucoup de nos concitoyens n'en ont pas les moyens et un reste à charge de 2-3.000 euros peut bloquer un dossier », tempête Olivier Salleron. Sans attendre ce rendez-vous à l'hôtel de Roquelaure, le ministre de la Transition écologique a déjà avancé, dans Le Parisien du 12 février, la piste de la gratuité du label reconnu garant de l'environnement (RGE) pour les artisans, contre 500 euros au minimum actuellement selon la taille de la compagnie. « Pourquoi pas, mais surtout, ne complexifions pas le RGE », exhorte le patron du Bâtiment. Il plaide en effet pour harmoniser les audits entre le label reconnu garant de l'environnement (RGE), les certificats d'économie d'énergie (CEE) - qui permettent à des particuliers de faire financer leur travaux par un énergéticien - et l'Agence nationale de l'habitat (ANAH). « Ayons la réflexion d'un même fichier informatique qui puisse cocher les trois cases en même temps avec une seule instance qui les coordonne », pousse Olivier Salleron. La balle est désormais dans le camp de Christophe Béchu. Depuis quinze jours, il affirme que « des annonces de simplification seront présentées à l'issue ». Reste à voir lesquelles...Des restes à charge conséquents
Des annonces présentées à l'issue de l'entretien
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