La chancelière allemande, Angela Merkel, prévoit d'étendre ses prérogatives face aux dirigeants régionaux pour imposer des mesures de restrictions plus strictes à l'échelle nationale dans un contexte de résurgence de l'épidémie due au nouveau coronavirus, a déclaré vendredi une source gouvernementale.
"Le gouvernement fédéral prévoit de présenter un projet de loi la semaine prochaine, en étroite coordination avec les Länder, qui comprend des mesures de freinage d'urgence contraignantes et étendues pour les territoires ayant un taux d'incidence supérieur ou égale à 100", a déclaré la source.
Les Länder "bons élèves" garderont leur autonomie de décision
Les Länder dont le taux de contamination sur sept jours est inférieur à 100 pour 100.000 habitants conserveront toutefois leurs prérogatives pour ralentir la propagation du virus.
L'Allemagne peine à se sortir de la troisième de vague de l'épidémie de COVID-19. Angela Merkel et plusieurs dirigeants régions ont appelé à un confinement strict d'une courte durée conjugué à une accélération de la campagne vaccinale pour faire baisser la pression sur le système hospitalier.
D'après les données publiées vendredi par l'Institut Robert Koch (RKI) pour les maladies infectieuses, le taux d'incidence sur sept jours s'est établi à 110,4 et le nombre de cas confirmés de contamination a bondi de 25.464, soit 3.576 de plus que les sept jours précédents.
Le RKI indique toutefois que ces chiffres pourraient ne pas refléter la réalité de la situation épidémique en raison du long week-end de Pâques. Des données plus fiables sont attendues vers le milieu de la semaine prochaine.
Réunion annulée entre la chancelière et les 16 dirigeants régionaux
Une réunion entre la chancelière allemande et les 16 dirigeants régionaux prévue lundi au cours de laquelle devait être discuté une extension des mesures de restriction a été annulée, a déclaré à Reuters la source gouvernementale.
Vendredi, le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, a estimé que des mesures à l'échelle nationale étaient nécessaires pour faire reculer le plus rapidement possible la vague actuelle de contaminations. S'exprimant devant la presse, il a souligné que près de 4.500 patients étaient actuellement en soins intensifs en Allemagne:
"Si cela continue, ce sera trop pour notre système de santé", a-t-il prévenu.
La chancelière veut un confinement court mais strict
Mercredi 7 avril, une porte-parole du gouvernement allemand avait déclaré que la chancelière Angela Merkel soutenait les appels à un confinement court mais strict en Allemagne pour enrayer l'épidémie due au coronavirus.
L'Allemagne peine à freiner une troisième vague de contaminations et les dirigeants de plusieurs Länder ont réclamé un confinement draconien mais de courte durée pour permettre au pays de regagner du terrain face à l'épidémie grâce à la vaccination.
"Chaque appel en faveur d'un confinement court, uniforme, est juste", a dit la porte-parole, Ulrike Demmer, à la presse, en soulignant la hausse du nombre de patients en soins intensifs dans les hôpitaux allemands.
En Allemagne, le taux d'incidence est à 110,1 (contre 400 en France)
"Nous avons besoin d'une incidence stable inférieure à 100", a-t-elle ajouté, en référence au nombre de cas enregistrés sur sept jours pour 100.000 habitants. Ce taux est actuellement de 110,1, selon l'institut Robert-Koch.
À titre de comparaison, cet indicateur est supérieur à 400 en France, où les mesures de restrictions ont été durcies cette semaine.
Quand certains Länder durcissent les mesures, d'autres les assouplissent
Ulrike Demmer a aussi déclaré que le gouvernement réfléchissait au bien-fondé d'éventuelles mesures nationales, plutôt que régionales.
"La diversité des règles ne facilite pas leur acceptation", a-t-elle dit.
Alors que certains Etats allemands ont imposé des couvre-feux nocturnes durant la période de Pâques, d'autres s'emploient à assouplir leurs restrictions.
L'Allemagne a signalé mercredi 9.677 nouvelles contaminations pour un total de plus de 2,9 millions, selon les données de l'institut Robert Koch, qui a toutefois mis en garde contre une possible sous-évaluation durant les congés de Pâques. L'épidémie a fait plus de 77.000 morts dans le pays.
(avec Reuters)
Sujets les + commentés