Moins d'un an après le début de la crise du Covid 19, on est passé des mots à l'action au sein d'Orgapharm, la filiale du groupe Axynthis basée dans la sous-préfecture du Loiret Pithiviers. Cette usine, l'une des cinq de l'ensemble présidé par David Simonnet (80 millions d'euros de chiffre d'affaires et 450 salariés en 2020), se met actuellement en ordre de bataille. Objectif, être en mesure de fabriquer d'ici deux ans les molécules de huit médicaments à haute valeur ajoutée dans les catégories anesthésie et réanimation, sur une liste de 20 établie par le gouvernement. Orgapharm, généraliste, détient jusqu'à présent une forte expertise sur les produits anti-cancéreux. Le ministère de la Santé recense au total 150 médicaments d'intérêts thérapeutiques majeurs, dont les principes actifs doivent être rapatriés à moyen terme. Première étape du processus, le renforcement significatif du département R&D d'Orgapharm. Une trentaine de techniciens et d'ingénieurs seront ainsi recrutés à partir du deuxième trimestre. Objectif, la mise au point de la fabrication des molécules comprenant notamment l'adrénaline. La phase industrielle démarrera elle à partir de fin 2022.
Investissement de six millions d'euros
Avec les autres lauréats de l'Hexagone, Orgapharm été retenu le 4 mars dans le cadre de la troisième vague de l'Appel à manifestation d'intérêt (AMI) lancé par Bercy concernant le renforcement des capacités industrielles dans certains domaines essentiels (santé, agro-alimentaire, télécommunications, etc.). Sa sélection permettra à Axyntis de bénéficier de la part de l'Etat d'une avance remboursable de 2 millions d'euros sur un investissement total de six millions d'euros. Outre l'emploi, cet investissement permettra d'accroître sensiblement les recettes du groupe en 2024. Conjugué à la création d'un nouvel atelier dédié aux molécules à hauts potentiels (High Potent Active Pharmaceutical Ingrédients), également financé par l'Etat à hauteur de 800.000 euros, il se traduira en principe par un gain de chiffre d'affaires de l'ordre de 20 millions d'euros en 2024.
Quasi doublement des lignes de production chez Recipharm
Baptisé Capacity building, l'AMI avait déjà retenu lors de sa précédente vague, dévoilée en février, le dossier d'un autre acteur régional de santé de premier plan. Sous-traitant du vaccin anti-covid de l'américain Moderna, le laboratoire suédois Récipharm, a vu valider son projet « Ronsard » par le ministère de l'Economie. En principe entériné avant l'été, il se traduira d'ici 2023 par la création de deux lignes supplémentaires de fabrication, au sein de l'usine d'Indre-et-Loire qui en compte déjà trois. Avec prochainement cinq équipes travaillant sept jours sur sept 24/24 h, ces dernières commenceront à produire à partir du 15 mars le vaccin mRNA-1273, à raison de plusieurs millions de doses par mois.
Sujets les + commentés