Pour Total, l'ère Desmarest prend fin ce vendredi, comme il avait été annoncé lors de la dernière assemblée du groupe. Thierry Desmarest quitte la présidence du géant pétrolier mais va en devenir président d'honneur sur proposition de Christophe de Margerie, directeur général depuis plus de trois ans, qui le remplace à la tête du quatrième groupe pétrolier mondial.

Christophe de Margerie était numéro deux du groupe, depuis qu'il en a pris la direction générale le 14 février 2007. Précédemment, il était  à la tête de la division exploration et production depuis 1999. Mais c'est depuis 2006 qu'il était pressenti à la présidence de Total. Le PDG Thierry Desmarest l'avait alors désigné pour lui succéder à la direction exécutive. Né le 6 août 1951, Christophe Jacquin de Margerie est le petit-fils de Pierre Taittinger, fondateur de l'empire du luxe et du champagne Taittinger. Il est diplômé de l'Ecole supérieure de Commerce de Paris.

Ce vendredi, Thierry Desmarest a salué les actionnaires de Total, réunis en assemblée générale. Il leur a rappelé son "attachement profond" pour le groupe pétrolier français. "Le moment est venu de m'éloigner des responsabilités que vous m'avez confiées en mai 1995 et je ne vous cacherai pas l'émotion que je ressens en ce moment". Il a rappelé que, sous sa présidence, Total était entré "dans le groupe des cinq plus grandes compagnies internationales" en fusionnant d'abord avec le belge Petrofina puis avec le français Elf Aquitaine.
 

"Bien sûr dans les années passées, il y a eu aussi des moments difficiles et des événements douloureux. Nous gardons tous en tête, l'Erika et AZF. Je garde pour Total , pour ses actionnaires, pour ses partenaires, et pour tous ses collaborateurs un attachement profond. Total m'a donné le meilleur de ce qu'une entreprise peut donner à son dirigeant.  Vous pouvez compter sur la compétence et sur la détermination de Christophe de Margerie pour que, comme président-directeur général, il construise un avenir brillant et prospère pour Total. Il aura toujours mon soutien".

Retour au business avec cette déclaration du nouveau PDG devant les actionnaires : "le pétrole à 75-80 dollars" est un niveau nécessaire pour investir à long terme. Or, il est tombé ces dernières heures sous les 70 dollars. Un niveau trop bas également aux yeux de l'OPEP, l'organisation des pays exportateurs de pétrole.