La réorganisation de Total inquiète

Le groupe présente ce lundi son plan de rapprochement du raffinage et de la pétrochimie.
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Coup d'envoi officiel du chantier de réorganisation de Total sur ses activités industrielles en Europe. Le groupe pétrolier présente ce lundi devant les instances représentatives du personnel un plan qui touche 70.000 salariés. L'objectif est de réunir en une seule branche les activités « aval » : raffinage et chimie. Cette dernière, qui comprend la pétrochimie (plastiques) et des filiales de spécialités (Hutchinson, Bostik, Atotech), faisait jusqu'à présent cavalier seul. À l'inverse, la distribution (stations-service), aujourd'hui mariée à l'activité raffinage, va prendre son autonomie. La major affirme que ce plan se fera « sans plan social ni licenciement ». Cela ne suffit pas à calmer les inquiétudes des syndicats.

Officiellement, l'objectif est simple : renforcer les synergies industrielles entre le raffinage et la pétrochimie, dont les usines se trouvent souvent sur le même site. La chimie utilise le naphta, le plus léger des produits issus du raffinage. « Sur les marchés matures, ces deux activités ont besoin d'être dynamisées, d'améliorer leurs performances industrielles », indique-t-on chez le pétrolier. Le raffinage, en surcapacité en Europe, est déficitaire tandis que la chimie reste cyclique. Autre explication avancée : au Moyen-Orient et en Asie, Total veut désormais vendre à ses clients des usines « clés en main », alliant les deux activités.

Menace sur le site de Carling

Si les syndicats partagent ce constat, ils s'inquiètent des conséquences. « En rassemblant dans une seule branche toutes les activités industrielles en France et en Europe, le risque réel est de créer un pôle de déficit important qui pourrait inciter la direction à faire des coupes franches », estime Éric Sellini, délégué CGT pour la branche aval. Les syndicats ne s'attendent pas à des restructurations dans l'immédiat, mais craignent pour la suite. « Nos doutes concernent surtout le site de Carling (Moselle), qui n'est rattaché à aucune raffinerie », indique Jean-Yves Sousleys, coordinateur FO.

« Nous allons continuer à restructurer, en fonction de la taille des sites, la proximité avec les raffineries et avec la mer », confirmait fin septembre Claude Lebeau, directeur de la stratégie et de la recherche de Total Petrochemicals, évoquant des « optimisations de structures : comptabilité, finance... ». Total a déjà commencé avec, au printemps dernier, un plan de départs volontaires - le premier depuis la fusion Total/Elf - dans le raffinage-distribution en France. Objectif : 700 départs entre 2011 et 2017. Pour l'heure, avec 400 candidats, le compte n'y est pas. Mais le plan reste ouvert jusqu'à fin octobre. Le groupe avait par ailleurs annoncé en mars 2009 la suppression de 555 postes dans le raffinage et la pétrochimie en France.

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Commentaires 6
à écrit le 11/10/2011 à 16:37
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En fait vous avalisez tous le fait que Total a raison de raffiner plus de produits à l'extérieur et se doter de moyens pour fermer à moindre prix ses raffinerie européenes; Quant à savoir si vous êtes tous prêts d'être dépendant des pays producteurs...

à écrit le 10/10/2011 à 7:47
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Des syndicalistes qui ne sont certainement jamais à leur poste étant toute la semaine en "délégation syndicale". C'est comme cela que l'industrie française va se muscler.

le 10/10/2011 à 9:09
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Et oui c'est ça une économie collectiviste. Elle engendre ce genre d'abus au détriment de l'économie libérale qui elle seul est génératrice de richesse durable et de développement pour le bien de l'ensemble des individus. L?ingérence étatique est un ...

le 10/10/2011 à 10:05
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L'histoire de l'économie, depuis la naissance du capitalisme jusqu'à notre ère est beaucoup beaucoup plus nuancée !

le 11/10/2011 à 5:36
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Monsieur libre, votre prose est assez doctrinaire, compte tenu de ce qui ce passe dans le secteur bancaire ! La libéralisation du secteur bancaire et l'autorisation faite aux banques de mélanger l'activité banque de dépot et l'activité banque d'affai...

à écrit le 10/10/2011 à 6:58
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les syndicalistes a 5000 euros par mois qui passent leur temps a demander des augmentations ' car total a de l'argent' sont tres inquiets de voir qu'ils feront partie d'entreprises deficitaires !!! voila ce que c'est quand on crache dans la soupe......

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