GTT, la pépite technologique qui explose ses bénéfices

Dans un marché très volatile, GTT est en pleine forme. Son chiffre d'affaires annuel progresse (2,2%) et surtout son résultat net grimpe à 142,8 millions d'euros, en progression de 15,1%.
Michel Cabirol
le résultat opérationnel (EBIT) a progressé de 8,4%, passant de 147,5 millions à 159,9 millions d'euros en 2018. Soit une marge de 65%.
le résultat opérationnel (EBIT) a progressé de 8,4%, passant de 147,5 millions à 159,9 millions d'euros en 2018. Soit une marge de 65%. (Crédits : GTT)

La pépite qui monte, qui monte... Dans un marché parapétrolier et paragazier en très petite forme, voire en pleine déprime comme Technip, GTT dénote vraiment. La société d'ingénierie Gaztransport & Technigaz (ou GTT), leader mondial dans les systèmes de confinement pour le transport par voie maritime et le stockage en conditions cryogéniques du GNL, est en très grande forme comme l'illustrent ses résultats annuels 2018 : des prises de commandes record et des résultats financiers en croissance régulière. De très bons résultats qui ont généré une hausse de la trésorerie, qui s'est élevée à 173,2 millions d'euros fin 2018 (contre 99,8 millions d'euros en 2017). Une croissance de 73,4%.

"Ce qu'on remarque à travers nos résultats, a expliqué à La Tribune le PDG de GTT, Philippe Berterottière, c'est la solidité de la société qui a réalisé une croissance de son chiffre d'affaires. GTT croît sur un marché très volatile. En 2016, nous avons obtenu cinq commandes, l'année dernière 50. En dépit de la volatilité du marché, GTT reste très solide. Le groupe ne montre pas lui aussi une volatilité et réalise une croissance régulière".

Concrètement, le résultat opérationnel (EBIT) a progressé de 8,4%, passant de 147,5 millions à 159,9 millions d'euros en 2018. Soit une marge de 65% (contre 61,3% en 2017) à faire pâlir tout le secteur du parapétrolier et paragazier mais aussi beaucoup d'autres. Bref, tout va bien chez GTT, dont le chiffre d'affaires progresse plus lentement (2,2%) à 245,9 millions d'euros en raison d'un marché, en phase de redressement.

Enfin, le résultat net grimpe à 142,8 millions d'euros, en progression de 15,1% (124 millions en 2017). Cette variation s'explique principalement par des éléments non récurrents, notamment par une reprise en 2018 de la provision pour risque fiscal dotée en 2017 pour 15,2 millions d'euros et par un produit d'impôts de 5,7 millions d'euros faisant suite à une réclamation au titre de la taxe sur les dividendes 2015 et 2016. En dehors des éléments non récurrents, le résultat net s'établirait à 127,2 millions d'euros en 2018 et la marge nette passerait de 58,1% à 51,7%.

Prises de commandes records

En 2018, GTT a réalisé des prises commandes record. La société d'ingénierie a obtenu la conception de cuves GNL pour 48 méthaniers, la réalisation de deux unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU) et d'un réservoir terrestre destiné à contenir de l'argon liquide à des fins expérimentales pour le compte du Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN). Sur le marché du GNL carburant, GTT a signé un contrat pour réaliser une barge de soutage GNL de 18.600 m3 et une commande de cuve GNL pour le Ponant, le premier brise-glace de croisière alimenté au GNL.

Fin 2018, le carnet de commandes s'établissait à 97 unités (83 méthaniers, 9 FSRU, 2 FLNG et 3 réservoirs terrestres). En valeur, le carnet de commandes s'élevait fin 2018 à 524 millions (contre 400 millions fin 2017). Ainsi, GTT dispose d'une visibilité sur son chiffre d'affaires, son carnet de commandes correspond à un chiffre d'affaires de 524 millions d'euros sur la période 2019 - 2021 (251 millions d'euros en 2019, 224 millions d'euros en 2020 et 49 millions d'euros en 2021).

Des perspectives favorables

Dans un contexte général très favorable au marché du gaz naturel liquéfié (GNL), GTT prévoit pour 2019 un objectif de chiffre d'affaires consolidé dans une fourchette de 255 à 270 millions d'euros et un objectif d'EBITDA consolidé dans une fourchette de 150 à 160 millions d'euros. GTT a également pour objectif de distribuer, au titre des exercices 2019 et 2020, un dividende correspondant à un taux minimum de distribution de 80% du résultat net consolidé. Le dividende proposé pour l'exercice 2018 est de 3,12 euros par action (contre 2,66 euros en 2017).

Le rythme de commandes à venir dépendra notamment des décisions d'investissements dans les nouveaux trains de liquéfactions, estime GTT. En outre, la société devrait profiter d'une nouvelle réglementation concernant la propulsion des bateaux. Elle doit réduire la teneur en soufre des carburants maritimes de 3,5% à 0,5% d'ici à 2020. Avec l'objectif d'éliminer le carburant le plus largement utilisé dans le transport maritime en haute mer, c'est-à-dire le HFO (fuel lourd), dont la teneur en soufre se situe en général entre 1 et 3,5 %. "A partir de cette année et surtout en 2020 quand la réglementation  sera en place, il y aura une accélération des décisions de la part des armateurs", avait estimé la semaine dernière dans un entretien avec La Tribune, Philippe Berterottière. Et de conclure que "le potentiel du GNL carburant, est considérable".

GTT est bien le seul groupe aujourd'hui à sourire dans un secteur agité au moment où Bourbon va mal, Vallourec ne va pas bien, CGG ne rebondit pas vraiment et Technip s'enfonce dans la crise.

Michel Cabirol

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Commentaires 4
à écrit le 27/02/2019 à 10:18
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on ferait bien de regrouper cette filière en une grande société solide accompagné de réforme pour devenir encore plus compétitif dans le monde !

à écrit le 27/02/2019 à 9:40
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Très belle boite, mon seul regret c'est de l'avoir vendue avant les 80 euros.

à écrit le 26/02/2019 à 21:35
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Les unités de liquéfaction du GNL de schiste américain, ça avance ? Il faudra bien vendre celui qu'ils n'utilisent pas. Parait qu'ils en brûlent qq millions $ par jour, sur les puits de pétrole de schiste, trop dispersés pour le collecter.

le 27/02/2019 à 9:44
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Oui idem en Australie. Le GNL est en plein boom, mais il faut encore que les infrastructures suivent. Le GNL est bon marché pour le transport et complète bien les ENR dans l'énergie. Le mix ENR + GNL est actuellement le moins cher du marché.

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